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Virginie, dans l'ascenseur, baisse les yeux afin qu'il puisse à loisir étudier son visage dont le modelé se recompose d'étage en étage, sculpté par les lumières de l'hôtel. Elle a les pommettes hautes, un grain de beauté sur la joue gauche, un autre, juste à côté, presque imperceptible. Le désir que Feydeau éprouve pour cette peau juvénile s'entrelace à celui de finir sa pièce - après non pas au désir d'écrire : réaliser une comédie, faire en sorte qu'elle advienne, a peu à voir avec l'acte d'écrire ; c'est autre chose qui est en jeu : le besoin vital de sortir de soi, d'être un lieu de passage, une salle des pas perdus, pour des paroles qui ne sont pas les vôtres.
Mars 1916, depuis plusieurs années, Georges Feydeau a élu domicile à l’hôtel Terminus, près de la gare Saint-Lazare. L’auteur, alors âgé de 54 ans, va faire la connaissance de la jeune Virginie, 18 ans et déjà veuve de guerre. Il va lui demander de l’assister dans l’écriture d’une nouvelle pièce, Cent millions qui tombent, dans laquelle figure un cheval dont il ne sait que faire. Entre l’homme mûr et célèbre et la jeune femme déjà éprouvée par la vie va naître une dernière histoire d’amour pour Feydeau.
Ce premier roman nous plonge dans le Paris de la Belle Epoque à travers les souvenirs de Feydeau, habité par la nostalgie alors que le pays a sombré dans la guerre. A travers ce qu’il raconte à Virginie et les lieux où il l’emmène, c’est tout un univers qui s’ouvre à la jeune fille. On croise Lucien et Sacha Guitry, Tristan Bernard, les frères Goncourt, un peu de Sarah Bernhardt et de Raimu... On dîne évidemment chez Maxim’s.
On remonte le fil des succès et de la vie de Georges Feydeau, le mystère qui entoure sa naissance (le bruit court qu’il serait le fils de Napoléon III ou du demi-frère de celui-ci, le duc de Morny. On voit que maman Feydeau plaisait aux hommes !), ses succès, ses sources d’inspiration... On écoute le vaudevilliste disserter sur la difficulté de faire rire, sur les astuces pour réussir à maintenir l'intérêt du public, sur sa manière d’écrire ses plus grandes pièces qui sont parvenues jusqu’à nous et qu’on joue encore aujourd’hui comme La dame de chez Maxim (justement), Mais n'te promène donc pas toute nue ! ou La Puce à l’oreille.
C’est très documenté, très bien écrit mais le tout reste assez distancié et cela manque un peu d'émotion malgré la présence de Virginie et la nostalgie qu’on sent poindre chez Georges Feydeau, notamment alimentée par l’arrivée du cinématographe qu’il imagine comme un concurrent du théâtre. Mais on apprend plein de choses sur Georges Feydeau et en ce sens, le contrat est rempli.
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