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L'audace aussi bien formelle que thématique est au coeur de ce nouveau livre de Jean-Charles Vegliante. Ce recueil se pose d'emblée comme lieu inhabitable. Un essai de haler le bâtiment après le naufrage, et quelques morts de plus (ceux de janvier 2015, et la suite), nous avertit d'abord la voix poétique à la première personne. Long texte pour mémoire et de la mémoire, qui se redouble pourtant d'un chant ultime. Mais aussi, constat accusateur qui amène jusqu'au souvenir poignant et tendre d'un jeune Rimbaud et à ce bref explicit : « déserte », à la fois adjectif féminin et injonction d'un impératif absolu, dépassant certainement les limites de rédaction du poème et ses destinataires désignés, ces jeunes gens tentés par un certain jihadisme, dont la suite des événements a montré hélas la fermeture sans lueur d'espoir. Dans l'apaisement formel, voudrait-on croire encore (quatrains, quintils, sonnets s'organisent ici en suites raisonnées), un soupirail s'ouvre peut-être malgré tout, hors de la densité parfois presque étouffante du tissu verbal, loin des vieilleries d'une expérimentation aride de fin du XXe siècle, vers un horizon minuscule, notre infini, où subsiste et redevient possible « ce qui passe et ne veut rien / les prés les bois l'herbe l'eau les pierres le vent » (Derniers jours - d'été).
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