Directrice de festival, un métier à plein temps : Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon
Dans ce Carnet de l'édition #12 nos équipes ont suivi Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon Directrice de festival, c'est un métier à plein temps pour une manifestation qui dure quelques jours à peine, Il...
Directrice de festival, un métier à plein temps : Hélène Fischbach, Directrice du Festival international Quais du polar de Lyon
Dix minutes à perdre est l’adaptation en bande dessinée du roman éponyme de Jean-Christophe Tixier. J’avoue que je ne connaissais pas le roman qui a raflé de nombreux prix. On fait la rencontre de Timothé (Tim, pour les intimes). C’est un adolescent qui reste seul chez lui tout un week-end, ses parents devant s’absenter. Il s’ennuie ferme dans cette maison de campagne dans laquelle ils viennent d’emménager. Quand son père lui suggère de commencer à détapisser sa chambre pour s’occuper, Tim accepte. Mais sous le papier peint, se cache un mystérieux récit de l’ancien propriétaire, aujourd’hui décédé.
Dix minutes à perdre est une bande dessinée captivante. Il s’agit d’une chasse au trésor pour retrouver un butin caché dans la maison. J’ai aimé suivre Tim accompagné de sa voisine Léa. Il y a un réel suspense et des scènes bien angoissantes, pour notre plus grand plaisir ! Les dessins m’ont beaucoup plu, en particulier l’atmosphère parfois très sombre qui est bien retranscrite.
Une bande dessinée qui se lit en apnée, on est tenu en haleine jusqu’au dénouement. Je me suis régalée !
Jean Christophe Tixier retrace ici des faits qui pouvait se produire auprès des enfants de l’assistances, des enfants en maisons de redressement ou des écoles pour des enfants pauvres. Ces jeunes maltraité, mal nourris servaient de mains d’œuvres à bas cout sans dignité. Jean Christophe Tixier nous montre aussi les ravages que le non-dit à pu avoir et parfois des conséquence dramatique et nausée à bonde. Se qui à pu être assez répandu dans des temps ancien peu encore avoir lieu à notre époque et j’imagine encore bien répandu dans les pays étrangers.
Une ligne blanche, tracée à la peinture, est dessinée dans la nuit, coupant en deux un village lambda. Au petit matin, les habitants découvrent que leur municipalité, comme toutes celles de France, va être séparée en deux camps. Cette ligne va cristalliser toutes les rancœurs, toutes les haines recuites de ce village. Cet antagonisme se personnalise plus particulièrement entre la famille Wasner, celle du maire en place, habitants du village depuis la nuit des temps, et la famille Polora, son opposant politique, immigré depuis moins d’une génération. Ce qui se joue autour de cette ligne va bien au-delà d’un trait de peinture blanche.
Le roman de Jean-Christophe avait à mes yeux une quatrième de couverture très prometteuse. C’est le premier roman de cet auteur que je lis, et j’aimais bien l’idée d’un postulat de départ mystérieux, jamais expliqué. Une ligne à la peinture est dessinée dans la nuit coupant en deux un village. On comprend d’emblée que c’est une mesure nationale mais on ne saura jamais qui elle sépare de qui : l’Est et l’Ouest, la Nord et le Sud, les ruraux et les bobos, les français de souche et les immigrés plus ou moins récents, la France « d’en haut » et la France « d’en bas », on ne sait pas. Ce qu’on comprend en revanche très vite, c’est que dans ce village précis et jamais nommé ou localisé, elle sépare deux opposants politiques, les familles Wasner et Polora, qui ont pourtant bien plus en commun qu’ils n’imaginent. Le roman a plusieurs narrateurs qui se succèdent : Louise et Sophie Wasner (fille et belle-fille du maire en place) et Philippe et Eric Polora (frère et fils du prétendant à la mairie). On voit graviter autour de ces 4 personnalités deux familles que tout oppose, mais seulement en surface. Maitresses