"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Déployer ses ailes et prendre son envol. Planer dans la brise, se griser de vitesse.
Lorsque Romane et Jules se rencontrent à la fac, leur amitié est fulgurantes, nourrie d'idéalisme. Quelle vie veulent-ils mener ? Une existence remplie d'un amour rare, d'une famille-nid et de confiance ? Ou baignée d'art et de marginalité, de liberté et d'urgence, sans aucun attrait pour le futur ?
Il est des oiseaux qui dorment dans les grands vents, d'autres qui veulent atteindre le soleil.
Sans mauvais jeu de mots : ne vous arrêtez pas en plein vol.
J'explique : au cours des premières pages qui installent l'histoire et les personnages, j'aicraint de tomber dans un roman trop plein de bons sentiments, avec une grosse louche de "vive la solidarité", sans oublier une tartine bien épaisse de "laissons les homos vivre comme ils le souhaitent", le tout bien aromatisé au "petit guide gynéco-psychologique à l'attention des jeunes femmes". Bref comme un gâteau, quand il y a trop de crème et trop de sucre, c'est immangeable.
Eh bien je vous assure : persévérez, ensuite c'est bien. Aérien, rafraîchissant.
Nos héros ont envie de changer le monde on retrouve l'envie qui nous animaient de changer le monde quand on avait leur age. L'envie de tout embrasser, embraser, débarrasser. Jusqu'au moment où la réalité rattrape le rêve et fait retomber sur ses pieds, de manière plus ou moins fracassante. C'est ce qu'on appelle communément : devenir adulte.
Voilà ce que raconte ce roman. Qui a la délicatesse de rappeler cette période de la vie pour les déjà adultes, mais aussi expliquer sans donner de leçon, les travers dans lesquels il faut tenter de ne pas tomber en cette ère de grands bouleversements de l'existence.
Oui, certains passages pourraient être étiquetés "simplistes". Mais non. C'est plutôt simple, basique, brut, sans filtre.
Bravo au duo d'auteurs qui a su saisir les pensées de ces jeunes, au vol, dans toute la spontanéité de leur naïveté et leur jeunesse.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Je serais ravie de savoir ce que deviennent les personnages, encore plus adultes...
Romane et Jules sont étudiants en sociologie. Chacun y va de son idéal mais leurs points de vue divergent. Ces deux jeunes se cherchent dans cette réalité de vie qu’ils se prennent en plein visage. Pour eux il est temps de passer à l’action.
« Chacun vit pour soi sans se préoccuper des autres. On a notre cercle intime, les très proches, et le cercle élargi de ceux qu’on voit davantage sur les réseaux sociaux qu’en vrai. Le reste du monde peut aller se faire foutre. Ou mieux : disparaître. Ne pas exister. Que la présence sur nos trajets quotidiens de ceux qui survivent à côté de notre société policée ne vienne surtout pas bousculer notre confort. On ne les regarde pas. Je ne les regarde pas. Je détourne les yeux, gênée. Ou du moins, c’est ce que je faisais avant. »
À la lecture des 50 premières pages l’intrigue me plaisait assez. Le thème des sans domicile fixe était cohérent avec le parcours scolaire de nos protagonistes et fort intéressant. Comment se positionner face à ce problème de société ? Je me suis dit que cette lecture allait être émouvante et questionnante. Hélas, le fil narratif s’échappe, s’éloigne en abordant beaucoup trop d’autres thèmes : l’homosexualité, l’endométriose, la drogue, la famille… Je suis larguée, trouvant les sujets peu approfondis. Je n’ai pas compris pourquoi les auteurs avaient fait ça. Peut-être l’envie de tout traiter pour mieux sensibiliser les jeunes lecteurs. J’ai fini par survoler le texte, déçue et la fin ne m’a que peu surprise. Je ne doute pas qu'il trouvera son lectorat :)
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/02/16/38028150.html
Après " Quand vient la vague ", Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier nous offrent en ce début d'année 2020 aux éditions Rageot la suite tant attendue de ce roman contemporain et addictif.
