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Hiver 1944. Dans un hôpital militaire, Hans-Wilhelm Kalterer, un ancien des services de renseignements de la SS, se remet d'une blessure par balle. Il sait que la guerre est perdue et qu'il doit se racheter une conscience. Il rejoint la police criminelle de Berlin où il est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un haut dignitaire nazi. Dans le même temps, Ruprecht Haas s'évade de Buchenwald à la faveur d'un raid aérien, et regagne la capitale pour retrouver les siens, bien décidé à se venger de ceux qui l'ont dénoncé.
Tandis que Berlin agonise au rythme des bombardements alliés et de l'avancée inéluctable des troupes soviétiques, une chasse à l'homme sans merci s'engage. Car, de ces deux hommes au milieu du chaos, un seul doit survivre.
En cet hiver 1944, Berlin est sous le coup des bombardements des forces alliées et le Troisième Reich qui devait durer 1 000 ans n'est plus que l'ombre de lui-même.
La fin de la guerre n'est plus très loin. Si certains, les Nazis les plus fanatiques avec à leur tête le délirant Hitler, espèrent encore la victoire, la plupart des Allemands, terrifiés par les explosifs qui touchent les populations civiles et affamés par les restrictions alimentaires, aspirent à la paix, même si elle signifie la défaite de leur pays.
Deux hommes vont incarner cette période sombre.
Le premier, Rupert Haas, interné à Buchenwald après une dénonciation de ses voisins, ne pense qu'à se venger après son évasion du camp.
Le second, Hans Kalterer, une balle logée dans la jambe, est de retour du front de l'Est où il a commis l'irréparable en obéissant aux ordres de son supérieur. Hanté par ses crimes, il tente de les oublier et de se refaire une virginité en s'enrôlant dans la police pour enquêter sur l'assassinat d'un Nazi de la première heure.
Bien documenté par ses auteurs historiens, « Deux dans Berlin », dont le contexte et la narration font penser aux romans de Philip Kerr, fait le portrait d'un pays sombrant dans l'anarchie où les salauds, délateurs, profiteurs, voleurs, traîtres et tueurs, côtoient les braves gens.
La description apocalyptique de la destruction de Berlin vécue par ses habitants est très réaliste. On frémit à leurs côtés dans les abris de fortune censés les protéger des bombes ennemies et on s'indigne du recyclage des Nazis au service de la toute jeune République Fédérale d'Allemagne.
http://papivore.net/litterature-germanophone/critique-deux-dans-berlin-richard-birkefeld-goran-hachmeister-le-masque/
Deux dans Berlin de Birkefeld et Hachmeister
Nous sommes en hiver 1944, le Sturmbahnführer Hans-Wilhelm Kalterer se remet d'une blessure par balle et commence à s'interroger sur son avenir, essayant d'oublier ses crimes en Pologne, alors qu'il sent que la guerre est perdue. Rejoignant la police criminelle de Berlin, il se voit confier par la Gestapo la mission de découvrir l'assassin d'un haut fonctionnaire du régime Nazi.
Le second personnage de ce roman Ruprecht Haas s'est évadé de Buchenwald. Revenu à Berlin il part dans une croisade sanglante à la recherche de ceux qui l'ont dénoncé, et ainsi venger la mort de sa femme et de son fils.
Rien à priori ne devait les faire se rencontrer. Pourtant ils vont se croiser dans Berlin, ou chacun lutte pour sa survie à mesure des raids aériens Anglais et de leurs bombardements.
Richard Birkefeld et Göran Hameister sont historiens spécialistes de l'histoire culturelle et sociale du xxe siècle et cela se ressent dans la description du cadre historique et géographique de ce roman t ces des derniers jours de Berlin .
Nous sommes alors plongés dans l'enfer de cette ville par un réalisme des souffrances endurées par la population dans les bombardements et par l'angoisse de la déroute sont particulièrement bien décrits.
