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Cette publication est l'exercice de reconstitution d'une bande dessinée apparaissant au début du film Fahrenheit 451 de François Truffaut. À travers cette initiative, l'artiste espagnol Francesc Ruiz interroge également le statut de ce média de masse à l'époque du film ainsi que dans l'univers dystopique initialement créé par Ray Bradbury.
Fahrenheit 451's Comic est un exercice de reconstruction de l'un des accessoires du film Fahrenheit 451 de François Truffaut (1966), une adaptation du roman éponyme de Ray Bradbury. La bande dessinée (sans texte) apparaît au début du film pendant quelques secondes. Montag, le personnage principal, la feuillette allongé dans la chambre conjugale près de son épouse Linda.
Afin de mener à bien cette reconstruction, Francesc Ruiz a collecté le peu d'images existantes : les illustrations originales de la bande dessinée montrée dans le film ainsi que les images provenant de rushes du tournage. C'est sur la base de ces informations que le nombre de pages, le format du journal ont été décidés. Certains contenus ont été repris : une célébration, un homme et une femme discutant, une réunion du Ku Klux Klan jusqu'à des scènes de torture.
L'auteur de la bande dessinée est inconnu. Le film de Truffaut avait été tourné aux studios londoniens Pinewood et le design de la production ne serait pas sans lien avec Syd Cain, connu pour son travail dans les films de James Bond de cette époque. Syd Cain ne réalisa pas le story board de Fahrenheit 451, Truffaut n'utilisait pas cette technique pour ses tournages, mais il aurait pu concevoir la bande dessinée qui apparaît dans le film, même si le style est bien éloigné des story boards qu'il a réalisés à cette période. Par ailleurs, cette époque est marquée par une abondance de « comic strips » dédiés à James Bond publiés par le Daily Express. En janvier 1966, le début du tournage coïncide avec un changement de dessinateur de ce type de tirage, de John McLusky, dessinateur plutôt classique, on passa à un style moderne et novateur avec Yaroslaw Horak.
À l'appui de cette seconde information, Francesc Ruiz opte pour compléter certaines pages de la bande dessinée pour des images extraites de pages conçues par McLusky et Horak. Le style du « Comics » perceptible dans le film est à la croisée de ces deux styles. D'autres vignettes sont des conceptions propres à Francesc Ruiz liées aux thèmes du film et du livre dans un rythme non linéaire où il est également question de la censure, de la surveillance et de l'autodafé.
Au-delà de l'exercice de reconstruction subjectif de la bande dessinée visible au sein du film, Francesc Ruiz s'engage dans une réflexion sur le statut des « Comics » comme outils de communication de masse au sein de la dystopie de Ray Bradbury ; il le situe au même niveau que la pornographie 3D ou la télévision murale.
Edition limitée à 400 exemplaires.
Publié à l'occasion de l'exposition « No Words, 3 Walls, 3D Porn », Florence Loewy, Paris, du 15 octobre au 18 décembre 2016.
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