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Comment se construire à l'âge adulte quand, dès la petite enfance, votre équilibre a été détruit par vos parents ?
Véritable manga-reportage, Survivre à ses parents toxiques est le fruit du travail précieux de Mariko Kikuchi, une autrice spécialisée dans les récits documentaires. à travers onze témoignages, venant de personnes issues de milieux sociaux et d'horizons différents, l'artiste scrute sans fard ni faux-semblants des adultes qui, aujourd'hui encore, cherchent à aller de l'avant...
Ce manga n'obéit pas aux codes du manga japonais ce qui est une immense déception. Il semble formaté pour l'Occident avec un discours occidental en causes-effets, une inspiration freudienne, un marketing outrancier (à chacune des 11 histoires, il est rappelé les livres de l'auteur ou ceux édités par Akata), et une Mme HATANO qui doit probablement symboliser ce que pense un japonais d'un occidental (émotif, naïf et peu combatif). Le dessin est simpliste, les planches ont peu d'arrières plans, les expressions faciales sont chiches et répétitves.
Ce livre est constitué de 11 histoires de personnes adultes (homme et femme) insérées dans la société japonaise où leur enfance est terriblement violentée par un père, une mère, une grand-mère ou un grand-père avec un thème de violence directeur : violences physiques et verbales, humiliations, instrumentalisation, racket, abandon parental, carence affective, agression sexuelle, etc.
Le point fort est qu'il n'y a rien de voyeuriste. Nous comprenons la violence des situations sans que cela soit trash. Nous comprenons aussi la défaillance des adultes et l'interrogation de ces personnes violentées sur le silence de ceux-ci (familles, amis, autres) voire même la participation de tierces personnes à la violence parentale (exemple de Kanako Toriumi, 9e histoire, où les clients de l'auberge de sa mère la violentaient).
L'autrice pointe du doigt les phrases toutes faites de gens qui n'ont pas été violentés dans leur enfance et qui n'aident en rien : tu avais qu'à partir, tu avais qu'à parler, tu avais qu'à dire non... Or, l'enfant pense que ce qu'il vit est normal même s'il pressent que c'est horrible.
En conclusion, c'est intéressant mais décevant d'autant plus quand ces thèmes sont plus profonds, précis, justes et travaillés quand c'est du manga fictionnel avec l'esprit japonais (exemples : Asuka de "Neon Gneis Evangelion" - maltraitance physique et peut-être sexuelle, Rei - négation de son identité - ou Shinji - humiliations répétés par son père qui le méprise ; les personnages de "L'Infirmerie après les cours", etc.)
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