Ayant été pendant quelques mois à Berlin, je me suis retrouvé dans toutes ces rues, ces artères, ces cours, ces bâtiments emblématiques, certes reconstruits maintenant, en train de courir me cacher dans les bunkers à l'abri des bombes incendiaires au phosphore. Je me suis posé la question du pourquoi ? Pourquoi ? il était utile d'employer autant d'énergie à détruire cette ville, ( Rappelez-vous Berlin a subi pas moins de 363 raids aériens alliés pendant la seconde guerre mondiale) alors que la bataille terrestre allait être gagnée par l'avancée des troupes Russes sur un front et les alliés sur les autres fronts ? Les militaires étaient en déroute. Seuls les civils sous les bombardements, luttaient jour après jour pour rester en vie. Mais revenons à ce roman . La fin de la guerre est proche, le Troisième Reich vit ses dernières heures et les soldats allemands et dans ce livre les officiers doivent choisir leur camp ? Dans ces moments de fin de d'un monde, la lassitude et la colère des Berlinois dont beaucoup et au prix de leur vie ne partagent plus l'idéologie et critique le Führer sont parfaitement retranscrits. Mais bien que la fin soit proche l'on voit encore sortir des décombres des fanatiques de la jeunesse Hitlérienne exécutant sans aucune forme de procès toutes personnes soupçonnées de ne pas poursuivre l'effort de guerre. L'on voit aussi la Gestapo qui torture, les dénonciations qui continuent alors que les Berlinois découvrent les abominations commises dans les camps de concentration. L'étude de ces deux personnages nous éclairent sur leur passé. Ruprecht Haas citoyen allemand est un témoin indifférent de l'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933. Ce n'est qu'à partir de son arrestation et de son internement en camp de concentration qu'il devient un opposant au régime, plus par désir de vengeance personnelle que par conviction. L' humiliation qu'il a subi par la dénonciation d'anciens amis, le conduise après son évasion le métamorphose en un impitoyable meurtrier.
Le Sturmbahnführer Hans-Wilhelm Kalterer est un ss qui se contente d'obéir aux ordres aveuglement . Ce qui lui permet de se dédouaner de ses crimes commis au nom de cette idéologie. Sa femme Merit dont il est séparé tentera de lui ouvrir les yeux. d'ou la question posée par les auteurs de ce roman de la responsabilité des officiers Allemands et des soldats dans l'application des ordres de leurs supérieurs hiérarchiques. Ce qui dans le droit pour l'Armée Française a donné le principe des baïonnettes intelligentes : « Si les militaires sont soumis vis-à-vis de leur hiérarchie au devoir d'obéissance, ce devoir n'est pas absolu, puisque le subordonné « ne doit pas exécuter un ordre prescrivant d'accomplir un acte manifestement illégal » ce que l'on désigne par l'expression théorie des "baïonnettes intelligentes".
Tout au long de cette quête, de ces deux personnages, nous rencontrons des commerçants des juifs, des profiteurs de guerre, des hauts-fonctionnaires nazis qui profitent de leur positionnement hiérarchique , la Jeunesse Hitlérienne, la Gestapo et ses souris grises. Au fur et à mesure que l'on avance dans les chapitres, l''écriture devient plus vive et nous aspirant vers un dénouement que nous sentons proche, tant pour l'intrigue elle-même, que pour la ville de Berlin en ruine ou seuls des populations en survie et en sursis errent dans les décombres fumantes des hôtels et immeubles.
L'épilogue de ce livre me permet de dire que « les loups ne se mangent pas entre eux d'autant plus qu'ils sont haut placés dans une hiérarchie. » En effet, l'on retrouvera le Sturmbahnführer Hans-Wilhelm Kalterer et son supérieur hiérarchique Langestras 6 ans après la fin de cette guerre dans les services de l’État Allemand à l'Est comme à l'ouest . « Vous faites partie de nouveau de la police avec votre nouveau chef Bäumler. Vous le connaissez. Encore un qui a gardé son nom SS-Standartenführer Adalbert Bäumler, Office central pour la sécurité du Reich, Bureau IV, l'homme du Gouvernement général de la Pologne, celui qui s'est acquis une grande réputation dans la liquidation des Juifs. Il a retourné sa veste et repris sa carrière au Service de la Sécurité d'Etat, » en Allemagne de l'Est. Un roman que je vous conseille pour sa qualité historique et la maîtrise de son intrigue jusqu'à son épilogue qui ne devrait pas vous laisser comme moi indifférent. Bien à vous.
Dans un Berlin où chacun essaie de survivre sous les raids aériens destructeurs des alliés,une chasse à l'homme sans merci s'engage.Des scènes d'une grande violence sont décrites lors des bombardements.Le régime s'effondre.Hitler a perdu son aura auprès de son peuple mais quelques irréductibles font régner la terreur pour sauver ce qui est déjà perdu.Un roman très fort.
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