Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
« Cet arbre est une explosion, il les ravale tous, et le jardin et le photographe. La photographie n'a pas de cadre, parce que l'arbre est forcément hors cadre : quand on veut un cadre, il faut en ap-porter un dans l'image. Dans l'arbre on peut même se dissimuler - sa nature tierce (souvenir de foudre, preuve de repousse ?) est déjà l'éclatement appelé de qui ici se présente, avec ses accessoi-res ou le dénuement au sens strict.
Qui sont-ils, ceux qui viennent ici ? Ils connaissent leur hôte, et lui offrent leur confiance. Il y a dialogue en amont sur ce qu'on va construire et qu'on va jouer. L'anglais dirait to perform : jouer à travers la forme, forme qui traverse le jeu. À un moment donné, c'est la vie du photographe lui-même qui vient se jouer dans son propre dispositif : la preuve que la question l'emporte sur toute idée d'exhibition (latin habere, avoir : mettre hors ce qu'on a).
Jouons à notre tour : ce qui est ici montré, par les sujets eux-mêmes, qu'en serait-il sans l'arbre, sur le fonds neutre d'un studio, ou dans la fausse jungle des films de Tarzan ? Qu'en serait-il si on faisait la même photographie un peu plus loin dans cette campagne de vent et d'eau, entre ville et mer, mais sans le mot habiter, et sans les murs clos du jardin qu'a bâti, au long des an-nées, le peintre-photographe ? »
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