Docteure en lettres et spécialiste de littérature américaine, la romancière est jurée du Prix Orange du Livre 2021
Docteure en lettres et spécialiste de littérature américaine, la romancière est jurée du Prix Orange du Livre 2021
Je découvre ce petit pavé en audio.
Une vingtaine d’heures, autant dire que j’ai passé quelques jours en compagnie d’Éva et Kévin.
Dans ce roman épistolaire, Éva, mère de Kévin, s’adresse à Franklin, le père de Kévin.
Essayant de retracer leur vie.
Comprendre comment ils ont pu en arriver là.
Comment Kévin à pu devenir cette personne et assassiner 9 personnes de son lycée.
(Et de sang froid qui plus est.)
Ce qui est troublant, c’est que dès le début, lorsqu’Éva décrit son fils enfant.
On a l’impression qu’elle parle d’un adulte dans un corps d’enfant.
Une histoire bien sombre, et j’imagine un des pires cauchemars pour les parents…
Je pense que j’aurais d’autant plus apprécié ce livre à l’écrit qu’en audio.
Il y avait quelques éléments assez agaçant dans la version audio…
Il faut qu'on parle de Kevin par Lionel Shriver, traduit de l’anglais (É-U) par Françoise Cartano, Lu par Micky Sébastian, Lizzie, 2024 (1ère édition : Belfond, 2006).
À la veille de ses 16 ans, Kevin Khatchadourian exécute neuf personnes dans son lycée. Son acte était prémédité et minutieusement préparé.
A travers des lettres au père dont elle est séparée, sa mère retrace l’itinéraire meurtrier de leur fils.
Malgré l’intérêt du sujet, autour de la culpabilité et l’ambivalence de cette femme, je n’ai pas réussi à entrer dans ce roman.
J’ai trouvé l’effet de suspense malsain car, tout en comprenant que Kevin a fait quelque chose de très grave, les détails de son attaque ne sont donnés qu’à la presque fin du livre, comme pour ajouter à la violence et à la complexité sous-jacente, contenue tout au long des lettres.
Ce choix narratif est également dérangeant car il place la mère au cœur du récit sans pour autant la rendre attachante ou sympathique. J’avais vraiment l’impression qu’elle ramenait tout à elle. Sans minimiser l’horreur de sa situation, j’ai trouvé sa logorrhée malaisante.
« Un roman coup-de-poing, violent, complexe, qui s’attaque aux pires des tabous » ; c’est ce que promettait la 4ème de couverture.
Beaucoup trop long et pesant selon moi, plus de 19 heures d’écoute, presque 500 pages en version brochée…
En outre, j’ai eu du mal avec la voix de la narratrice de la version audio de ce livre. À la réflexion, je réalise que Micky Sébastian a parfaitement su rendre la personnalité de l’héroïne et ses états d’esprit.
#IlfautquonparledeKevin #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Un beau jour, Kevin, presque 16 ans, abat neuf personnes dans son lycée.
Depuis lors, Eva, sa mère, s’interroge : aurait-elle pu empêcher ce massacre si elle avait (mieux) aimé son fils ?
A travers les lettres qu’elle écrit à Franklin, le père de Kevin dont elle est séparée, elle décortique leur histoire, leurs personnalités à tous les trois, pour tenter d’identifier les grains de sable, les erreurs, les malentendus, les occasions manquées, qui se sont accumulés au fil du temps pour aboutir à une tragédie.
D’abord il y avait Eva, bourlingueuse invétérée, directrice d’une florissante maison d’édition de guides de voyage. Eva était indépendante, libre, et ne voulait pas d’enfant.
Mais il y avait Franklin, l’homme de sa vie, qui, lui, se projetait en papa modèle. Eva était tellement amoureuse et craignait tellement de perdre Franklin, qu’un soir de panique, elle a pris un risque.
Et neuf mois plus tard, il y eut Kevin, et le début d’une histoire de non-amour et de rejet mutuel entre une mère et son enfant. Si pendant 15 ans Eva fera semblant d’aimer son fils et tentera de se comporter comme une mère digne de ce nom, Kevin, lui, ne se donnera pas la peine de cacher son aversion pour elle.
Apathique, sournois, froid, cruel, manipulateur et exceptionnellement intelligent, Kevin semble faire payer à sa mère le fait qu’au tréfonds d’elle-même elle ne l’a pas désiré. Par contre, il joue parfaitement son rôle de fils modèle avec son père, archétype du papa cool, qui ne soupçonne rien de la personnalité toxique de Kevin, contrairement à Eva. Et chaque fois que celle-ci tente d’aborder le sujet avec son imbécile heureux de mari, un dialogue de sourds s’installe.
