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Anonyme

Anonyme
Volontairement mystérieux sur son identité, Anonyme est l'auteur anglophone d'une série d'ouvrages qui débute en France en 2010 avec Le Livre sans nom, véritable ovni littéraire, succès commercial et critique international.

Avis sur cet auteur (162)

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    Couverture du livre « Une femme à Berlin ; journal 20 avril-22 juin 1945 » de Anonyme aux éditions Folio

    Bernard Viallet sur Une femme à Berlin ; journal 20 avril-22 juin 1945 de Anonyme

    Dans les derniers jours de la seconde guerre mondiale, une jeune Berlinoise d’une trentaine d’année, ancienne employée d’une maison d’édition, subit bombardements sur bombardements, cachée dans une cave sous son immeuble en compagnie de compatriotes aussi terrorisés qu’elle-même. Ce sont les...
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    Dans les derniers jours de la seconde guerre mondiale, une jeune Berlinoise d’une trentaine d’année, ancienne employée d’une maison d’édition, subit bombardements sur bombardements, cachée dans une cave sous son immeuble en compagnie de compatriotes aussi terrorisés qu’elle-même. Ce sont les ultimes combats. Hitler s’est suicidé dans son bunker. L’armée rouge s’est emparée de la ville. La jeune femme passe son temps entre cet abri et l’appartement d’une veuve qui l’a recueillie, vu que le sien, au dernier étage, a le toit percé et les carreaux brisés. Il n’y a plus grand- chose à manger et ni eau, ni gaz, ni électricité dans les appartements. Il faut aller chercher de l’eau à une pompe, dans une cour, trimballer les seaux et faire d’interminables queues devant les dernières boutiques pour quelques pauvres denrées comme du gruau d’orge, des pois, des flocons d’avoine ou de la margarine. Les Berlinois manquent de tout. Ils survivent misérablement, dans la peur, le froid, la saleté et la faim. La mort rôde partout. La ville n’est plus qu’un champ de ruines. On enterre les cadavres n’importe où et n’importe comment. Et tout s’aggrave encore avec l’arrivée effective des soldats russes qui veulent boire le maximum de schnaps, se livrer au pillage et abuser sexuellement de toutes les femmes allemandes qu’ils peuvent trouver. La malheureuse sera extraite de la cave où elle avait trouvé refuge. Personne ne lui viendra en aide. La porte blindée se refermera derrière elle. Et trois Russes la violeront dans l’escalier d’accès…
    « Une femme à Berlin » est un témoignage glaçant, basé sur un journal intime rédigé entre le 20 avril et le 22 juin 1945. Son auteure a tenu à rester anonyme et il n’a été publié qu’après son décès.. Son récit très bien écrit et particulièrement émouvant garde une certaine distance vis-à-vis de toutes les horreurs qu’elle raconte. Malgré tout ce qu’elle doit subir, elle garde une grande dignité. Elle note tout sans doute pour exorciser le mal. C’est une sorte de thérapie qui va l’empêcher de sombrer dans la folie et l’empêcher d’en arriver au suicide comme ce fut le cas de nombre de ses consœurs. Le livre ne contient pas la moindre trace de haine. Même ses pires agresseurs sont présentés pour ce qu’ils sont, de pauvres moujiks bruts de décoffrage, éloignés de leurs familles depuis des mois. Etant la seule personne de l’immeuble à parler un peu de russe, elle servira d’interprète et de fusible et sauvera même la vie d’une autre femme. Elle saura aussi finir par « choisir » ses « partenaires » en accueillant des gradés un peu plus humains pour se prémunir de la soldatesque éméchée. Le lecteur découvrira avec surprise beaucoup de choses étonnante sur cette période dramatique assez courte (environ deux mois) et en particulier la vitesse avec laquelle les Berlinois ont commencé à remonter la pente grâce à un travail acharné de déblayage et de remise en état des principaux services. Un document exceptionnel. Du vécu, et sans pathos…

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    Couverture du livre « Une femme à Berlin ; journal 20 avril-22 juin 1945 » de Anonyme aux éditions Folio

    Gracieuse Robert sur Une femme à Berlin ; journal 20 avril-22 juin 1945 de Anonyme

    Une femme raconte leur quotidien, lourd, en la capitale, après la guerre. Nous parlons beaucoup de ce que les pays envahis ont subi, mais beaucoup moins de ce que les pays perdants ont subi.
    En temps de guerre, ce sont toujours les femmes qui paient les conséquences du conflit. Ici, dans ce...
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    Une femme raconte leur quotidien, lourd, en la capitale, après la guerre. Nous parlons beaucoup de ce que les pays envahis ont subi, mais beaucoup moins de ce que les pays perdants ont subi.
    En temps de guerre, ce sont toujours les femmes qui paient les conséquences du conflit. Ici, dans ce livre, nous pouvons constater que c'est encore une fois le cas. Un journal, difficile à lire en tant que femme, sur le quotidien de ces Berlinoises qui ont vécu la suite de la guerre, avec les soldats victorieux qui pensaient pouvoir se servir à leur aise.

