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« N'enlève pas à la Terre son dernier souffle/Permets à notre mère de respirer Et de voir ses enfants courir/ Dans la nature qui est ma protégée » Cette exhortation de la poète innue Rita Mestokosho trace le fil conducteur d'un ouvrage dédié au sauvetage poétique de notre planète. Ce livre, qui rassemble plus d'une cinquantaine de voix du monde entier (la canadienne Margaret Atwood, la kanake Déwé Gorodé, l'Haïtien René Depestre, l'indienne Aravind Shesh, des chanteurs tel Mickey 3D...), se répartit en huit chapitres autour des lettres qui forment le mot écologie. Du É de Écosystème, au C de Climat en passant par le O de Océans, le L de Locataire, le O de Oiseaux, le G de Gaspillage pour aboutir au I de Idiotie et finir sur le E de Engagement. Les mots se révoltent pour notre Terre.
Des voix pour la planète, voilà une idée magnifique et qui ne manque pas d’ambition. Pollution de la mer et de l’air, disparition de nombreuses espèces vivantes, réchauffement climatique, déforestation mais aussi consommation à outrance et gaspillage, tout cela pris à bras le corps par 40 poètes, chanteurs, anonymes, de plusieurs pays. Leurs textes engagés, polémiques, racontent.
« N’enlève pas à la Terre son dernier souffle » murmure Rita Mestokosho issue du peuple Innu, proche de la nature. La Terre, avec une majuscule, car elle mérite notre respect et notre admiration et la sauver est une urgence car ça chauffe.
Et cette urgence brûlante se concrétise avec une page rouge pour introduire chacun des huit chapitre de l’ouvrage.
Écosystème : « J’ai mal à la terre/ Mal aux océans/ Mal à mes artères/ Aux poissons dedans/ Mon ventre n’est plus qu’un cratère/ Géant/Béant/ J’ai mal à la terre » chante Gilles Vigneault, icône de la chanson québécoise.
Climat : « J’ai les poumons comme deux banquises » clame Florentine Rey tandis que Victor Hernandez Cruz questionne : » Atteindrons-nous le moment / Où notre chair va se ramollir/ Et cuire lentement dans l’atmosphère » Le réchauffement climatique est en marche.
Océans : Michel Baglin constate avec amertume les dégâts des eaux : « Maintenant que les fleuves n’atteignent plus la mer, que les îles sombrent à leur tour / et qu’au centre de l’océan naît un continent de plastiques à la dérive… » Car, hélas, les océans sont un vaste dépotoir et les poètes dénoncent ce plastique, qui pullule, comme Antjie Krog poétesse d’Afrique du Sud « Ô mille morceaux de coquillages bruissant autour de nos chevilles / tandis que nous ramassons des morceaux de plastique »
Dans Locataires, les poètes nous parlent de cette terre qui nous est prêtée le temps d’une vie.
« J’ai peur
De n’être pas enfant de la terre
Mais juste là, sur terre » avoue Aurélia Lassaque, poétesse occitane.
Après Écosystèmes, Climat, Océans et Locataires sont déclinés Oiseaux, Gaspillage, Idiotie et Engagement, le tout formant le mot ÉCOLOGIE.
Ce plaidoyer pour une autre planète se clôt sur le poème qui remercie la vie tout en dénonçant les méfaits de l’homme de Michel Baglin.
« Merci aux pierres, aux herbes, aux bêtes d’exister dans le silence picoré d’oiseaux »
Oui, remercions la vie sur terre et préservons la pour les générations futures.
Une lecture coup de poing à lire d’urgence et à faire lire à nos ados afin qu’ils poursuivent ce cri de révolte.
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