"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Kabuchiko, le quartier le plus dangereux de Tokyo, territoire des yakusas. Daisuke, membre du redoutable clan Kobayashi, dirige un vaste réseau de mères porteuses vouées à approvisionner de riches chinois en mal d'enfants.
Kei, qui a été conçu pour un couple de Shanghaiens, n'a pas connu ses parents, morts accidentellement avant sa naissance. Il a grandi entre l'affection de sa mère porteuse et la défiance de Daisuke, qu'il considère comme son père. Jusqu'au jour où ce dernier lui révèle le secret de sa naissance et l'existence de sa soeur, restée en Chine. Kei entreprend dès lors de partir pour Shanghai, décidé à relier le fil de ses origines. Jiazoku?: de « jia » en chinois et « kazoku » en japonais, deux mots qui signifient « famille ».
Sur fond de trafics et d'exploitation humaine, Maëlle Lefevre, dix-neuf ans, explore dans ce premier roman émouvant l'amour idéal qui unit parents et enfants.
Les jeunes prostituées de Kabukichō n’ont pas la vie facile. Lorsque Guan Yin a choisi d’émigrer à Tokyo, c’était pour y réussir sa vie et aider ses parents restés en Chine. Mais tout comme pour Bo, son amie de galère, la vie ne lui a fait aucun cadeau. Désespérée, elle accepte de devenir mère-porteuse pour de riches chinois. La fin de la loi sur l’enfant unique a créé des besoins et des exigences qui ont accéléré le trafic d’enfants mis en place pour les Yakusas.
Kei, l’enfant « porté » par Guan Yin, ne connaitra jamais ses parents morts dans un accident de voiture. Élevé d’abord dans un orphelinat, puis par sa mère porteuse et Daisuke, un yakusa repenti, il découvre ses origines sur le tard…
Le récit de la vie Guan Yi et de Kei alterne avec celui de Fen à Shanghai. A la mort de ses riches parents, elle est élevée par une tante aussi exigeante qu’acariâtre. Mais si pour elle la vie est facile, la solitude auprès de cette tante qui ne sait pas exprimer ses sentiments et la perte de ses parents lui pèsent profondément…
Maëlle Lefèvre nous fait voyager dans un univers à la fois sordide et fascinant. Émotion garantie avec ce premier roman qui parle de trafic d’enfants entre le Japon et la chine, de mères porteuses dans le milieu de la prostitution, mais avant tout de l’amour qui existe entre parents et enfants. Cet amour qui manque tant à certains pour grandir dans la confiance et la sérénité, amour inconditionnel des mères pour leurs enfants qui les aide à grandir dans la confiance, ou même manque d’amour qui handicape aussi surement qu’une blessure physique.
J’ai été impressionnée par l’écriture de Maëlle Lefèvre, par sa connaissance du Japon et de ses coutumes, mais aussi par la psychologie de ses personnages.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/08/15/jiazoku-maelle-lefevre/
Merci à Lecteurs.com pour m’avoir offert l’opportunité de découvrir ce roman aux accents quasi autobiographiques. Merci, aussi, à Maëlle Lefèvre pour ce voyage à la beauté terrible mais surtout fascinante dans des pans inconnus du Japon et de la Chine.
Lecture dépaysante et touchante, avant tout, cet ouvrage n’est pas un roman sur la mafia des yakuzas ou sur les trafics clandestins d’êtres humains bien que ces sujets le constituent. Non, cette histoire que nous livre l’auteure, dans un style efficace et concis qui me laisse admirative, est d’abord une histoire d’amour entre des personnages terriblement humains avec leurs parts d’ombre mais aussi de lumière. Ce qui a pour résultat d’aboutir à la création d’un récit qui laisse transparaître, par tous ses pores, une réalité sans artifice
Un roman réussit qui parle de la famille et de construction de son identité. Entre deux cultures Chine et Japon. j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, mais j’avoue qu’il est bien mené. Un livre à relire,pour mieux me l'approprier.