femmes ou suiveuses, adolescent roulant des mécaniques ou déprimés, hommes fatalistes ou pourris d’ambitions, on trouve de tout que dans ces deux familles, sorte d’échantillon représentatif de la société d’aujourd’hui. Cette ligne est une aubaine pour les uns, une honte pour les autres. Au delà des opinions politiques sur l’unité nationale, la fraternité, la confiance en l’avenir, la peur de l’Autre se jouent des ambitions très personnelles et bassement égoïstes, bien plus triviales que ces grandes idées. « La Ligne » est au fond un roman assez pessimiste sur l’espèce humaine, qui trouve toujours plus facile de construire un mur que de faire des concessions à son adversaire. Evidemment, difficile de ne pas voir dans le romand de Jean-Christophe Tixier une sorte de métaphore géante de l’Etat du Monde, de ces murs qui se construisent aux USA, en Israël ou ailleurs. Tout cela, sur le papier, est ambitieux et prometteur. Mais je trouve l’exercice inabouti. En concentrant son intrigue sur deux familles, en mêlant à cette problématique quelques histoires d’infidélités, quelques meurtres, une affaire de viol sur mineure un peu sortie de nulle part, le roman se disperse et privilégie un peu trop à mon gout le trivial à l’essentiel. Le roman se lit bien, on est en empathie avec quelques personnages, surtout le jeune Eric Polora, mais on sent qu’on va arriver au bout du roman en ayant raté l’essentiel. Le fait de ne rien savoir du pourquoi de cette ligne n’est pas un problème en soi, mais Tixier n’exploite pas comme je l’aurais aimé ce mystère, il ne va pas, à mes yeux, au bout de sa brillante idée de départ. En revanche j’aime bien le dernier chapitre, une sorte de miroir trouble et déformant du prologue.
Un matin, un village se réveille stupéfait. Pendant le nuit, une ligne continue de peinture blanche est apparue à travers rues et champs, séparant le village en deux. Dès lors, les esprits s'échauffent.
Un pitch parfait qui a entraîné un message rapide à ma libraire : pssst, tu me le mets de côté, j'arrive ! Il y avait comme un air de Dôme, de Stephen King, qui exerçait un attrait irrésistible. En plus, il s'agissait de la plume de Tixier, qui jusqu'à présent, m'avait toujours emportée.
Bref, j'étais ferrée !
Oups.
Les premiers chapitres présentent un grand nombre de personnages, les liens qui les unissent, les lieux qu'ils fréquentent, leurs rancœurs, opinions, espoirs. Un long incipit qui pose un décor vaguement zolien dans l'esprit. J'avoue avoir dû me concentrer pour suivre et comprendre les forces en puissance.
J'ai peine à m'accrocher aux femmes et hommes de ce récit. Fourbes, manipulateurs, désespérés, politicards, père maltraitant, ado en dérive, vendeur d'herbe, matriarche à l'empathie proche de zéro, gamine agressée... L'auteur présente une humanité assez laide. Du banal adultère au meurtre, toute la panoplie des travers humains y passent : drogue, agression sexuelle, harcèlement, lutte de pouvoir...
La ligne ne me semble qu'être un prétexte pour dynamiter une situation qui aurait visiblement de toute façon finit par exploser. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler l'explication de sa présence. Cette fameuse ligne ne m'a pas plus convaincue que les personnages.
Contrairement à ses autres œuvres (je viens de lire Guilty que j'ai vraiment aimé), j'ai du mal à saisir le message de l'auteur. La ligne semble être la métaphore de tout événement clivant exacerbant les tensions et poussant chacun à choisir un camp. Tels collabos et résistants en leur temps.
Il n'en reste pas moins que la plume de l'auteur est toujours aussi vibrante et agréable. Je crois que l'ambiance générale du livre, sombre et pessimiste, n'est pas faite pour moi ! En revanche, j'imagine qu'elle ravira certains amateurs de textes noirs et psychologiques!
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