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Dans le premier volume de son Journal, couvrant les années 1918 à 1933, nous avons suivi Hélène Hoppenot de Paris à Rio de Janeiro, puis à Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne.
En 1933, grâce à leur grand ami Alexis Léger (en littérature, Saint- John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay, son mari est nommé en Chine : « Dans ce pays tant aimé, j'aurais volontiers envisagé de demeurer jusqu'à la mort », confie Hélène Hoppenot, au terme de quatre années si éblouissantes qu'elle n'a plus éprouvé l'envie de tenir son Journal...
En 1937, elle retrouve sans enthousiasme la France et le Quai d'Orsay, mais reprend la « conversation » avec elle-même. À Paris, Hélène Hoppenot se révèle une observatrice très perspicace, qui décrit avec justesse et humour le milieu de la politique et de la diplomatie, où elle se meut avec aisance. Elle renoue aussi avec ses amis écrivains et artistes, qui gravitent autour des librairies de la chère Adrienne Monnier et de Sylvia Beach, autour de Darius Milhaud et de Paul Claudel... Elle fait également la connaissance de Colette, Helen Hessel, Gisèle Freund, Jean Giraudoux, Marcelle Auclair, Paul Valéry et quelques autres, dont elle note les propos, parfois détonants !
En janvier 1939, alors qu'Hitler se montre de plus en plus offensif et dominateur, Henri Hoppenot prend la tête de la « sous-direction Europe »... Grâce à ses confidences angoissées, Hélène Hoppenot peut relater au jour le jour les efforts erratiques des gouvernements pour éviter la guerre : son témoignage, plein d'anecdotes et de commentaires critiques, permet de décrypter les faits et gestes d'Alexis Léger, Édouard Daladier, Georges Bonnet, Paul Reynaud, Philippe Pétain... À l'heure où la France est acculée à prendre part au conflit, Hélène Hoppenot anticipe le repli du gouvernement en Touraine. Le 10 juin 1940, elle cherche à joindre son mari : « A six heures, j'appelle à nouveau et j'attends. Longtemps ? Très longtemps. Tout à coup, j'entends une voix de femme, enrouée, lointaine : « Paris, dit-elle, ne répond plus...» Paris ne répond plus ? Le voilà, le grand choc, qui traverse le coeur de part en part...
La voici, cette défaite redoutée. Paris ne répond plus ?... Cette voix de femme va résonner dans mes souvenirs et je ne pourrai l'oublier... Mais, un jour, Paris répondra. Ressuscitera. » Avec son mari et leur fille Violaine, Hélène Hoppenot prend le chemin de l'Exode qui la mène à Bordeaux, Madrid, puis Lisbonne. Dès le 24 juin 1940, elle sait que le général de Gaulle représente « tout ce qui nous reste d'espoir », mais les Hoppenot doivent se résoudre à l'exil et rallier le lointain poste diplomatique de Montevideo.
Outre ce Journal, à la fois littéraire et politique - dont le troisième tome couvrira toute la Seconde Guerre mondiale -, Hélène Hoppenot (1894- 1990) a laissé une importante correspondance et six livres de photographies : Chine, Extrême-Orient, Rome, Tunisie, Mexique & Guatemala.
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