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Dans un royaume lointain

Couverture du livre « Dans un royaume lointain » de Amina Richard aux éditions Stock
  • Date de parution :
  • Editeur : Stock
  • EAN : 9782234093973
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« L'histoire du soir est votre grand moment d'amour, ta mère y met tout son coeur de professeur, tu te régales du soin extrême qu'elle porte à l'intonation, elle te lit La Chèvre et les biquets, la chèvre blanche, avant de partir au marché, fait ses recommandations à ses trois petits biquets,... Voir plus

« L'histoire du soir est votre grand moment d'amour, ta mère y met tout son coeur de professeur, tu te régales du soin extrême qu'elle porte à l'intonation, elle te lit La Chèvre et les biquets, la chèvre blanche, avant de partir au marché, fait ses recommandations à ses trois petits biquets, ils ne doivent pas ouvrir la porte avant qu'elle ait prononcé le sésame Ouvrez biquets et foin du loup ! ni avant d'avoir reconnu sa patte blanche sous la porte, mais le loup a tout entendu et tu jubiles des pages à venir, cent fois relues, où il contrefait sa voix avant de se trahir, glissant bêtement sous la porte sa vilaine patte noire, et comme toutes les petites filles de ton âge, tu frétilles du plaisir d'avoir peur du loup pour de faux et, dans la douce chaleur de ta mère et dans sa bonne odeur, auréolée de ses cheveux blonds et de sa peau laiteuse, tu attends, tout impatiente, le coup de corne vengeur de la gentille maman chèvre qui balance à la rivière l'horrible loup, et après les rituels baisers, câlins, bonne nuit, quand ta mère quitte ta chambre, tu remontes bien comme il faut le drap jusqu'à ton menton pour ne pas avoir froid, mais au bout de tes bras, pendent deux vilaines mains noires » Élevée par sa mère blanche dans la France des années 1970 et des publicités Banania, une jeune femme métisse part a la recherche de son père au Sénégal. Elle est poussée par un élan vital : celui d'une enfant obstinée de quatre ans, pétrie de littérature enfantine et d'attentes irrésolues, qui refuse de grandir tant qu'il ne l'aura pas reconnue comme sa fille.Mais une fois au Sénégal, tout la déconcerte : l'accueil que lui réserve son père, les inconnus qui forment son cercle familial, les lieux, les odeurs, les sourires et les mots... Elle arrive en étrangère dans un pays qui n'est pas le sien.Que comprendre de ce destin fragmenté ? L'histoire intime de chacun s'inscrit-elle, comme au coeur des contes, dans un royaume lointain qu'il faut atteindre pour y trouver sa vérité ?Le style d'Amina Richard frappe par sa maîtrise, par la vivacité de son ton suscitant tour à tour émotion, colère, rire ou consternation, et par son amplitude qui invite le lecteur à littéralement respirer le texte, comme s'il partageait le souffle de la narratrice.

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Avis (6)

  • Premier roman d'Amina Richard qui nous touche profondément et dont on ne ressort pas indemne, Amina Richard nous plonge avec sa plume agile avec une héroïne dans une quête du père après avoir été élevé par sa mère blanche dans la France des années 1970. Un voyage au Sénégal, de la vivacité et de...
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    Premier roman d'Amina Richard qui nous touche profondément et dont on ne ressort pas indemne, Amina Richard nous plonge avec sa plume agile avec une héroïne dans une quête du père après avoir été élevé par sa mère blanche dans la France des années 1970. Un voyage au Sénégal, de la vivacité et de l'émotions, une réflexion intense sur les ressentis face au racisme du quotidien. Famille et curiosité.

    "Tu es bonne élève, tu es douée en sport, douée en musique, douée en tout ce que tu peux, tu es une petite fille idéale, l’image que tu t’en fais, l’idée de ce que tu dois être, pour faire passer la pilule que ta mère n’avait alors pas pu prendre, docile, un singe savant, ta banane à toi c’est qu’on n’y trouve rien à redire, peut-être que tant de perfection te rachètera, te coulera dans le moule et dédommagera ta famille pour tous ces désagréments, non pas qu’on te fasse aucun reproche, tu es couvée, choyée, applaudie, même si on a eu un temps de retard avant de se réjouir de ton arrivée."

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  • Pour entrer dans ce roman, il faut d’abord s’habituer au style particulier, au texte rédigé à la deuxième personne du singulier et aux très longues phrases dont la musicalité finit par rendre le rythme un peu monotone.

    Il s’agit du monologue d’une femme née d’une mère blanche et d’un père...
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    Pour entrer dans ce roman, il faut d’abord s’habituer au style particulier, au texte rédigé à la deuxième personne du singulier et aux très longues phrases dont la musicalité finit par rendre le rythme un peu monotone.

    Il s’agit du monologue d’une femme née d’une mère blanche et d’un père sénégalais qui, en quête d’identité et poussée par la petite fille qui reste toujours en elle, part à la difficile recherche de ses origines.

