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Yoann Barbereau, ce nom vous dit peut-être quelque chose. C’est cet ancien directeur de l’Alliance française basée à Irkoutsk, qui a été victime d’un Kompromat des autorités russes il y a neuf ans de cela (Selon la définition de Wikipédia, il s’agit terme russe désignant des documents compromettants, authentiques ou fabriqués (c’est le cas le plus courant) qui sont utilisés pour nuire à une personnalité politique, un journaliste, un homme d’affaires ou toute autre figure publique et qui s’est retrouvé en prison.) Vous avez peut-être lu Dans les geôles de Sibérie (Stock,2020) , le livre dans lequel il revient sur les rocambolesques et incroyables circonstances de sa fuite hors de la fédération de Russie, ce qui n’est pas vraiment une mince affaire. Un film éponyme a d’ailleurs été tourné relatant son histoire, Kompromat, avec Gilles Lellouche qui endosse sa vie sous le nom de Mathieu Roussel, et que j’ai pu voir à Morges en septembre dernier. En passant, je n’ai pas d’affinité particulière avec l’acteur, bien au contraire, pourtant, il incarne parfaitement le rôle, il faut le reconnaître. On y apprend le rôle qu’a joué cette anonyme russe, sa complice de fuite, qui l’a aidé à fuir vers la frontière estonienne, celle qui a eu l’audace de prendre les risques que l’ambassade française s’est courageusement refusée à prendre. Celle dont il protège résolument l’identité et qui se prénomme ici Yana dans ce récit-hommage qu’il lui rend et publié chez Stock.
C’est donc un hommage qu’il rend et qu’il met en scène à travers l’histoire de cette amie et confidente, complice et compagne de fuite, Yana, dont il retrace la vie parallèlement avec l’existence et les œuvres du peintre Ilya Répine, dont j’avais lu la correspondance avec Tolstoï, et donné mon avis ici. Nous voilà face à trente-neuf chapitres, simplement précédés d’une dédicace À toutes les Yanas, sans autre forme d’introduction, ni de remerciements divers comme il est de plus en plus usage de faire. Le premier chapitre ou plutôt ce qu’il appelle Prélude, nous ramène au XIXe siècle, au beau milieu d’un dialogue entre les deux artistes russes, Ilya Répine et Léon Tolstoï. Et, puis, soudainement, le narrateur retrouve la focalisation du récit, on se retrouve au chapitre deux dans ce qui fut sa geôle sibérienne à ses côtés, en l’an 2015, puis, après son périlleux retour en France.
Ce passage sans distinction d’une temporalité à l’autre, de personnages historiques à une narration sous focalisation interne est assez déroutant : l’auteur présume de notre connaissance de ses aventures russes qu’il injecte dans l’histoire de ce narrateur double troublant de lui-même. C’est intéressant, car si je n’ai pas lu son récit Dans les geôles de Sibérie, je l’ai dit plus haut, j’en ai vu l’adaptation cinématographique et cela complète ce que j’y ai appris. Lire, ou relire si c’est votre cas, les lignes qui ressassent l’histoire de Yoann Barbereau donne le sentiment, justifié ou non, que l’auteur n’en a pas fini d’exorciser ses mois passés en prison, et les machinations qui ont été très près de le broyer définitivement, lui le Frantsous, Yoanntchik.
J’ai apprécié lire toutes les références à Ilia Répine qui a insipiré Yoann Barbereau pour écrire sur sa Yana, le fond reste tout de même quelquefois confus dans le manque de lien entre les anecdotes, et retours en arrière sur l’ère Répine et la narration sur sa Yana, qui semble avoir vécu mille vies, entre la Russie et Paris, donnant naissance à son garçon. Le mélange du passé et présent est si déstabilisant que l’on ne sait plus trop dans quel monde imaginaire Yoann Barbereau nous a emporté, une sorte de monde intemporel où se rencontrent les artistes russes du XIXe siècle et la vie de cette jeune russe, amie de l’auteur. On se demande, bien sur, ce qui peut bien relier Yana à Ilya Répine dont l’œuvre Ivan le Terrible et son fils Ivan orne son mur sous le format d’une carte postale. Le fait, entre autre, que Yana s’identifie à ce tsar Ivan qui porte bien sa qualification de terrible, ou davantage qu’elle y identifie la mère tyrannique qui fut la sienne. Pour rendre compte de la personnalité d’une trempe hors du commun, doté d’un caractère tel qu’il est comparable aux œuvres picturales de Répine, gravé dans le temps, les toiles, la mémoire et l’histoire russe. Cette reconnaissance pour celle qui l’a aidée, il la transcende en lui fabriquant sa propre mythologie à travers la vie et l’œuvre d’Ilya Répine.