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    Couverture du livre « L'affaire madame » de Anonyme aux éditions Studiofact

    Babeth_ladreyt sur L'affaire madame de Anonyme

    La ligne éditoriale de Studiofact Editions est raconter le réel. Nous ne sommes donc pas ici en présence d’un roman, mais d’un texte qui ressemblerait à un article de presse géant.
    Emmanuelle Anizon est grand reporter et elle nous parle ici d’un fait de société : elle nous raconte une fausse...
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    La ligne éditoriale de Studiofact Editions est raconter le réel. Nous ne sommes donc pas ici en présence d’un roman, mais d’un texte qui ressemblerait à un article de presse géant.
    Emmanuelle Anizon est grand reporter et elle nous parle ici d’un fait de société : elle nous raconte une fausse information, devenue virale, jusqu’à traverser l’océan atlantique ; il s’agit d’une rumeur colportée par Natacha Rey, qui se présente comme une journaliste indépendante, autour de la première dame et de son frère.
    L’auteure a choisi de plonger tête la première dans cette marée de complotistes, qu’elle nomme les défiants, pour reprendre de l’intérieur et depuis sa génèse cette rumeur jusqu’à sonarrivée devant la Justice et les tribunaux.
    Ce texte passionnant nous en dit long sur les dérives de notre société, sur les rumeurs à l’encontre des femmes de pouvoir, sur le besoin de transparence de nos concitoyens, sur la nécessité d’inventer la vie des autres, à défaut de s’intéresser à sa propre vie.
    Ça se lit comme un roman, ça fait peur et ça glace le dos. C’est l’anatomie d’une fake news, une histoire de notre temps.

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    Couverture du livre « Une femme à Berlin ; journal 20 avril-22 juin 1945 » de Anonyme aux éditions Folio

    Cécile Dou sur Une femme à Berlin ; journal 20 avril-22 juin 1945 de Anonyme

    Une allemande raconte à travers son journal sur une courte période (20 avril jusqu’au 22 juin 1945)ce qu’elle vit quelques jours après la prise des russes de Berlin, à la fin de la seconde guerre mondiale. Le rationnement, les bombardements quasi continus, la peur, et les agressions pour la...
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    Une allemande raconte à travers son journal sur une courte période (20 avril jusqu’au 22 juin 1945)ce qu’elle vit quelques jours après la prise des russes de Berlin, à la fin de la seconde guerre mondiale. Le rationnement, les bombardements quasi continus, la peur, et les agressions pour la plupart sexuelles des russes sur les femmes berlinoises.

    Cette allemande a bien voulu faire publier ce journal mais à la condition de rester anonyme. La quatrième de couverture explique qu’on est censé comprendre pourquoi elle a voulu rester anonyme en lisant ce journal. J’avoue que cette phrase m’a laissé entendre que son rôle n’était pas tout blanc dans cette histoire. A moins que je me trompe, je trouve au contraire qu’elle a fait acte de courage, comme de nombreuses berlinoises de l’époque.

    Il s’agit d’un fait qui a longtemps été tabou. Les allemands au sortir de la guerre ont voulu oublié ce qu’il s’est passé pendant cette guerre, en portant en eux comme un déni. Les dégâts qu’ils ont causés à travers le monde pouvaient difficilement faire passer le fait que les allemands ont aussi été en quelques sortes victimes de tout ça. Sortir de l’embrigadement du pouvoir en place a été comme un réveil brutal. Et la réalité était difficilement supportable.

    Cette femme va donc nous raconter comment elle a dû s’enfermer dans une cave avec d’autres personnes pour éviter les bombes, mais aussi pour éviter les russes qui rapidement se sont cru tout permis, y compris violer de nombreuses femmes. Car il s’agit bien de ça qui est très lourd à vivre à travers ces lignes : les violences envers les femmes sont légion. Ils se servent d’elles, de manière si aléatoires en se rendant parfois bien compte du mal qu’il faisait. Certains parfois allaient jusqu’à « draguer » ces femmes pour se rendre moins coupables de leurs actes. A travers le chaos dehors, les queues interminables pour accéder à leurs rations alimentaires quotidiennes ou pour accéder seulement à l’eau, les bombes, les tirs, le manque d’hygiène, les femmes se retrouvent à subir ces agressions contre de la nourriture ou leur protection vis-à-vis des autres russes.

    On vit tout ça de l’intérieur et certaines scènes sont plus marquantes que d’autres : les viols (notamment des viols collectifs parfois ou des viols sur enfants), les pillages de caserne de police dans laquelle la nourriture avait été stockée, les inhumations de personnes décédées en pleine rue, les assauts de familles sur un cheval tout juste mort pour se nourrir, …

    Et puis on a une vision de ce que pensaient les allemands à l’issue de cette guerre. La femme qui a écrit ce journal nous raconte sa nouvelle vision des choses, notamment à l’égard des hommes pendant la guerre. Les femmes ne pouvaient pas prendre les armes, parce que la violence ne pouvait être portée que par l’homme. Mais la narratrice nous raconte combien elle trouve que la femme aussi fait partie de l’effort de guerre, vu ce qu’elles subissent.

    Et puis il y a aussi des scènes qui nous en apprend beaucoup aussi sur ce que pensait les allemands : par exemple, pour se chauffer, la propagande nazie était utilisée, les livres qui avaient fait l’objet de censure sous Hitler devenaient des livres que les allemands voudraient lire bientôt, ..

    Et puis aussi, la phrase répétée tout au long de la période où Hitler a détenu le pouvoir : « C’est au Führer que nous devons ça ». Cette phrase était répétée aussi après la guerre, mais dans une version très péjorative.

    Ce livre a été traduit dans plusieurs langues et diffusé à travers plusieurs pays. L’Allemagne a été l’un des derniers pays où ce livre est paru. Il est loin d’avoir eu un accueil chaleureux. Plus tard, en 1968, les jeunes allemands se sont soulevés à l’instar des français, pour plus de liberté. Ce livre a été comme un symbole des violences qu’ont dû subir les femmes. Il est devenu un symbole du féminisme. En France, cette histoire a été mise en scène en 2010 avec Isabelle Carré tenant le premier rôle.

    En bref, ce livre est passionnant de bout en bout. Il faut souvent avoir le cœur bien accroché mais cette femme arrive à avoir de la hauteur sur ce qu’elle endure pour nous raconter sa vision des choses et c’est très intéressant. A lire quand on a le moral.