    Un très joli premier roman.

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  • Un roman dans lequel on suit la quête de NDiolé, une jeune femme métisse née en 1965, pour retrouver son père parti vivre au Sénégal. Il avait fréquenté sa mère à l'époque où tous deux étaient étudiants en France, mais sa mère l'a élevée seule car le père a fui ses responsabilités. Tout se passe...
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    Un roman dans lequel on suit la quête de NDiolé, une jeune femme métisse née en 1965, pour retrouver son père parti vivre au Sénégal. Il avait fréquenté sa mère à l'époque où tous deux étaient étudiants en France, mais sa mère l'a élevée seule car le père a fui ses responsabilités. Tout se passe comme si NDiolé ne pouvait pas grandir tant que son père ne l'aura pas reconnue.
    Ses voyages au Sénégal sont compliqués, NDiolé est déconcertée par ce pays qu'elle ne connaît pas. Tout est différent : les paysages, la vie de famille, les codes sociaux, la nourriture, les odeurs, elle est complètement déroutée. Pour NDiolé, il s'agit de réconcilier l'enfant qu'elle a été et l'adulte qu'elle est devenue, mais ce n'est pas un conte de fée comme ceux qui ont bercé son enfance.
    Ce qui lui importe, c'est de retrouver ses origines sinon que pourrait-elle transmettre à ses enfants? Un roman magnifique dont j'ai savouré chaque page, une confrontation entre les rêves d'enfant et la réalité, Amina Richard réussit à nous décrire de façon émouvante le ressenti de Ndiolé. Sa quête d'identité sera un long chemin souvent tortueux.
    Une belle écriture pour un roman dont j'ai apprécié la lecture. Une auteure à suivre.

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  • En France, dans les années 60, une étudiante française rencontre un étudiant sénégalais. Pendant quelques temps, ils auront une relation amoureuse, puis la jeune femme tombe enceinte. L’avortement n’est pas au programme, le mariage non plus (« Ciel, qu’en diraient les gens ? »), elle n’imagine...
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    En France, dans les années 60, une étudiante française rencontre un étudiant sénégalais. Pendant quelques temps, ils auront une relation amoureuse, puis la jeune femme tombe enceinte. L’avortement n’est pas au programme, le mariage non plus (« Ciel, qu’en diraient les gens ? »), elle n’imagine pas d’aller vivre au Sénégal, ni lui de s’établir en France.

    Ils rompent, il rentre dans son pays et ne donnera plus signe de vie, elle élèvera seule sa fille métisse, Ndiolé. La petite fille grandit, bataillant avec le regard des autres et le racisme ordinaire, bête et méchant, mais sans trop souffrir apparemment de l’absence de son père.

    Devenue jeune adulte, la voix de la petite fille privée de papa se fait pourtant entendre de plus en plus fort en elle, et la pousse à entreprendre des recherches. Elle découvre que son père est un universitaire reconnu dans son pays, où il occupe une position sociale importante. Ndiolé met le cap sur Dakar, mais la désillusion sera grande. Elle reprendra encore contact quelques années plus tard, pour essayer d’enfin apaiser la petite fille en elle, qui continue de réclamer son papa.

    « Dans un royaume lointain » est un roman sur la quête d’identité, des racines, et le besoin d’être reconnue par elles, en l’occurrence par un père qui n’a jamais fait aucun cas de votre existence. Une quête encore compliquée ici par la distance et la différence de cultures.

    C’est un texte très touchant et sensible, original en ce qu’il est écrit à la deuxième personne du singulier (un risque, parce que cela s’avère parfois lassant pour le lecteur, mais ici, cela fonctionne bien sur la longueur). Il décrit avec beaucoup de finesse psychologique le questionnement et les hésitations de Ndiolé, entre oublier ce géniteur qui ne s’est jamais comporté en père, et avoir besoin d’être reconnue par lui pour pouvoir avancer, entre continuer tranquillement sa vie en tant que Française quitte à renier la moitié de ses origines, et la curiosité de se découvrir une autre famille sur un autre continent. Jolie découverte que ce très bon premier roman.

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  • Dans un royaume lointain vivait un père absent et fantasmé, un père dont la seule trace qui perdure est une photo cornée et une couleur de peau bien loin de celle des héroïnes des contes et comptines adorés par la narratrice dans son enfance.
    Elle a grandi en France, élevée seule par sa mère...
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    Dans un royaume lointain vivait un père absent et fantasmé, un père dont la seule trace qui perdure est une photo cornée et une couleur de peau bien loin de celle des héroïnes des contes et comptines adorés par la narratrice dans son enfance.
    Elle a grandi en France, élevée seule par sa mère qui dans les années 60 fut rejetée par sa famille pour avoir choisi d’élever seule l’enfant née d’une union avec un étudiant sénégalais rentré au pays avant sa naissance. Elle aura une enfance heureuse, subira finalement peu le racisme, mais toujours la petite fille qui sommeille en elle, N’Diolé comme voulait la prénommer sa mère, se sentira différente et aura envie de retrouver ses origines. Elle sautera le pas à l’âge de 30 ans quand le désir d’enfant naitra, « car comment donner naissance à un enfant complet sans l’être soi-même, comment écrire un récit entier à partir d’une moitié d’histoire ».