L'écriture est fluide, agréable .très belle performance
Bienvenue à Tokyo dans l’un des quartiers les plus redoutables de la capitale japonaise : Kabuchiko, là où la mafia fait la loi, les yakusas, les maîtres du crime organisé et de trafics les plus audacieux… Parmi les membres du clan Kobayashi, règne Daisuke, terrifiant et d’apparence sans aucune pitié pour son prochain ; il dirige toute une organisation de mères porteuses qui fournissent de riches chinois dans l’empire du Milieu.
On fait d’abord connaissance avec Guan Yin, elle vient de Chine avec son amie Bo, anciennes prostituées, elles sont devenues des mères porteuses après ne plus être assez dans les normes pour exercer le plus vieux métier du monde. Si Bo a des difficultés pour mener à bien ses grossesses, Guan, maman de An, met au monde un petit Kei commandé par de riches chinois de Shanghai déjà parents d’une petite Fen. Mais les parents décèdent dans un accident de voiture et Kei est envoyé dans un orphelinat dirigé par… Daisuke, aucun profit financier dans l’illégalité ne doit être écarté.
Fen sera élevée par la sœur de sa mère, une femme austère n’offrant qu’une éducation rigide à sa nièce. Le tout dans le luxe et la richesse. Kei s’attachera à sa nourrice de la maison d’accueil mais en sera séparé à l’âge de trois ans quand Daisuke rappellera sa mère porteuse pour l’élever en prenant lui-même soin de veiller sur l’enfant sans montrer le moindre sentiment à son égard, lui le chef mafieux intransigeant et séparé de son épouse refusant d’être père. Kei et Fen se croient chacun dans leur pays des enfants uniques, et pourtant… Arriveront-ils à se retrouver ? Comment Guan va pouvoir gérer l’éducation de cet enfant qu’elle avait été obligée de donner ? Et Daisuke, qui est-il vraiment ? Lui seul connait l’existence d’une sœur et les conditions de naissance de Kei.
Ce roman est du tout en un. Un récit palpitant où de nombreux thèmes sont abordés, à commencer par celui des mères porteuses et de ses dérives mais aussi, la dichotomie entre le luxe et la pauvreté, l’errance des êtres nés innocents mais qui rapidement doivent affronter un monde violent même pour ceux ayant de l’argent, car rien ne remplace ce qui est le plus important : l’amour, l’affection et la non pudeur des sentiments. Or nous sommes en Asie, en Chine et au Japon où l’épanchement de l’âme est prohibé, où toutes les pratiques sexuelles sont permises mais où la pudeur est un maître comportement. Et puis cette sempiternelle question de montrer ou non sa faiblesse, la peur d’être trop sensible et de sacrifier sa destinée sur la dureté des cailloux de la vie.
La jeune auteure (elle a écrit ce roman à dix-sept ans !) propose une très sensible approche sur les relations entre enfants et adultes, le mal-être de l’enfance quand l’intimité et les émotions ne doivent jamais être non seulement montrés mais aussi partagés. Un constat époustouflant sur les non-dits qui en disent beaucoup, sur la transparence lumineuse des êtres dans leur opacité ténébreuse.
C’est aussi un tremplin pour faire découvrir les différences et les ressemblances entre la Chine et le Japon, trop souvent confondus ou relatés avec de nombreux clichés avec de nombreuses références linguistiques qui éveillent toute la curiosité des sens.
A côté de la violence de l’immersion dans les mafias c’est une épopée familiale d’êtres solitaires, un récit haletant sur la force et le pouvoir de résistance des enfants, un miroir des comportements des adultes et le reflet qu’ils veulent bien en donner, et, en prime une belle visite de Shangai.
Un livre que l’on peut qualifier de magistral tant pour l’écriture que pour la richesse du fond mais aussi pour saluer l’incroyable maturité de Maëlle Lefèvre, un bel avenir littéraire devrait se profiler sur son chemin.
https://squirelito.blogspot.com/2019/02/une-noisette-un-livre-jiazoku-maelle.html
Livre lu dans le cadre du Prix Orange du Livre 2019
Contrairement à ce qu’annonce le bandeau du livre, on ne plonge pas du tout dans le monde des yakuzas.
