Tout va changer pour Paul, peintre en manque d'inspiration, quand il rencontre Mathilde au salon de coiffure...
"Parce qu'elle a le pouvoir de le rendre heureux, un peintre pense qu'il trahit son art..." Paul aime se confronter à la toile, à la matière, mais n'arrive pas à être heureux. Lui qui voit toujours le mauvais côté des choses se retrouve bloqué dans sa création, alors qu'il a accepté un contrat avec une galerie pour la livraison de plusieurs toiles. La rencontre avec une jeune coiffeuse, belle comme une actrice en Technicolor, va lui ouvrir de nouvelles perspectives. En plus de lui redonner la bonne humeur, elle va lui faire toucher une nouvelle existence du bout des doigts.
Tout va changer pour Paul, peintre en manque d'inspiration, quand il rencontre Mathilde au salon de coiffure...
J'avais eu un gros coup de coeur pour "Stella" à l'époque, et là quand j'ai vu cette superbe couverture, j'ai succombé.
Bon déjà dans le top 3* de ce que je préfère lire au monde il y a les romances qui parlent aussi d'art et d'artistes, et là c'est exactement ça donc j'étais sûre de ne pas me tromper ET EN EFFET. Rien qu'a feuilleter, la délicatesse du trait et des couleurs sont déjà un vrai bonheur.
Mais le vrai plaisir c'est de découvrir l'histoire, rencontrer les personnages : Paul, cet artiste tourmenté, en mal d'inspiration, malheureux en amour, en art, dans la vie... Mais rencontrer Mathilde va tout changer. Seulement, est-il prêt pour le bonheur ?
Moi j'adore quand les artistes parlent de leur art, de leur inspiration, etc, et là c'est superchouette parce-que c'est ça, avec une petite touche de l'influence du bonheur et du malheur sur la créativité, mais aussi de l'amour évidemment !
Bref, un petit bonbon toudou qui fond, une très belle et douce découverte !
Je trouve qu'il y a un petit air de "Passe Muraille" de Marcel Aymé dans ce nouvel album, d'ailleurs cité par Mathilde - notre coiffeuse aux doigts magiques - à la vision des projets confidentiels de Paul, notre artiste engagé, ... bien dégagé derrière les oreilles.
Le récit placé en France dans les années '60, a un goût un peu suranné. Les tons sépias choisis par Cyril Bonin, tons qu'il affectionne et maîtrise parfaitement, concourent à une mise à distance de la réalité que l'on ne voit pourtant pas trop venir. Car OUI, on touche un peu au fantastique avec un super pouvoir nouveau que je n'avais encore jamais croisé chez Marvel ! Un bien beau pouvoir en tous cas.
À se demander d'ailleurs s'il n'existe pas un contre-pouvoir malheureux qui balance la plus value de cette merveille, tant le tragique entoure Mathilde et rend sa famille et ses proches dépendants de sa relation... J'aurais aimé que cet angle soit plus fouillé au détriment des questions philosophiques autour de l'Art minimal et conceptuel de Marcel Duchamp qui m'ont plutôt ennuyé.
Je remercie les Éditions Grand Angle et le site Lecteurs.com qui m'ont partagé leur intérêt pour ce joli conte et m'ont offert la chance de le découvrir.
L’artiste peut-il être submergé de bonheur sans que cela nuise à sa créativité ? ou faut-il se complaire à être un artiste mélancolique dont le pessimisme est une normalité ?
Cyril Bonin nous livre une petite parenthèse où le bonheur joue s’invite, surprend, interpelle et questionne. Au départ il a du mal à amadouer notre artiste Paul qui m’a paru vraiment couillon par moment… je reste presque polie !
Mais c’est une romance qui se dessine dans le style Bonin que j’affectionne et qui va bien avec les propos. Élégance, délicatesse et colorisation harmonieuse sans oublier ce petit truc inattendu que l’auteur ajoute à ses histoires.
Une dose de bulles feel Good où le bonheur palpable chatouille jusqu’au bout des doigts.
Un charme féerique
Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant :
https://www.aikadeliredelire.com/2023/09/lu-et-approuve-du-bout-des-doigts-de.html?m=1
Pour ma part,
Paul est un peintre à la tignasse bien fournie, du genre anxieux, insatisfait de son art et en panne inspiration : jusqu'ici, il n'a aucune toile à proposer à ses galeristes. Sur le conseil de son amante Georgina, pour se changer les idées, il se rend dans un salon de coiffure, où Mathilde le prend en charge. Grâce à quelques coups de ciseaux habiles dont elle a le secret, la jeune coiffeuse redonne le sourire à notre artiste. Ce dernier en rentrant se surprend à ressentir en lui un nouvel élan créatif et se met au travail. Bien entendu, l'histoire ne s'arrête pas là et je vous laisse découvrir la suite en lisant le livre.
