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Si variées que soient apparemment ces excursions érudites, toutes reflètent les curiosités intellectuelles constantes du grand écrivain d'art d'Oxford, depuis son étude classique du mécénat dans l'Italie des XVII? et XVIII?, à savoir les avatars et les péripéties de ce que l'on appelle le goût. Toutes illustrent l'habileté de Francis Haskell à saisir des problèmes complexes et souvent fuyants par une approche toute empirique, narrative ou parfois biographique, et ses détours inattendus. Pour qui s'intéresse aux entours de la création artistique et aux mutations de la sensibilité esthétique, le XIX? siècle français représente un champ d'investigations inépuisable. On en trouvera ici la preuve à travers une série d'essais, qu'il s'agisse de thèmes généraux, comme la fabrication du passé ou la représentation des maîtres anciens dans la peinture académique, aujourd'hui reconsidérée; la rupture entre le public et l'art dit moderne; ou encore l'application aux oeuvres artistiques de jugements et de métaphores d'ordre politique («avant-garde», «anarchiste» ou «réactionnaire»); qu'il s'agisse de thèmes particuliers, comme le clown triste de Gérôme à Picasso ou le Londres romantique de Gustave Doré, qui plongent dans un univers inexploré de références picturales et de projections mythologiques. Un autre axe est celui des collectionneurs et mécènes dont le goût, personnel ou commandé, est toujours profondément révélateur. On en trouvera ici une bonne série, plus ou moins excentriques et maniaques:le «baron» d'Hancarville, aventurier et grand connaisseur surdoué du XVIII? siècle; Sommariva, au début du XIX? siècle, intrigant milanais passionné d'art français; Morris Moore, marchand et pamphlétaire obsédé du néo-classique anglais; Khalil-Bey, richissime Turc qui sut constituer sous le Second Empire la plus belle collection de peintures à sujets orientaux; Benjamin Altman, type du milliardaire américain du début du siècle. Deux essais indépendants précèdent l'ensemble, «L'apothéose de Newton» et «Gibbon et l'histoire de l'art». Ils introduisent, l'un, à l'étude très nouvelle du «grand homme» à travers sa représentation, l'autre à l'usage que, dans l'interprétation du passé, les historiens font des témoignages qu'apportent les arts visuels. Le tout s'achève sur un portrait de Benedict Nicolson, longtemps directeur du Burlington Magazine, mort en 1978, qui révélera au lecteur français, à travers un milieu et une revue, un historien d'art aussi typiquement britannique que l'auteur dont il fut l'ami.
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