L'Oupeinpo est un ouvroir, un endroit où l'on oeuvre.
L'OuPEINpo s'occupe du pein, c'est-à-dire de la peinture, et par cannibalisme, de tous les arts visuels.
Mais l'Oupeinpo s'occupe de peinture potentielle. Cet ouvroir n'oeuvre pas aux oeuvres, mais aux « formes », transformations, structure, dispositifs, contraintes, procédés, méthodes, genres, pièces d'outillage mental et autres expédients mathématiques, logiques, ahurissants propres à soutenir les artistes dans la confection de leurs oeuvres, à eux. Car jusqu'à présent l'art n'a
procédé qu'avec peu de formalisation : symétrie, perspective, quelques règles de composition, un peu de nombre d'or...
Depuis bientôt vingt-cinq ans, l'Oupeinpo a engrangé une tout autre panoplie : traitements par codes et matrices, mutliplicateurs de lectures, règles d'assemblage et de réassemblage, contraintes par bords, mesure de la couleur, règles de proportion, exploitation de la logique floue, oeuvres combinatoires, contraintes de style, méthode générale pour la création d'écoles, mouvements et tendances, etc.
Plus les contraintes sont contraignantes, plus la potentialité révèle ses puissances : délivrés de la tyrannie du message, de l'esthétique, du commerce et autres idoles, les Oupeinpiens explorent.
Fondé le 12 décembre 1980 avec François Le Lionnais (*) pour être au pein ce que l'Oulipo est au li (à la littérature), l'Oupeinpo réunit Jacques Carelman, Thieri Foulc, Jean Dewasne (*), Aline Gagnaire (*), Tristan Bastit, Jack Vanarsky, Olivier O. Olivier, Brian Reffin Smith et Guillaume Pô.
* Les défunts restent, de toute leur potentialité, membres de l'Oupeinpo.
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