Publié en 1942 à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, Le Trésor de la Ménagère est de ces ouvrages représentatifs de la mentalité chrétienne la plus conservatrice. La femme y apparaît comme un être totalement domestique, dont le devoir d'état se résume à peu de choses : tout supporter du mari et maître auquel il va de soi que tout est permis en vertu d'une différence de nature qui ne fait guère de doute pour l'auteur, dont les certitudes sont pour le moins arrêtées. Condamnation de la littérature (sauf Fénelon et Louis Veuillot!) Condamnation de l'école publique, satanique puisque laïque, dont il faut par de saintes leçons corriger les effets dévastateurs. Heureusement, en ce monde où triomphe le vice, la sainte patience de l'épouse trouve sa consolation, sa force et sa grandeur dans les consolations de la religion catholique et dans l'orgueil de donner des enfants à la France. Merci, Monsieur le Maréchal! Un document, édifiant, agaçant, révoltant, drôle cependant car le spectacle des certitudes les plus ineptes et pontifiantes l'est forcément.
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