Romane quitte Lacanau pour intégrer la fac de sociologie à la Sorbonne à Paris. Ces derniers mois ont été tumultueux. Mais Romane est persuadée que sa relation avec Clément, de deux ans son cadet, résistera à la distance. Un lien indéfectible les unit depuis que Nina - la sœur aînée de Clément et meilleure amie de Romane - a fugué en compagnie de Jules. En effet, en apprenant l'existence d'une demi-sœur, Nina n'a su encaisser la révélation de ce lourd secret de famille et a fait le choix de fuir. Dans sa fuite, elle a rejoint Jules, mis à la porte par ses parents lorsqu'ils ont eu vent de son homosexualité.
p. 18 : " Il est gay, cela a suffi à faire de lui un paria. Ses parents n'ont vu dans son coming out que dégoût et vice. "
Ensemble, ils ont affronté la rue, la galère et le rejet.
p. 170 : " Mais c'est ainsi qu'il a tenu bon, qu'il a affronté le rejet et surmonté la rue. En étant tout à la fois son propre père, sa mère, et lui. En étant toute cette famille qu'il n'avait plus. En étant ces bouts de lui qu'il écrivait ou dessinait sur les murs et les trottoirs. Comme s'il était sans passé, sans histoire, sans racines du jour au lendemain, quand ses parents l'ont viré. "
Depuis, Nina a retrouvé sa famille. Jules, non.
Lorsque Romane franchit les portes de l'amphi, son regard se fixe immédiatement sur un visage qu'elle n'imaginait retrouver ici, à Paris. Jules.
p. 12 : " Ce mec transpire l'émotion à fleur de peau. Écorché vif. Touchant. "
Les mots sont inutiles ; seule la complicité qui les reliait importe désormais.
p. 15 : " Je ne prononce pas le nom de Nina. Je sens qu'il ne faut pas. J'ignore ce qui s'est passé entre eux, à la fois durant leur fuite l'an dernier, et ensuite, cet été, lorsqu'elle a débarqué à Bordeaux. "
Mais dans le cadre d'un devoir commun en sociologie, Jules va se retrouver confronter à ses vieux démons, délaissant Romane face à l'angoisse et la maladie.
Dans la suite du roman " Quand vient la vague " Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier prolongent l'exploration du passage de l'adolescence à l'âge adulte, avec toutes les désillusions qui l'accompagnent.
Si j'ai perçu la construction narrative plus confuse que dans le précédent roman, altérant sensiblement l'intrigue, les sujets abordés ont néanmoins aiguisés ma curiosité et figés mon attention. La maladie de Romane, l'homosexualité de Jules, la précarité, l'usage des drogues, la rupture familiale, la quête d'identité et de sens sont omniprésents tout au long de ce roman.
Bien que destiné à un public adolescent ou jeune adulte, il est porteur de messages à l'attention des parents parfois - souvent - dépassés par les chemins empruntés par leurs progénitures.
Finalement, rares sont les enfants qui répondent exactement aux attentes ( illusoires ) de leurs parents. En deviennent-ils moins aimables pour autant ? Ce qui ressort de cette lecture, en plus de l'intrigue romanesque, est la nécessité de l'accompagnement et du conseil plutôt que la confrontation et la répression qui permet à l'adolescent d'être un adulte en devenir, équilibré et épanoui.
Lorsque j'ai commencé le roman 'En plein vol' écrit à quatre mains par Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier, j'ai cru que ce livre serait exclusivement destiné à un public adolescent de par sa légèreté. Mais en réalité, les thèmes abordés ici n'ont rien de légers : sans-abris, drogue, homosexualité, intolérance et même endométriose. De plus, je me suis replongée avec délice dans l'ambiance des années fac, me rappelant de l'époque où je venais tout juste de quitter le nid.
Dans ce livre, Romane et Jules se retrouvent par hasard inscrits tous les deux en première année de fac de sociologie. Ils se connaissent déjà. Cette histoire fait d'ailleurs partie d'un premier livre intitulé 'Quand vient la vague'. Pour autant, moi qui ne l'avais pas lu, cela ne m'a aucunement gêné dans ma lecture. Jules est gay est s'est fait jeter dehors par ses parents. Il a su rebondir mais il possède un tempérament idéaliste. L'injustice le rend malade et c'est tout naturellement qu'il va inciter Romane à travailler sur le sujet des sans-abri dans le cadre de leurs études. Sa fougue va cependant vite le dépasser tandis que Romane va se retrouver seule confrontée à d'autres problèmes.
L'écriture m'a rapidement happé mais il est vrai qu'au début j'ai craint un récit trop 'djeuns'. J'ai donc été agréablement surprise par la tournure prise par le roman, qui reste accessible à un très large public tout en éveillant l'intérêt de nombreux lecteurs par les sujets abordés. J'ai dévoré cette histoire et j'ai maintenant très envie de lire le premier roman publié par ces deux compères.
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