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Ces objets, artefacts produits par l'économie de guerre, nés de l'expérience du danger, de la souffrance et du deuil, de la solitude du prisonnier ou de l'ennui du combattant, nous les appelons « objets de la guerre ». Outre les armes et les uniformes, ils se composent également de nombreux objets d'artisanat, comme des douilles d'obus ciselées de la Grande Guerre, des kimonos patriotiques japonais avec des scènes de bataille de la Guerre du Pacifique, des briquets décorés par des combattants américains au Vietnam ou des tapis afghans représentant des hélicoptères soviétiques pendant la Guerre d'Afghanistan. Certains avaient une fonction commerciale ou d'échange, d'autres étaient des souvenirs personnels envoyés à la famille et aux amis. Ils témoignent de la vie sous occupation, en déportation ou en exil, de l'expérience de la faim, du froid ou du manque d'hygiène. Tous ont une histoire émouvante à raconter, comme cette bille de shrapnel, extraite du corps d'un blessé de la Grande Guerre. L'épouse conserva précieusement le projectile qui avait épargné son mari de justesse et le fit monter en pendentif.
Issus des collections de nombreux musées dispersés à travers le monde, en Europe, aux États-Unis, en Asie et en Australie, cette centaine d'objets, dont la plupart n'ont jamais été présentés dans un livre, racontent une histoire mondiale de la guerre, depuis la catastrophe inaugurale de la Première Guerre mondiale jusqu'à nos jours. Chaque document est accompagné d'une brève « biographie d'objet » qui le situe dans son contexte d'origine. Cet ouvrage offre un regard original sur l'événement le plus dramatique de notre temps qu'est la guerre.
http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2021/01/20/38770201.html
A travers l’approche d’objets de toutes sortes : vêtements, lettres, ustensiles ou encore des bijoux fabriqués par des soldats ou des prisonniers, Bruno Cabanes nous propose de découvrir la guerre autrement. Et plus particulièrement les guerres du XXe siècle.
Pour beaucoup d’entre nous, aborder la guerre c’est aborder la politique et/ou la masse, au point qu’on en oublie souvent l’individu. Avec ce livre l’historien Cabanes nous propose de faire le chemin inverse afin de sortir de cette masse pour l’individualité de chaque vie. Qui elle-même en rejoindra d’autres…
Cette petite histoire de l’intime, du quotidien, rejoint bien évidemment la grande Histoire et la masse, toutefois grâce à cette approche personnelle il faut bien dire que le concept de guerre perd de sa froideur pour toucher plus directement le lecteur au cœur. Enfin, pour celui qui se sent toucher, car j’avoue être restée plutôt roide devant, étant donné que j’ai une certaine distance avec les objets. Mais quoi qu’il en soit, cela n’enlève rien à l’émotion qu’un lecteur moins froid pourrait ressentir devant une veste déchirée ou un jouet d’enfant dévasté.
Bien évidemment, ce livre n’est pas qu’une succession d’images qui parlerait plus ou moins d’histoire personnelle, si ça n’avait été que ça le livre n’aurait pas grand intérêt étant donné que l’actualité ne manque pas d’intimité révélée. Mais, sortant du sensationnelle, l’historien va nous rappeler comment un objet peut parler d’Histoire, en mettant en avant la peine ou la résistance des gens, visibles par exemple avec la création de cuillère par les prisonniers animalisés. Il va nous montrer aussi le temps long d’un conflit et tout ce que ce temps implique de découragement et d’appréhension. Etc, etc.
Bref ! Grâce à ces objets on n’aborde un peu mieux le quotidien et la psychologie de la guerre. On approche bien inévitablement les séquelles qu’elle peut laisser une fois le conflit fini. Davantage approchée grâce à chaque introduction au début des grandes parties qui introduit un contexte, une évolution,… et qui permettent au lecteur de mieux se repositionner sur l’échelle du temps et du contexte.
En résumé, ce n’était pas un livre désagréable mais vu mon peu d’attrait pour les objets du quotidien je n’ai que partiellement accroché. J’ai été moins touchée que d’autre. Est-ce que j’ai appris des choses ? Sûrement, mais heureusement que je n’ai pas eu un cours de licence ou de master entièrement et totalement sous cette forme car j’aurai vite décroché.
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