    J’ai dévoré ce livre et j’en ai savouré chaque page. Encore un livre sur la quête des origines, penserez-vous peut-être, mais un livre particulièrement réussi, et extrêmement réaliste. Parce qu’on est loin du conte de fée et parce que la petite fille ne recevra pas un retour à la hauteur de ses attentes, ce cheminement est passionnant. Choc des cultures, choc des générations, tout est dit avec tendresse et dans une langue sublime, riche, faisant de chaque page un bonheur de lecture. Amina Richard a du mettre beaucoup d’elle dans ce premier roman et son regard sur le métissage est passionnant. J’ai beaucoup aimé aussi sa vision de la paternité et sa lucidité sur la lâcheté des hommes. Enfin, c’est un très beau voyage au Sénégal que l’on fait avec elle. Un pays chamarré, métissé, complexe aussi tant il compte d’ethnies, un pays où la famille est une valeur cardinale et où pourtant elle peine à intégrer la sienne.
    Un roman de contrastes, un roman de réconciliation avec son histoire, un très beau coup de cœur.

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  • Editions Stock. A paraître le 24 Août 2022

    Ndiolé est née en France d’une mère blanche et française et d’un père noir et sénégalais. Tous deux étaient étudiants au moment de leur rencontre. C’est peu de dire que l’annonce de la grossesse n’a pas été accueillie avec joie par les futurs...
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    Editions Stock. A paraître le 24 Août 2022

    Ndiolé est née en France d’une mère blanche et française et d’un père noir et sénégalais. Tous deux étaient étudiants au moment de leur rencontre. C’est peu de dire que l’annonce de la grossesse n’a pas été accueillie avec joie par les futurs grands-parents maternels.

    » Elle tombe enceinte d’un Noir, c’est l’automne 65, elle n’est pas mariée, ses parents, terrifiés par le qu’en-dira-on, tentent de conjurer le sort sur l’air d’On te l’avait bien dit, ça fait trois ans qu’on te le dit !, comme si des reproches pouvaient remonter le temps, et au moment où le mariage s’annonce, on cherche à se rassurer sur la personnalité du futur gendre (…) »

    Mais de mariage, il n’y aura point et la mère de Ndiole décide d’affronter son destin du mieux qu’elle peut, tout en finissant ses études. Après la séparation du couple, le père retournera au Sénégal et ne donnera jamais plus signe de vie.

    L’enfance de Ndiole ne fut pas malheureuse mais la petite fille métis manque de figures auxquelles s’identifier physiquement.

    Devenue adulte, la jeune femme est toujours consciente de la voix de la petite fille qu’elle a été, petite fille qui veut absolument connaître et être reconnue par son père. Ndiole tentera de rentrer en contact avec celui-ci, devenu un universitaire reconnu au Sénégal jouissant d’une position sociale importante.

    Sa quête de reconnaissance ne sera pas facile, bien au contraire. Elle se heurtera à un homme qui ne veut rien entendre ni savoir d’elle.

    » La sidération dans laquelle te plonge le niveau de son impudence t’empêche de te concentrer sur la suite de son babil touristique, d’où émerge régulièrement le nom d’une des curiosités mentionnées dans tous les guides (…) il parade maintenant, profitant de ton apathie, souriant, charmeur, il s’apprête à quitter la scène, sincèrement désolé d’être professionnellement trop pris les prochains jours pour une nouvelle rencontre, et il finit par t’endormir en te demandant ton numéro en France, tout disposé à te faire signe à l’occasion un jour où ses affaires le conduiraient à nouveau dans le pays. (…)

    « mais redevenant soudain très sérieux, il te fait savoir que c’est à dessein qu’il a utilisé le conditionnel, car après tout, qu’est-ce qui prouve que tu sois sa fille ? »

    Malgré tout, Ndiole n’aura de cesse de rencontrer sa famille sénégalaise, ses nombreux demi-frères et soeurs ainsi que ses oncles et tantes paternels.

    Le cheminement sera douloureux mais pour guérir sa petite fille intérieure, puis pour que ses propres enfants sachent d’où ils viennent, Ndiole ira jusqu’au bout.

    J’ai été beaucoup touchée par ce premier roman que j’ai trouvé très fort. J’en ai apprécié la construction, la finesse des portraits psychologiques des personnages, notamment celui du père.

    Je remercie les Editions Stock et Cultura pour cette découverte.

    Pour ceux que le sujet de la quête d’identité intéresse, je recommande le formidable documentaire sur Netflix, réalisé par Alex Pitstra, métis néerlandais par sa mère et tunisien par son père, qui part à la recherche des racines de son père, absent pendant toute son enfance, et de sa propre identité multiculturelle.

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