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En 1956, sentant sa fin prochaine, le révérend John Ames rédige à l'attention de son très jeune fils une longue lettre en forme de méditation, seul héritage que sa pauvreté matérielle l'autorise à transmettre.
Ames a lui-même pour père un prêcheur de l'Iowa et pour grand-père un pasteur engagé, durant la guerre civile, dans la lutte pour l'abolition de l'esclavage. En rapportant les tensions dont il fut le témoin entre l'ardent pacifisme de l'un et l'activisme parfois pour le moins belliqueux de l'autre, le révérend Ames tisse, au fil des pages, le motif du lien sacré qui, entre tendresse et inévitables conflits, unit les pères aux fils.
Une petite ville de l’État du Kansas : Gilead , dans les années cinquante. Le révérend John Ames décide qu’il est temps de réfléchir et préparer son sermon de funérailles. Il va écrire un sermon, pour son fils, lui expliquer les rigueurs de la foi, ses choix projetés tout au long de son trajet sur la terre, qu’il bénit par l’enchantement de son existence.
Cependant, au cours de ses mariages, le révérend John Ames n’a pas apporté beaucoup de soutien à sa famille, autre que ses prières, car il prie tout le temps. Il choisit donc de noter ses pensées, comme pour donner des directives et parfois des injonctions à son fils. En quelque sorte, un manuel de savoir-vivre avec les hommes, mais avec la volonté de croire à l’altérité. J’ai noté beaucoup de références sur son grand-père qui l’ont beaucoup marquées. Celui-ci est parti à la guerre civile pour l’abolition de l’esclavage, puis est revenu blessé et doté d’une immense empathie envers les déshérités, même à son détriment et celui de sa famille. Également, sa volonté d’aide se matérialise par l’effort qu’il consent envers Jack le fils d’un très vieil ami, qui est ostracisé depuis ses relations avec une femme de couleur. Sans occulter ni oublier les multiples discussions et confrontations d’idées (durant : les sécheresses, la grippe espagnole, la Grande dépression, trois terribles guerres) sur la religion avec son père.
Un livre moraliste, sur la place de l’amour du prochain face à l’omniprésence des philistins de tout poil. Ainsi le révérend sollicite sa mémoire afin d’en tirer la quintessence et fournir des éléments d’appréciations sous différentes formes. Que ce soient des citations ou des pensées qui parsèment tout le long de ses écrits épistolaires.
J’ai ressenti ce livre comme un vibrant plaidoyer envers la religion. Avec un homme pour qui l’humanisme (tels l’égalité, la tolérance, le respect, etc.) se doit être un sempiternel devoir. Nous avons ici, la prise de position critique et absolue entre ces personnes – j’ose –, une trinité avec : le grand-père, le père et le fils. Je renvoie vers Descartes, pour qui : si l’idée de Dieu est en moi, alors Dieu existe. À constater cependant que ces mots furent combattus par Ludwig Feuerbach, homme du XIXe siècle, qui a déclaré : La religion est une création humaine et superflue (L’essence du christianisme publié en 1841).
Il faut noter que cet ouvrage a obtenu le prix : Pulitzer – Fiction -2005. Marilynne Robinson relate avec maestria la confrontation de générations, avec une plume acerbe et critique, et avec cependant une large touche empathie, laissant à chacun d’y trouver sa vérité.
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