En 1952, Roger Vailland parcourt les pays socialistes pour y suivre les représentations de sa deuxième pièce.
A Berlin, il rencontre Brecht avec lequel il s'entretient longuement. Mais l'expérience décevante du socialisme réel et l'échec des représentations le conduisent à s'interroger sur la forme que devra prendre la culture de demain. De retour à Paris, il écrit Expérience du drame. Il y retrace une démarche personnelle d'initiation à l'Histoire, au roman, au théâtre et, sans rien devoir aux thèses du réalisme socialiste, y dénonce le théâtre de son temps, celui de boulevard comme celui des avant-gardes.
Naturellement, du passé, Roger Vailland n'entend pas faire table rase. La tragédie, qu'il définit comme un art dialectique de la crise, est pour lui la forme de référence au théâtre par excellence. Par-dessus l'" horrible nuit bourgeoise " du XIXe siècle, entre les clochers de Versailles et ceux de Moscou, il tend un singulier et fragile fil de soie.
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