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« La scène se joue non loin du lac Baïkal, où je vis, où j'aime, où j'ai la chance d'être aimé, à Irkoutsk, capitale de la Sibérie orientale. Des hommes cagoulés surgissent, c'est le matin. Ma fille crie. Elle a cinq ans. Je suis arrêté sous ses yeux, frappé ensuite avec science, interrogé, mais surtout frappé de ce mot ignominieux qu'il m'est pénible d'écrire : pédophilie. Sous les cagoules et dans l'ombre, des hommes veulent ma peau. Ils ont enclenché une mécanique de destruction, grossière et implacable, elle porte un nom, je le connais, le mot a été inventé par le KGB : Kompromat.
Dans les geôles de Sibérie, je tente de comprendre. Dans l'hôpital psychiatrique où je suis plus tard enfermé, je tente de comprendre. On me promet quinze années de camp à régime sévère. L'histoire de mes évasions peut commencer.
Nommer les personnages et les lieux importe peu. Je n'ai rien inventé. C'est un film, et ce n'en est pas un. C'est un roman, et ce n'en est pas un. Ce qui importe, c'est le moment de beauté où la littérature rend la vie plus intéressante que la littérature, ce qu'il faut, c'est l'attraper comme on attrape un poignard. La meute lancée à mes trousses craignait que tout finisse dans un livre. Le voilà. »
Un roman d’aventures où plutôt le témoignage d’un homme qui pérennise son existence par la publication d’un livre. Un besoin, une rédemption de ses pérégrinations dans la Sibérie orientale, occupant alors le poste de directeur du centre de l’Alliance Française d’Irkoutsk. En effet ce livre va relater : son arrestation musclée due à des accusations insanes, puis le long parcours de cette ville glaciale pour quitter ce territoire, sur lequel son avenir était définitivement fermé.
Marié « Yoann Barbereau » s’occupe avec joie de sa petite fille Diane ; qui sera le vecteur de son déterminisme et de son courage pour affronter les arcanes de la justice russe ; mais aussi l’argument principal de sa condamnation, un crime dans tous les pays : la pédophilie !
S’échapper sera son leitmotiv, dès son incarcération dans les prisons russes. Le plus surprenant est qu’il réussira sur une distance de plus de cinq mille kilomètres. Et en outre, de partir incognito de l’ambassade de France « à l’insu de son plein gré »...Bref, son appartenance et l’aide logistique fournies – des zones d’ombre, peut-être ? –, peuvent expliquer la réussite de son retour dans son pays...
Pourquoi, cette opération d’accusation du pouvoir en place ? Si ce n’est de forts soupçons ; mais lesquels ? Car il est de notoriété publique que le FSB se targue d’établir des dossiers compromettants : « Kompromat » en russe.
Lecture facile et rapide, car l’action et la description de ses avatars incitent à suivre son périple pour le happy end. Malgré tout de trop fréquentes digressions de cultures littéraires ralentissent la progression de lecture. Dans ce type de roman, l’action prime. Enfin la phrase sur la première de couverture ne correspond pas à celle de l’auteur : « Ce dont on ne peut parler il faut le taire » – Wittgenstein. En somme un témoignage intéressant.
Yoann Barbereau. Ce nom vous dit peut-être quelque chose, son histoire ayant fait, il y a quelque années, la une des journaux français.
Directeur de l'Alliance Française d'Irkoutsk, en Russie, il fut victime d'un kompromat : une cabale visant à le faire condamner pour pédophilie.
Cet homme va ainsi se retrouver du jour au lendemain pris dans les filets d'un système judiciaire inique, dans lequel corruption et intérêts politiques sont de mèche.
Ce récit est celui de son histoire, de cette plongée dans l'arbitraire, de cet enfer qui a été le sien, pendant 3 ans, séparé des siens.
Victime de coups, d'intimidations mais aussi secouru et aidé sans relâche par ses proches.
Cette plongée dans le monde judiciaire et carcéral russe est réellement glaçante. L'on comprend bien que la culpabilité ou l'innocence ne sont que de vains mots, que l'argent ou les relations sont bien plus utiles.
Cependant, la deuxième partie du récit m'a paru moins palpitante. Elle relate la fuite et le retour en France de l'auteur. Même si la tension ressentie par Yoann Barbereau se ressent bien, les pages ont défilés plus lentement.
Au final, c'est une lecture intéressante pour qui s'intéresse au système judiciaire russe, aux récits basés sur les histoires vraies, mais cela ne sera pas un coup de cœur pour moi.
C'est l'histoire d'un guet-apens inextricable. Un guet-apens ce n'est déjà pas marrant mais en Russie...
Yoann Barbereau est directeur de l'alliance française à Irkoutsk en Sibérie. Il dérange alors il va vivre un enfer ; enfer qu'il raconte ici.
De l'arrestation à la fuite en passant par ses amours et amitiés, il va nous conter les méandre de cette histoire.
Malgré les preuves de son innocence, sa captivité va durer plusieurs années d'abord en prison, puis hôpital psychiatrique, ensuite assigné à résidence et pour finir à l'ambassade de France à Moscou.
Les passages qui m'ont le plus plus sont ceux de la prison.
L'écriture est simple et se veut un peu poétique.
Il manque néanmoins plusieurs dizaines de pages. J'aurais aimé que l'arrivée en Russie soit plus détaillée, que la vie quotidienne soit abordée et puis cela s'arrête à l'orée de la frontière.
Il m'a manqué le passage de cette frontière, qui l'a récupéré (sa soeur ?), comment est-il rentrée en France ? Comment a t'il été accueilli ?
Je suis restée un peu sur ma faim.