Si le personnage de Daisuke est un yakuza, on n’apprend rien sur le milieu si ce n’est que l’on sait qu’il est impliqué dans la prostitution et qu’il mène un trafic de mères porteuses.
L’histoire ne concerne pas le milieu des yakuzas mais celui de 3 personnages principaux : Kei, An et Fen.
Cela se laisse lire mais je n’ai pas été plus emballée que ça.
***
Kei est un enfant de 3 ans issu du trafic des mères porteuses. Ses parents ne l’ont pas encore récupéré et meurent subitement dans un accident. Daisuke, un yakuza, qui gère cette « entreprise » se voit confier la mission de se débarrasser de l’enfant. N’en ayant pas le courage, il va le prendre sous son aile et l’élever. Pour cela, il fait appel à Guan yin, la mère porteuse. Elle et sa fille, An, vivront avec eux en compagnie aussi de Bo, la meilleure amie de Guan Yin, ainsi que Zhan son fils.
Kei et An, pratiquement du même âge vont grandir ensemble. Tous les deux en manque de repères familiaux, aimant mais haïssant aussi Daisuke, qui, pour les protéger se montre dur avec eux.
En parallèle nous suivons aussi Fen, âgée de 3 ans plus âgée que Kei et issu d’un milieu favorisé. Ses parents sont ceux qui devaient récupérer Kei. Lui et An auraient dû être frères et sœurs. Il n’en sera rien et Fen sera élevée par sa tante, une femme dure qui ne montre aucun sentiment maternel.
Lorsque j’ai appris que l’auteure de ce joli roman, âgée de dix-neuf ans, l’avait écrit à dix-sept, j’ai éprouvé un vrai sentiment d’admiration (et une pointe de jalousie pour son précoce talent !) Merci à Gérard de Cortanze de me l’avoir offert !
Bo et Guan Yin sont amies, évoluent dans Kabukicho, quartier glauque de Tokyo et sont mères porteuses pour de riches clients. Guan Yin a déjà une petite fille qu’elle peine à nourrir.
Fen, petite fille de Shanghai née dans un milieu privilégié, va rester avec sa nounou pendant que ses parents chinois, Gao Lei et Gao Heng, partent en voyage au Japon. Fen ignore la raison de ce déplacement qui doit durer deux semaines …
La suite je ne vous la raconterai pas car sincèrement il faut la découvrir pour ne pas être spolié de ce plaisir ! Je dirais juste que ce “Oliver Twist” sino-japonais et son entourage à la Dickens version moderne sont terriblement touchants. On se laisse porter par l’intérêt de l’histoire (qui se déroule sur vingt ans) et la fluidité de cette belle écriture. UN PREMIER ROMAN SANS FAUTE !
Un premier roman qui me laisse une impression mitigée. L'originalité et la complexité de l'intrigue m'ont captivée, mais quelques longueurs donnent un côté répétitif qui m'a semblé insister de manière trop explicative sur l'une des thématiques centrales du roman : le sentiment exacerbé de solitude des personnages, quelles que soient leur histoire et les conditions de leur existence.
L'histoire de Fen et de Kei commence en 2016. A Shanghai, au sein d'une famille riche, pour Fen et à Tokyo, dans un drôle d'orphelinat, pour Kei, son frère né d'une mère porteuse. La mort de leurs parents bouscule leurs destins. Alors que Fen est élevée par sa jeune tante toute entière vouée à faire fructifier la société familiale, Kei est recueilli par le yakusa qui gère le trafic (commerce serait plus juste) des adoptions et des mères porteuses au Japon. De 2016 à 2035, leur existence se construit vaille que vaille et faille pour faille. Les silences et l'ostensible indifférence des adultes, les sentiments et émotions entravés de ne pouvoir être exprimés, le carcan des codes culturels et sociaux, étouffent leur enfance et leur adolescence sous une chape épaisse qui ne laisse filtrer ni lumière, ni amour.
Ce roman a des côtés attachants et intéressants, mais la narration m'a semblé un peu trop sinueuse et le suspense maladroitement entretenu par une construction alambiquée. Pas véritablement enthousiasmée, donc. Mais un roman qui, à mon avis, mérite d'être découvert.
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