En tout cas, c'est une romance qui vous ramènera de façon poétique dans le Paris bohème, du temps des 2CV et des cabines téléphonique.
Inspiré de la culture populaire et du cinéma, notamment du film noir, le dessin est expressif, colorié au crayon avec des couleurs vives et contrastées dans des tons chauds avec une prédilection pour l'acajou.
J'ai passé un joli moment de lecture sous le charme captivant de Mathilde, un peu fée. Ce détail important apporte au récit une belle touche de fantastique; ou d'espoir, c'est à vous d'en juger.
Mention spéciale: je me suis divertie à lire les échanges entre artistes. Paul fait partie d'un cercle d'anciens camardes des Beaux-Arts qui a pour habitude de se réunir sur la terrasse d'un café parisien autour de conversations conceptuelles et idéalistes sur le thème de l'art et de la création artistique. Un clin d'œil instructif au cliché des artistes et des intellectuels.
+ À lire si on aime les coups de théâtre car les personnages ici sont imprévisibles. De plus, vous serez charmé par l'ambiance des années 60 reconstituée avec soin.
- S'abstenir si et seulement si vous n’aimez ni les romances ni la nostalgie.
Dans le Paris des années 1960, Paul tente de vivre la vie d'artiste. Plein de grands questionnements sur l'art et d'incertitudes, le peintre tente difficilement de produire de nouvelles toiles et de trouver sa place parmi ses pairs. Pour lui, l'inspiration se trouve peut-être au détour d'un salon de coiffure, et le bonheur au bout des doigts de Mathilde.
L'ambiance douce des planches aux tonalités sépia colle parfaitement à ce Paris rétro dans lequel nous plonge Cyril Bonin. Il y a quelque chose de réconfortant à suivre dans cet univers l'auteur, qui semble s'être imprégné des films de l'époque.
Chaque discussion entre les personnages est l'occasion de nouvelles réflexions sur l'art, le rôle de l'artiste, mais aussi sur le bonheur, l'amour et tous ces sujets qui traversent notre quotidien. La rencontre avec Mathilde chamboule les certitudes de Paul et tient en une question : peut-on être artiste et heureux ? Ici, chaque personnage est un philosophe de la vie en puissance.
Ajoutez à cette romance sur fond de quête artistique — ou l'inverse ? — un soupçon de fantastique et vous obtiendrez Du bout des doigts : un agréable moment en compagnie de personnages qui nous ressemblent dans leurs tâtonnements et leurs insécurités.
Cyril Bonin prend souvent comme héros de ses romans graphiques des artistes : un photographe dans « The Time Before», un écrivain dans « Stella ». Cette fois il met en scène un peintre Paul Déa qui, dans le Paris des années 60 quand tout le monde ne jure plus que par l’art conceptuel et le « génie » de Duchamp, continue dans la douleur à vouloir créer du figuratif, transcrire des sentiments, transmettre des émotions et se battre avec la matière.
Mais Paul ne trouve pas forcément sa manière … ni en tant qu’artiste ni en tant qu’homme et entretient une relation en pointillé avec Georgina, une femme mariée. Tout change lorsqu’il rencontre la jolie Mathilde à qu’il confie littéralement sa tête puisqu’elle est coiffeuse. Alors qu’elle lui coupe les cheveux et l’effleure « du bout des doigts », le jeune homme ressent une force créatrice et une plénitude inédites … quelle peut bien en être la cause ?
Le portrait dénué de manichéisme des personnages ainsi que la pointe de fantastique qui pimente le scénario évitent toute mièvrerie. L’album acquiert surtout du relief grâce à l’ambiguïté de l’origine du changement qui s’opère dans la personnalité du peintre qui se complait à être « maudit » ou du moins misanthrope et pessimiste. L’auteur nous permet aussi par ce biais de nous poser la question de l’aptitude au bonheur et du rôle du sentiment amoureux. Il effectue également une satire assez jubilatoire d’un certain milieu conceptuel qui sent le vécu des discussions aux Beaux-arts !
Le style graphique est élégant comme à l’accoutumée : silhouettes longilignes ; retour dans les années 60 si chères à Bonin ; cadrages cinématographiques ; palette de couleurs plutôt lumineuse. Le lecteur est ainsi dépaysé et en terrain connu tout à la fois puisque comme à son habitude, le bédéiste développe et reprend de thèmes qui lui sont chers.
