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À Mount Desert (Maine, Etats-Unis), Hugh Tremont Montague, nom de code « Harlot », membre important de la CIA, mais plutôt en fin de carrière, a divorcé de Kitteredge qui l’a trompée avec son collègue Harry Hubbard, fils de Cal, autre agent de la CIA. Après une longue attente, Harry et Kitteredge ont fini par se marier. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Harlot s’est retrouvé sur un fauteuil roulant suite à un très grave accident de voiture. Harry de son côté, en est réduit à produire textes, articles de journaux et romans d’espionnage jusqu’au jour où Harlot lui propose de travailler avec lui sur une mission secrète. Mais un jour, on retrouve le corps d’Harlot au fond d’un lac, le crâne explosé. Tout se complique… Quelques années auparavant, Harry avait commencé sa carrière à Berlin, puis à Bogota et l’avait poursuivie à Miami et à Paris…
« Harlot et son fantôme » se présente comme un très gros et très lourd roman d’espionnage de 1044 pages grand format, petits caractères, soit l’équivalent du double dans une présentation classique. Un défi de lecture. Un vrai marathon obligeant à y rester une dizaine de jours minimum ! Mais est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Rien n’est moins sûr ! Peu d’action, guère de suspens, aucune progression dramatique. On est très loin des maîtres du genre comme John Le Carré ! Mailer se rattrape-t-il par l’enquête d’investigation (il se targue d’une énorme recherche. Une bibliographie de quatre pages en atteste) ? Pas vraiment. Le lecteur n’apprendra pas grand-chose d’inédit sur les méthodes de la CIA, l’arrivée au pouvoir de J.F. Kennedy et son assassinat, la mort de Marilyn Monroe, l’affaire de la Baie des Cochons à Cuba, les tentatives ratées d’assassinat de Castro. Avec Tom Wolfe entre autres, on fait beaucoup mieux dans le genre. Et comme de nombreuses pages sont consacrées à des séquences « hot », on ne peut s’empêcher de penser que Mailer n’y fait que du sous-Miller ! Reste le style, l’écriture que certains critiques ont jugée « alerte, inspirée, géniale ». Sans doute n’ai-je pas été touché par la même grâce. Cette narration qui ne mène à rien m’a semblé laborieuse, pesante, pleine de détours et de digressions. Presque ennuyeuse. Le tout pour raconter quelques années d’un certain nombre de ronds de cuir, relativement nuls, sorte de pieds nickelés ou de bras cassés qui ratent à peu près tout ce qu’ils entreprennent. Au total, un pensum sans grand intérêt… (Mais ceci n’est que mon avis personnel bien entendu.)
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