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Former pour reformer

Couverture du livre « Former pour reformer » de Emmanuel Quenson et Lucie Tanguy et Guy Brucy et Pascal Caillaud aux éditions La Decouverte
  • Nombre de pages : 272
  • Collection : (-)
  • Genre : Sociologie
  • Thème : Sociologie
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

La formation tout au long de la vie est devenue un mot d'ordre mobilisateur de la politique économique et sociale européenne. En France, elle fait l'objet d'une loi qui la consacre comme un droit individuel des salariés. Elle est présentée comme une conquête sociale et un bien universel, dont... Voir plus

La formation tout au long de la vie est devenue un mot d'ordre mobilisateur de la politique économique et sociale européenne. En France, elle fait l'objet d'une loi qui la consacre comme un droit individuel des salariés. Elle est présentée comme une conquête sociale et un bien universel, dont seuls l'accès et les modes de réalisation feraient problème. Cet ouvrage s'attache à déconstruire ce mythe. À partir de perspectives historiques, juridiques et sociologiques, ses auteurs montrent comment elle fut promue, dès les années 1950, par des élites réformatrices oeuvrant dans différents lieux de la société, comme un instrument de modernisation de la France pour accroître la productivité, pacifier les relations de travail au sein des entreprises, et favoriser l'intégration politique. Conçue à l'origine comme une obligation nationale relevant de l'autorité de l'État, la formation professionnelle continue est progressivement entrée dans le champ des relations professionnelles et a transformé les syndicats en « partenaires sociaux ». Initiative de cadres, elle n'a pas rencontré l'adhésion immédiate des salariés, ni celle de leurs organisations syndicales. Elle s'est imposée au terme d'un long travail de persuasion. Les représentations dont la formation continue est l'objet ont occulté la pérennité de faits inhérents à sa construction originelle : elle n'est pas la voie de la « seconde chance », susceptible de réparer les inégalités scolaires, ni celle de la « promotion sociale ». Initialement pensée par Jacques Delors comme la « clef de voûte d'une politique contractuelle », parce qu'elle était « un domaine de convergence possible entre le patronat et les syndicats », la formation tout au long de la vie est aujourd'hui associée à l'institutionnalisation du « dialogue social » dans la loi de 2004, laissant voir la continuité des réformes impulsées trois décennies plus tôt.

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