Il y a un manque de gravité, de maturité, et dans le récit, et dans le personnage. On attend une tragédie, on découvre les tribulations d'un bobo jouisseur très satisfait de lui-même, excité à l'idée de sortir de l'anonymat par un récit d'aventurier.
Pénible. J'aurais intitulé "Du rififi au Baïkal"
Lire 'La fin de l'homme rouge' pour saisir la légèreté presque grotesque du personnage et du style.
Dans les geôles de Sibérie, c'est le récit assez effroyable mais aussi rocambolesque de l'arrestation, détention puis évasion de Yoann Barbereau alors qu'il est directeur de l'Alliance française à Irkoutz. Yoann Barbereau est victime d'une effroyable machination. le livre se lit comme un roman, truffé de nombreuses références à la littérature russe. Ce que j'ai aimé dans ce récit, c'est l'image de la citadelle intérieure que se construit l'auteur grâce à toutes ces références littéraires auxquelles il se raccroche, ces poèmes qu'il se récite et qui lui donnent sa force intérieure, ce qui lui permet de tenir et de supporter l'épreuve qu'il traverse. L'expérience de la prison et de l'internement est sans doute ce qui est le plus intéressant dans ce récit et le mieux restitué dans ce qu'il vit avec ses co-détenus. « La pire des épreuves consistait pour eux à se trouver désoeuvrés face à eux-mêmes. Ce sentiment m'est étranger. » Pour l'auteur, « la solitude est un bienfait dès lors que l'on dispose de livres, de papier et d'un crayon. » L'auteur dénonce dans ce livre le système politique et judiciaire corrompu, un « système détestable fait pour broyer les hommes, les femmes et les enfants, un système au service des puissants et des mafieux, un système qui ronge la Russie de l'intérieur. » « La justice russe affiche des résultats brillants. Avec un taux de condamnations supérieur à 99%, tout est écrit longtemps avant le verdict. » le final et le récit de son évasion est assez captivant car c'est une évasion « moderne » grâce à Blablacar et AirBnB qui le mène d'Irkoutz à Moscou.
Pour le reste, il y a certaines digressions (notamment le couple à trois) qui sortent de nulle part et pour moi n'apportent rien au récit, si ce n'est des interrogations. Cela m'a donné parfois une impression un peu « brouillonne », de manque de cohérence dans le récit.
Un roman qui fait écho à toutes les arrestations, les procès rapides et incarcérations en Sibérie; Quand la vie de l'auteur bascule dans l'horreur de la prison en Sibérie, un récit poignant
Comme en écho au bouquin de Sylvain Tesson, voici celui de Yoan Barbereau : Dans les geôles de Sibérie.
L'auteur fut, vers 2015, responsable de l'Alliance Française à Irkoutsk, au bord du lac Baïkal.
La (très) belle vie d'expat jusqu'à ce qu'un jour le FSB débarque et l'embarque sous l'accusation de pédopornographie avec témoignage à charge de son épouse.
S'ensuivent quelques mois de prison à Irkoutsk, quelques semaines d'internement psychiatrique et quelques autres mois de confinement à Irkoustk puis à Moscou.
Son bouquin raconte tout cela, un peu dans l'esprit de Sylvain Tesson : beaucoup d'introspection et de la kulture littéraire étalée jusqu'à plus soif.
On se demande bien où le bonhomme veut en venir : on n'apprendra rien sur l'accusation que l'on suppose mensongère, soyons bienveillants, pas plus que sur ses troubles relations avec son épouse.
Des évasions rocambolesques vantées par la quatrième de couverture, on ne découvrira finalement qu'une escapade en blablacar et un bracelet électronique forcé dans du papier alu.
Des séjours dantesques dans les goulags, on comprendra que l'accusé eut finalement la belle vie dans des cellules bien ordinaires, protégé par son statut de riche français plus ou moins politique.
Ce pourrait être du plus grand comique ubuesque si cette pseudo-aventure nous était contée au second degré.
De tout cela, le lecteur se demande s'il n'a pas été floué et si sa participation ne se résume pas à une contribution à un programme de réinsertion.
Bref, ça sent l'arnaque, l'anguille sous la glace du Baïkal et on est passé complètement à côté.
Pour celles et ceux qui aiment les prisons.
D'après une histoire vraie.
Récit poignant et interpellant d'une incarcération frauduleuse au XXI ème siècle!
Nous sommes en 2015, Yoann Barbereau est nommé directeur de l'Alliance française à Irkoutsk en Sibérie par le Ministère des affaires étrangères, dans le but de relever d'importantes difficultés financières.
Il part s'installer à Irkoutsk avec sa femme, russe rencontrée lors de ses précédents séjours et leur fille.
Tout bascule le jour où un groupe d'hommes cagoulés fait irruption chez lui, devant sa famille, pour l'enlever. Un dossier compromettant ( " Kompromat" mot créé par le KGB à l'époque), monté de toutes pièces par le FSB_service secret russe_ l'accuse de diffuser de la pornographie sur Internet et le soupçonne de viol sur sa propre fille.
Quelle descente aux enfers.
En 71 jours il sera emprisonné, puis interné dans un hôpital psychiatrique, puis réfugié à l'Ambassade de France à Moscou, puis condamné par contumace à 15 ans de camp à régime sévère!
Pourquoi est-il fait prisonnier? Quelles sont ses conditions de détention? Pourquoi ni les diplomates en place ni le gouvernement français de l'époque ne tentent aucune action pour le libérer? Comment Yoann Barbereau réussit-il l'exploit de s'évader deux fois afin d' arriver, seul, à retrouver sa liberté?
Ce sont toutes ces questions que l'auteur ne pouvant les poser, a décidé en écrivant son histoire d'y apporter les réponses avec une écriture magnifique.
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