Quittant l'Allemagne en 1933, Cassirer se fixe d'abord en Suède, à Uppsala, puis à Göteborg, où il rédige Déterminisme et indéterminisme dans la physique moderne et le tome IV du Problème de la connaissance.
C'est également pendant ce séjour qu'il engage la discussion avec le représentant majeur de la philosophie suédoise de l'époque : Axel Hägerström. Or l'étude qu'il consacre à ce partisan résolu du positivisme contemporain sera l'occasion pour Cassirer de revenir sur son interprétation de Kant et de prendre la défense de la métaphysique contre l'alliance du logicisme et du scepticisme, scellée par l'objectivisme théorique et son corollaire, le subjectivisme pratique.
En reformulant l'analyse critique des fondements de la connaissance, menée dans la Philosophie des formes symboliques, l'ouvrage précise, dans la suite des indications fournies au cours du débat de Davos, l'ontologie implicite d'une pensée de plus en plus tournée vers les dimensions pratiques de la culture, comme la morale, le droit et la politique. Sous la forme du dialogue philosophique, soucieux de dégager les intentions profondes de l'adversaire, le livre esquisse les contours d'un véritable traité systématique démontrant non seulement la possibilité mais la nécessité de poursuivre la tâche kantienne d'une constitution critique de la métaphysique comme science.
Dans l'oeuvre de Cassirer, il représente la charnière reliant la réflexion épistémologique à la réflexion éthico-anthropologique, dont l'urgence domine les écrits de la dernière période.
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