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Secrétaire général de la CGT en mai 68, Georges Séguy a pris une part décisive à ces événements en étant au coeur de l'organisation de la manifestation géante du 13 mai qui déclencha la grève générale. Qui était l'un des hommes-clés des négociations de Grenelle entre patronat, syndicats et gouvernement ? Sa biographie révèle l'histoire d'un homme marqué dans sa chair par la déportation et le stalinisme et désireux de construire un syndicalisme à l'écoute des salariés dans la diversité de leurs sensibilités.
La vie de Georges Séguy, secrétaire général de la CGT de 1966 à 1982, décédé en août 2016, s'inscrit dans l'histoire du XX e siècle. Son père qui travaille dès 12 ans à la vigne dans le Languedoc avant de vivre la guerre 14-18 au front, de devenir cheminot et militant de la CGTU, le plonge très tôt dans les combats syndicaux. À douze ans, le petit Georges vit le congrès de réunification de la CGT à Toulouse. Durant l'Occupation, il rejoint un groupe de résistant. À 16 ans, en 1944, il est arrêté et déporté à Mathausen. Il survit grâce à la solidarité de ses compagnons. À son retour, il devient cheminot et accède à moins de 20 ans à des responsabilités au sein de la CGT.
Secrétaire général de la fédération CGT des cheminots en 1952, il devient membre du bureau politique du Parti communiste en 1956 en pleine révélation des crimes de Staline. Dix ans plus tard, il succède à Benoît Frachon à la tête de la CGT et joue un rôle clé durant les événements de mai 68 et tout au long des années 1970 où se forge l'union de la gauche et commence la désindustrialisation. Il exprimera alors le désir de donner à la CGT une plus large assise et une plus grande indépendance vis-à-vis du PCF sans toutefois parvenir totalement à ses fins.
En retraçant le parcours de ce militant syndical emblématique que fut Georges Séguy, Christian Langeois dessine le portrait d'un homme affable qui poursuit le sillon d'engagement tracé par son père et puise la source de ses combats dans l'expérience des camps. Le livre de Christian Langeois fait également découvrir pour la première fois, comment Georges Séguy fut plongé au coeur de sa famille dans le drame du stalinisme : peu après la Libération l'un de son beau-frère, soldat soviétique, résistant en France, rejoignit l'Union soviétique à la demande de Staline, fut déporté au goulag... et, de ce fait, ne revit jamais sa femme et sa fille.
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