Nous savons jusqu'ici analysé l'ACTE HUMAIN : acte d'un homme supposé être en pleine réalisation humaine normale. Nous avons dit comment son agir est structuré, comme il se déroule, comment il doit être réglé par la raison, point de vue essentiellement humain, selon lequel il sera bon ou mauvais, et donc imputable et méritoire.
Or c'est là un homme idéal: la morale doit le considérer, car c'est à ce plan qu'est assurée l'universalité; mais elle doit savoir aussi que chaque homme existant présente par rapport à cette réalisation, pleinement mûrie, une distance plus ou moins grande.
Non seulement beaucoup n'arrivent jamais à cet équilibre, mais chez tous, il ne peut être le fruit que d'une lente croissance, d'une difficile mise en place.
L'homme n'est pas, ne peut pas être donné tout fait, pour la bonne raison qu'il a à SE FAIRE. A sa naissance, il n'est pas un donné, mais une tâche. Cela ne peut pas dire qu'il n'y aurait pas de nature humaine, mais que cette nature est précisément celle d'un être qui ne s'achève que par son propre agir, un agir que la personne prenne en mains et oriente.
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