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De la peur en Amérique : l'écriture au défi du frisson

Couverture du livre « De la peur en Amérique : l'écriture au défi du frisson » de Marie-Odile Salati et Sylvie Bauer et Cecile Roudeau aux éditions Universite De Savoie
Résumé:

L'émotion semble avoir retrouvé droit de cité dans le discours critique.
La peur, qu'elle soit terreur sacrée, frisson érotique, esthétique, ou angoisse du vide, traverse la littérature américaine, façonne et défait le texte et la lettre, des récits Puritains au roman contemporain. Paradoxale,... Voir plus

L'émotion semble avoir retrouvé droit de cité dans le discours critique.
La peur, qu'elle soit terreur sacrée, frisson érotique, esthétique, ou angoisse du vide, traverse la littérature américaine, façonne et défait le texte et la lettre, des récits Puritains au roman contemporain. Paradoxale, la peur figure l'écriture tout en mettant en péril le processus de figuration. Défi lancé à la lettre même, qui ne peut en faire son objet sans s'en défaire, ni la défaire, la peur resurgit pourtant dans les turbulences du texte, narratives, poétiques ou figurales, au moment où l'écriture tremblait de la perdre vraiment.
Cette peur de " perdre " la peur habite la littérature de Nouvelle-Angleterre, à laquelle est consacrée la première partie: de Mary Rowlandson à Henry James. L'écriture peut-elle circonscrire la peur, la fixer dans un objet sans lequel la peur même s'abolit et menace en retour d'abolir l'écriture qui voulait la figurer ? Les textes s'interrogent, et d'arabesques gothiques en spéculations spectrales, offrent ce dilemme en partage à la jouissance des lecteurs.
Enjeu et limite de l'écriture, la peur en devient la trame inquiète, et l'infinie relance. Les articles de la deuxième partie s'attachent à débusquer l'omniprésence de la peur dans des romans et nouvelles des XXe et XXIe siècles. Que ces textes déploient les signes de la peur à la surface d'une quotidienneté familière à en devenir inquiétante, ou au contraire, qu'ils fassent remonter des profondeurs les peurs individuelles et collectives, ils procèdent tous à une interrogation ontologique, s'attachant à la question des origines et à celle non moins effrayante de la fin.
Le sens est mis à mal, tantôt par une absence totale de perspective, tantôt par une prolifération qui le déstabilise autant qu'il perturbe le lecteur. Le résultat est alors la solitude absolue du sujet face à la peur et dans un monde qui lui échappe.

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