Dans un vieux carnet écrit par l'alchimiste médiéval britannique John DEE une archéologue découvre un message caché.
Ce message l'attire dans le Sud de la France jusqu'à un tunnel situé près d'un canal. Ce qu'elle trouve à la sortie du tunnel dépasse tout ce que vous pouvez imaginer ! Ecrit en partie dans le langage savoureux du seizième siècle ce livre va vous émerveiller.
De l'autre côté du tunnel est déjà le sixième thriller que je lis de cet auteur absolument inclassable, Serge Boudoux, si ce n'est par son style complètement atypique et original. Mais pour la première fois c'est en collaboration avec Régis Pallanca qu'il a concocté ce dernier thriller.
Aussi fou et fantastique que les précédents mais peut-être encore plus extraordinaire si cela se peut !
Quand Serge Boudoux reçoit par mail, sans explication, un tapuscrit (texte tapé sur un ordinateur) plus qu'étonnant et ne parvient pas à contacter l'expéditrice, Régis Pallanca et lui décident immédiatement d'enquêter sur le sujet.
Il faut dire que ce texte d'une certaine Marie-Aline, Parisienne, archéologue et linguiste a vraiment de quoi intriguer.
Elle raconte qu'en 2018, a été déniché à Londres un vieux carnet écrit par les alchimistes médiévaux britanniques John Dee et son fils Arthur qui prétendirent avoir trouvé le secret de la pierre philosophale, et dans celui-ci un passage écrit en langage codé. Ce message qu'elle a contribué à déchiffrer a été remis aux chimistes, charge à eux de faire travailler leurs neurones. Mais elle a remarqué qu'un second code existait dans le code primaire mais « par omission », l'a tu. La découverte de ce second message l'a emmenée si loin que longtemps elle a cru avoir rêvé.
Cette révélation d'une telle importance va la conduire dans le sud de la France, jusqu'à un tunnel situé près d'un canal, à Saint-Cézaire-sur-Siagne dans les Alpes-Maritimes tout près de Montauroux, ce village si cher à l'auteur.
Ce que Marie-Aline va trouver à la sortie du souterrain dépasse toute imagination.
Serge Boudoux a déjà fait preuve dans ses précédents romans d'une imagination débridée, mais je pense que pour écrire de l'autre côté du tunnel, il s'est surpassé. Il fait preuve ici d'une inventivité effrénée et explosive mais pourtant contenue et fertile car terriblement convaincante.
Avec une inspiration endiablée, il nous ramène rien moins qu'au seizième siècle en ces journées des 28 et 29 août 1572 qui ont suivi le 24 août date du massacre de la Saint-Barthélemy, n'hésitant pas à utiliser un patois provençal du seizième, cru pour raconter les massacres perpétrés par les locaux imitant les assassins parisiens, mais absolument savoureux et truculent, quand il s'agit de « coqueliquer » (faire l'amour).
S'il y a retour dans le passé et que le lecteur se retrouve un temps auprès des « Machacreurs », celui-ci fait également plus ample connaissance avec le mathématicien, astronome, astrologue, géographe et occultiste John Dee et avec ce personnage historique emblématique de l'Égypte antique Imotep, sans pour autant oublier Claudia Procula, l'épouse de Ponce Pilate ...
Richement documenté, je dois avouer que j'ai eu recours plusieurs fois à Internet pour vérifier certains éléments, incertaine de leur réalité.
Rajoutez à cela, l'imbrication dans ce passé des toutes nouvelles découvertes concernant la télomérase, cette protéine miracle censée rallonger la durée de la vie humaine, cette télomérase devenue « très mode », censée être la plus grande découverte de tous les temps et vous aurez une petite idée, une infime idée de ce qu'a découvert cette personne.
J'ai été suspendue au récit de cette jeune femme de la première à la dernière ligne et pour tout dire presque convaincue par ce récit comme l'ont été Serge et Régis. Mais, comme eux, si ce choix très tentant pour certains, se présentait, je me rallierais à leur sagesse : « consacrer chaque seconde des dernières années de nos courtes vies à nous enivrer de cette nature magique qui nous entoure. »
De l'autre côté du tunnel est un thriller qui m'a émerveillée, enchantée, tant par la philosophie, l'humour, la fantaisie, l'originalité mais aussi la poésie, les marqueurs de l'écriture de Serge Boudoux. À la fois récréatif, addictif et très instructif, il m'a procuré de belles heures de lecture.
Que Serge Boudoux soit ici remercié pour sa confiance et son amitié.
À noter une très belle couverture 3D avec effets de surbrillance pour un « livre bio, garanti écrit par des humains sans intervention ni aide d'une intelligence artificielle ! », comprendra qui le lira ..
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/05/serge-boudoux-et-regis-pallanca-de-l-autre-cote-du-tunnel.html
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Jolie chronique, très convaincante ! : - )