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Architecte, théoricien, urbaniste et écrivain, Jozsef Vago travaille à Budapest (1900-1919, 1926-1940), à Rome (1919-1926) et à Genève (1927-1935), avant de s'établir en France (1940-1947).
Jeune diplômé, il s'engage dans la Sécession hongroise fondée par Odon Lechner et s'attache, comme de nombreux architectes de sa génération, à élaborer un nouveau langage architectural national qui valorise la culture populaire. Jozsef Vago est aujourd'hui considéré comme l'une des figures de proue du renouveau architectural hongrois. Ses réalisations à Budapest entre 1903 et 1914, fleurons d'architecture " nationale " imprégnés de modernisme viennois, témoignent de son ouverture vers l'Occident et de son attention à la question sociale.
Membre du Werkbund, engagé pendant la période révolutionnaire de 1918-1919, il est contraint d'émigrer en Italie lors de l'arrivée au pouvoir de l'amiral Horthy. Installé à Rome entre 1920 et 1926, il tente en vain de s'intégrer à la profession : il élabore des nouvelles typologies d'habitat social pour les cités-jardins romaines, publie de nombreux projets sous le nom de " Giuseppe Vago ", mais ne parvient à obtenir qu'une seule commande à Rome.
Sans ressources, confronté à la xénophobie et au fascisme, il se réinstalle à Budapest, où il se voit empêché d'exercer par l'Ordre des architectes hongrois, créé en 1926. Sa victoire au concours du palais de la Société des Nations à Genève en 1927 inaugure une nouvelle phase de sa carrière. Ses démêlés avec ses associés - Henri-Paul Nénot, Jules Flegenheimer, Camille Lefèvre et Carlo Broggi - et avec Le Corbusier au cours de la réalisation du projet l'incitent, dans les années trente et quarante, à prendre part au débat architectural européen, à entamer une importante oeuvre de critique et à élaborer une véritable philosophie de l'architecture et de l'urbanisme.
Combattant les positions de l'avant-garde architecturale - et notamment de Le Corbusier -, il tente d'établir une synthèse entre les idéaux de l'Art nouveau et du modernisme, estimant que l'architecte doit s'efforcer de répondre aux aspirations sociales et économiques du Mouvement moderne sans pour autant renoncer au " superflu ", c'est-à-dire à la qualité artistique et à l'ornementation. Cette recherche, qui apparaît dans son ouvrage théorique À travers les villes (1930) et dans son projet d'urbanisation de Budapest (1933-1937), trouve son aboutissement dans son projet théorique de reconstruction opposé aux préceptes des CIAM et de la Charte d'Athènes : la Ville de l'Avenir (1940-1945).
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