Selon Emmanuel Macron, la loi du 22 décembre 2018 relative à la lutte contre la manipulation de l'information, devait porter un coup d'arrêt à la prolifération des fake news, notamment en période électorale. Deux ans plus tard, il faut bien le constater : "l'art de dire des conneries" a su résister ; c'est toujours une pandémie dispersée par des porteurs - plus ou moins sains -, souvent hypermédiatisés, tel un certain président américain.
Et la crise sanitaire a favorisé une improbable contre- attaque planétaire; scientifiques, spécialistes, pseudoexperts s'accusant réciproquement de propager des infox, dans des débats sans fin, rappelant ceux des médecins de Molière.
Quantà la loi Avia - du nom de la députée-rapporteure - du 24 juin 2020, censée permettre de lutter contre les propos haineux sur Internet, elle a suscité une vive levée de boucliers en raison de certaines de ses dispositions jugées dangereuses pour la liberté d'expression, avant d'être recalée par le Conseil constitutionnel.
Si toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire - Benjamin Griveaux ne l'a-t-il pas appris à ses dépens ?- les mensonges ont encore un bel avenir !
Etant professeur-documentaliste, j'enseigne à mes élèves l'éducation aux médias et à Internet et nous abordons bien sûr les fake-news durant l'année, c'est pourquoi ce titre m'intéressait. Cet ouvrage très documenté, est une sorte de guide pour se prémunir contre les fake news.
Jean-Antoine Duprat analyse ce phénomène en 2 parties. La première traite des Fake news et de la politique en prenant des exemples de fausses informations déployées sur internet et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Dans une seconde partie, l'auteur se penche sur les théories du complot notamment à propos du Covid. C'est une autre épidémie mondiale qui nait avec la propagation de fausses informations à propos du coronavirus, des vaccins par des complotistes.
Là aussi, il donne de nombreux exemples de fake news véhiculées sur la toile, plus aberrantes les unes que les autres.
Cet essai est très détaillé mais j'aurais aimé dans la conclusion qu'au de là des conséquences que ce phénomène a sur l'ordre mondial, l'auteur nous donne des pistes claires (sorte de résumé de ce qui a été dit car l'ouvrage est dense) pour lutter contre ces faux messages. J'aurais apprécié qu'il évoque ce que l'enseignement tente de faire auprès des jeunes dans les établissements scolaires car on essaie de lutter contre ce problème avec nos petits moyens. Plus les jeunes sont avertis tôt, plus ils sont préparés à déceler les fausses informations, plus ils pourront les condamner et les éteindre.
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