Mathilde la coiffeuse rend « du bout des doigts » Paul le peintre maudit heureux ; ce talent est aussi celui de Cyril Bonin qui sans en avoir l’air ravit le lecteur et aborde des questions essentielles joliment mises en scène du bout de ses pinceaux.
Merci à lecteurs.com et à Grand Angle pour l'envoi de ce bel album qui redonne un peu de soleil à cette rentrée bien grisâtre !
Chronique complète sur notre blog bulles2dupondt.fr
Il est de ces êtres qui se complaisent inconsciemment dans le vague à l'âme, voire l'échec, y trouvant une profondeur tangible.
Comme les poètes du même nom, ces peintres maudits qui ne jurent que par la souffrance et vivent de verres à moitié vides et de relations sans lendemain.
Paul est de ceux là, se cherchant sans se trouver et ne jurant de rien entre une relation impossible, des conversations amicales conflictuelles et une toile désespérément blanche entre angoisse et motivation.
Lorsqu'il rencontre la douce Mathilde lors d'une simple coupe de cheveux, il développe à son contact des sentiments qui lui étaient étrangers... et l'inspiration !Est-ce bien normal de se sentir si bien ? Mathilde aurait-elle un don ?
Si vous ne connaissez pas de ces êtres qui mélangent bonheur et frivolité, qui sont convaincus que le bonheur ne leur est ni destiné ni même existant et pour qui la moitié pleine du verre n'est qu'illusion, venez rencontrer Paul.
Il vous montrera qu'être heureux, ce n'est pas si simple, qu'il faut s'en donner le droit, l'occasion. Que ce n'est pas la faute de quelqu'un, ou que ce changement d'état n'est pas contre nature.
Et si le récit du brillant Cyril Bonin le fait avec son raffinement habituel, nous voilà confrontés à une question simple : faut-il s'autoriser à être heureux ?
Si le contact simple d'une main glissée dans les cheveux octroie chaleur, bien-être et confiance en soi, est-ce de la sorcellerie, un don qui manipule, qui fait se comporter différemment ?
Ou n'est-ce pas juste l'incidence simple d'une émotion qui fait table rase de toutes les barrières ? L'amour.
Quoi qu'il en soit, de l'amour il y en a.
Dans chaque case, dans chaque trait, dans les regards et la délicatesse que Cyril Bonin insuffle à ses personnages.
Dans l'ambiance des sixties susurrée. Dans la complicité des regards, qu'ils soient tendres ou animés.
Je ne sais pas ce que l'amour à changé chez vous, mais moi, je ne vais pas couper les cheveux en quatre : j'aime les albums de Cyril Bonin.
Aurait-il un don...?
Voilà une bande dessinée que j'ai prise avec juste l'envie de passer un bon moment et de découvrir un auteur -qu'il me semble avoir déjà lu, mais impossible de m'en souvenir- et qui se révèle bien plus dense et profonde que ce que j'imaginais. C'est donc une heureuse surprise. D'abord les dessins sont très beaux, avec des couleurs assez vives, des orange et verts, même si les fonds souvent ocres les atténuent un peu. J'aime beaucoup, Cyril Bonin nous met dans l'ambiance années 60 tout de suite et c'est un vrai plaisir que de tourner les pages.
Ensuite, le fond est une réflexion ou des réflexions devrais-je écrire, sur le monde de l'art, sur la création :
"La nature se développe au petit bonheur la chance, au hasard... Elle tente des choses, essaie, se trompe, recommence... Alors qu'au contraire, au commencement de toute œuvre d'art, il y a une intention, une idée... un concept ! C'est vers cela qu'il faut aller... le concept !" (p.5)
"L'art n'est pas une représentation du monde, il est le monde ! Le bit de l'art, c'est l'art !" (p.6)
Qui décrète que l'on est artiste ? Comment éviter les étiquettes qui rétrécissent le travail ? L'art est-il un travail ? Bref, plein de questions auxquelles l'auteur n'apporte pas forcément de réponses, qui amènent le lecteur à se les poser et à réfléchir. Et en poussant le raisonnement : est-ce qu'une œuvre d'art doit plaire ? Choquer ? Interpeller ?
Il y a aussi toute une partie sur le bonheur. Qu'est-ce qu'être heureux ? Est-ce matériel, spirituel, philosophique... ? Peut-on être heureux en étant éternellement insatisfait ? En se remettant systématiquement en question ? Le bonheur se décrète-t-il, se construit-il ? Est-il le même pour tous ? Encore une fois Cyril Bonin n'apporte pas de réponse, y en aurait-il une seule d'ailleurs ? Il met les questionnements de ses personnages sur la table et au lecteur de s'en saisir.
Un album surprenant parce que bien plus profond qu'il n'y paraît. Une très belle découverte.
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