Je crois que je n’ai jamais rencontré de narrateur/trice aussi sarcastique.
Sans la moindre complaisance, Eva scrute rétrospectivement son comportement et ceux de Franklin, Kevin et Celia (la petite soeur), tout au long de ces années.
Ce qu’elle a cerné de son fils dès sa naissance, ce qu’elle a loupé, ce qu’elle n’a pas empêché, ce qu’elle n’a pas vu venir, ce qu’elle n’aurait jamais imaginé.
Son analyse est froide, implacable, extraordinaire de lucidité. Page après page, elle fait tomber tous les masques, pour finalement répondre à LA question : Eva aime-t-elle son fils ?
C’est bien cette question-là qui traverse tout le roman, celle de l’amour maternel inné et inconditionnel. Une question encore choquante, taboue, et Lionel Shriver ne prend pas de gants pour la poser. Pas de mièvreries, d’auto-apitoiement ou de bons sentiments, mais une déconstruction méthodique des mythes de l’enfant innocent et de l’instinct maternel, et un dézingage en règle des principes d’éducation laxistes accoucheurs d’enfants-rois.
On se perd parfois dans des longueurs un brin trop cérébrales, mais ce roman est remarquable par l’intelligence de sa construction et la complexité des sentiments. Malgré les atrocités et le malaise, ce livre puissant est passionnant.
« Il faut qu’on parle de Kevin » de Lionel Shriver est une succession de lettres d’Eva, la mère de Kevin, à Franklin, le père de Kevin.
Que se passe-t-il dans le cerveau de notre fils pour qu’il en arrive à commettre ce massacre ? Qu’a-t-on trop ou pas assez fait ? Aurait-on pu l’éviter ?
J’avoue que ce roman m’a un peu empêché de dormir… Je me suis aussi posée tout un tas de questions… car malheureusement ce sujet est brûlant d’actualité.
Je n’ai pas vu le film tiré de ce livre.
Lisez les mots de Lionel Shriver, ils sont inoubliables.
Kevin, le fils d'Eva et de Franklin, à 3 jours de son 16ème anniversaire, le 8 avril 1999, massacre, au sein de son lycée, 9 personnes : 7 camarades de classe, une enseignante et le serveur de la cafétéria.
Eva tente de comprendre comment il a pu en arriver à une telle horreur ; elle le fait sous forme de lettres à son mari, dont elle est séparée, du 8 novembre 2000 au 8 avril 2001, dans une forme de thérapie. Nous n'aurons que le point de vue de la mère.
Eva retrace ce que fut sa jeunesse, le couple qu'elle formait avec Franklin lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. Elle ne souhaitait pas d'enfant car sa vie était agréable, avec un travail épanouissant ; elle ne se sentait pas prête à être mère ; c'est pour faire plaisir à son mari qu'elle accepte l'idée d'un enfant alors qu'elle a 37 ans. Mais dès la naissance, un rejet mutuel s'installe : Kevin refuse le sein et Eva ne ressent rien pour Kevin alors qu'on le pose sur sa poitrine. Les 18 années qui suivent vont être un combat sans trêve entre mère et fils, le fils refusant tout ce qui vient de sa mère, détruisant tout ce qui peut être important pour elle, la mère ne pouvant créer de lien avec son fils, malgré des efforts, le prenant en grippe. Une petite fille, Celia, naît alors que Kevin à 7 ans et Eva ressent enfin le sentiment maternel. Mais rien ne s'arrange, bien au contraire. On sent, de façon palpable, la peur d'Eva, face à son fils, qu'elle sent et sait dangereux.
Ce livre est bien sûr un réquisitoire contre la violence de la société américaine, où chacun est libre de détenir des armes et de potentiellement s'en servir, et en particulier contre les massacres en milieu scolaire qui frappent régulièrement et dramatiquement les États-Unis. C'est aussi une peinture du système éducatif : le père est très à l'écoute, copain plutôt que père, permissif, la mère est plus stricte ; nous pénétrons également dans une école Montessori dont les faiblesses sont soulignées.