L’auteur a ces mots dans l’un de ses derniers chapitres « Peindre un livre en parole. Quel livre ? » : celui d’une guerrière, telle qu’il la décrit au troisième chapitre, fille improvisée d’Ivan le Terrible maternel, essayiste sur l’ancien Premier ministre Piotr Stolypine, un bourreau au service du tsar Nicolas II, sœur d’âme d’Ilya Répine, ou d’un Garchine, de l’archéologue Gimbutas, fille du Dniepr et du Don, les portraits laissent à chaque fois découvrir une nouvelle facette de Yana,(...)
Un roman d’aventures où plutôt le témoignage d’un homme qui pérennise son existence par la publication d’un livre. Un besoin, une rédemption de ses pérégrinations dans la Sibérie orientale, occupant alors le poste de directeur du centre de l’Alliance Française d’Irkoutsk. En effet ce livre va relater : son arrestation musclée due à des accusations insanes, puis le long parcours de cette ville glaciale pour quitter ce territoire, sur lequel son avenir était définitivement fermé.
Marié « Yoann Barbereau » s’occupe avec joie de sa petite fille Diane ; qui sera le vecteur de son déterminisme et de son courage pour affronter les arcanes de la justice russe ; mais aussi l’argument principal de sa condamnation, un crime dans tous les pays : la pédophilie !
S’échapper sera son leitmotiv, dès son incarcération dans les prisons russes. Le plus surprenant est qu’il réussira sur une distance de plus de cinq mille kilomètres. Et en outre, de partir incognito de l’ambassade de France « à l’insu de son plein gré »...Bref, son appartenance et l’aide logistique fournies – des zones d’ombre, peut-être ? –, peuvent expliquer la réussite de son retour dans son pays...
Pourquoi, cette opération d’accusation du pouvoir en place ? Si ce n’est de forts soupçons ; mais lesquels ? Car il est de notoriété publique que le FSB se targue d’établir des dossiers compromettants : « Kompromat » en russe.
Lecture facile et rapide, car l’action et la description de ses avatars incitent à suivre son périple pour le happy end. Malgré tout de trop fréquentes digressions de cultures littéraires ralentissent la progression de lecture. Dans ce type de roman, l’action prime. Enfin la phrase sur la première de couverture ne correspond pas à celle de l’auteur : « Ce dont on ne peut parler il faut le taire » – Wittgenstein. En somme un témoignage intéressant.
Yoann Barbereau. Ce nom vous dit peut-être quelque chose, son histoire ayant fait, il y a quelque années, la une des journaux français.
Directeur de l'Alliance Française d'Irkoutsk, en Russie, il fut victime d'un kompromat : une cabale visant à le faire condamner pour pédophilie.
Cet homme va ainsi se retrouver du jour au lendemain pris dans les filets d'un système judiciaire inique, dans lequel corruption et intérêts politiques sont de mèche.
Ce récit est celui de son histoire, de cette plongée dans l'arbitraire, de cet enfer qui a été le sien, pendant 3 ans, séparé des siens.
Victime de coups, d'intimidations mais aussi secouru et aidé sans relâche par ses proches.
Cette plongée dans le monde judiciaire et carcéral russe est réellement glaçante. L'on comprend bien que la culpabilité ou l'innocence ne sont que de vains mots, que l'argent ou les relations sont bien plus utiles.
Cependant, la deuxième partie du récit m'a paru moins palpitante. Elle relate la fuite et le retour en France de l'auteur. Même si la tension ressentie par Yoann Barbereau se ressent bien, les pages ont défilés plus lentement.
Au final, c'est une lecture intéressante pour qui s'intéresse au système judiciaire russe, aux récits basés sur les histoires vraies, mais cela ne sera pas un coup de cœur pour moi.
C'est l'histoire d'un guet-apens inextricable. Un guet-apens ce n'est déjà pas marrant mais en Russie...
Yoann Barbereau est directeur de l'alliance française à Irkoutsk en Sibérie. Il dérange alors il va vivre un enfer ; enfer qu'il raconte ici.
De l'arrestation à la fuite en passant par ses amours et amitiés, il va nous conter les méandre de cette histoire.
Malgré les preuves de son innocence, sa captivité va durer plusieurs années d'abord en prison, puis hôpital psychiatrique, ensuite assigné à résidence et pour finir à l'ambassade de France à Moscou.
Les passages qui m'ont le plus plus sont ceux de la prison.
L'écriture est simple et se veut un peu poétique.
Il manque néanmoins plusieurs dizaines de pages. J'aurais aimé que l'arrivée en Russie soit plus détaillée, que la vie quotidienne soit abordée et puis cela s'arrête à l'orée de la frontière.
Il m'a manqué le passage de cette frontière, qui l'a récupéré (sa soeur ?), comment est-il rentrée en France ? Comment a t'il été accueilli ?
Je suis restée un peu sur ma faim.
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