Mais c'est surtout un roman qui interroge sur ce qu'est être une femme, une épouse, une mère et ce qui est attendu dans chacun de ces rôles par la société. Il brise principalement deux tabous profondément ancrés dans notre inconscient : celui de l'instinct maternel inné et celui de l'enfant, par essence, innocent. Ce livre est une illustration fictionnelle mais convaincante d'une théorie défendue par Elizabeth Badinter : « on ne naît pas mère, on le devient » (ou pas), paraphrasant la célèbre formule de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». le sentiment maternel ne serait pas inné mais acquis, imposé subrepticement aux femmes par la société au fil des siècles.
Le personnage incarné par Eva est d'une sincérité absolue en ce qu'elle admet et revendique ses émotions, ses sentiments même si ce ne sont pas ceux qui sont attendus culturellement. Elle fait montre de beaucoup de courage car il est toujours douloureux d'aller à contre-courant de la pensée générale. Elle se révolte contre l'idée que, si quelque chose ne va pas chez un enfant, c'est forcément de la faute de la mère même si la culpabilité de n'avoir pas su communiquer avec son fils l'habite.
« Il faut qu'on parle de Kevin » est percutant, dérangeant et fait profondément réfléchir sur tous les sujets évoqués. L'écriture est brillante, l'ironie mordante, la fin est glaçante. J'ai eu du mal à rentrer dans le roman car le rythme est lent mais cependant nécessaire pour établir la profondeur psychologique des personnages, quelques longueurs auraient probablement pu être évitées, mais j'ai fini par me laisser happer par le destin d'Eva et je ressors secouée de ma lecture.
Un enfant en crise, s'exprime en commettant un carnage et tuant 9 personnes. Les parents sont séparés et la mère écrit, presque quotidiennement, à son ex-mari. Je me suis ennuyé à lire ses lettres. Je n'ai pas fini le livre.
Kévin, un adolescent américain de 16 ans a abattu de sang froid 7 élèves et 2 adultes de son lycée.
Et celle qui d'après le titre du roman témoigne d' un besoin impérieux de parler de lui, c'est sa mère: Eva qui adresse au père de Kévin: Franklin, l'époux dont elle est séparée, une succession de lettres dans lesquelles elle revisite à la lueur de ce drame les vingt années de leur vie de couple et de parents.
Son regard est celui d'un archéologue ou d'un chirurgien qui recherche les racines profondes de l'acte de celui qui incarne « le Mal absolu »
Elle revient sur l'éducation différente qu'elle et Franklin ont reçue, elle réfléchit à leur rapport respectif au travail et au besoin d'enfant, elle analyse son propre ressenti lors sa grossesse, de son accouchement, de ses premiers contacts avec le bébé.
Elle rappelle à Franklin les nombreux épisodes difficiles vécus avec cet enfant intelligent mais sournois, manipulateur et considéré comme dangereux dès l'école maternelle, les moments où ils se sont affrontés sur la manière de réagir face à l'énigme que constituait la personnalité de cet enfant « différent » apparemment apathique . Difficile de « maintenir la fiction d'une famille heureuse ».....
Elle rédige aussi pour lui le récit du massacre, du jugement au tribunal, puis le compte rendu de ses visites au parloir de la prison où Kévin est incarcéré pour de nombreuses années .
Toujours partagée entre le désir d' exonération et celui d'expiation, elle ne cesse de s'interroger sur sa propre part de responsabilité dans la dérive de celui qui reste son enfant.
IL FAUT QU'ON PARLE DE KEVIN constitue l'observation d'un microcosme familial d'une rare acuité qui interroge le lecteur ( et plus encore, je crois, les lectrices ), il témoigne également d'un regard acéré sur les valeurs de l'actuelle société américaine.
J'ajoute que ce riche et puissant roman est habilement construit car Lionel Shiver distille au fil de ses pages quelques surprises qui jettent un éclairage nouveau sur l'ensemble de l'oeuvre
Une histoire familiale qui se termine en tragédie et nous retourne les sens.
Un couple heureux, amoureux ayant une bonne situation et une vie sociale intense se pose la question d'avoir une enfant.
La naissance de cet enfant " Kévin " va chambouler cette vie de couple. De sa naissance à ses seize ans, Kévin en fait baver à se famille. Il est très intelligent mais fourbe et manipulateur. Une histoire glaçante et dérangeante qui interroge sur l'amour d'une mère pour un enfant qu'elle ne comprend pas, qui ne l'attire pas, qu'elle ne peut aimer et qui sait si bien manipuler ses parents. Seize ans de descente aux enfers jusqu'au carnage final.
Une lecture très éprouvante.
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