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«Encore aujourd'hui, il m'arrive d'entendre, le soir, une voix qui m'appelle par mon prénom, dans la rue. Une voix rauque. Elle traîne un peu sur les syllabes et je la reconnais tout de suite : la voix de Louki. Je me retourne, mais il n'y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces après-midi d'été où vous ne savez plus très bien en quelle année vous êtes. Tout va recommencer comme avant. Les mêmes jours, les mêmes nuits, les mêmes lieux, les mêmes rencontres. L'Éternel Retour.» Patrick Modiano.
Portrait magnétique et kaléidoscopique d’une dénommée Jacqueline Delanque, une jeune femme un peu paumée, à la dérive, fugueuse depuis l’enfance. A la recherche d’un sens à la vie, elle est dans une fuite perpétuelle.
« Je n’étais vraiment moi-même qu’à l’instant où je m’enfuyais. »
Elle trouve refuge au Condé, un café où se retrouvent des habitués au style bohême du quartier latin des années 60. Ils l’ont surnommé Louki.
Sur ses traces, à la poursuite des souvenirs, 3 d’entre eux (un étudiant, un enquêteur et un amant) seront narrateurs et Louki sera narratrice de sa propre vie, soit 4 voix pour ce roman en ligne de fuite vers un horizon perdu dans les rues parisiennes en pente sur lesquelles les vies glissent sans toutefois pouvoir les remonter jusqu’à la chute.
Patrick Modiano excelle ici à faire resurgir ses propres fantômes qui sont, in fine, aussi les nôtres, accrochés à quelques points de repère du passé, quelques bribes confuses sur une échelle du temps où on ne situe plus nettement les dates ou les saisons mais juste des températures, une couleur du ciel à ce moment-là du souvenir.
J’ai beaucoup aimé me promener dans la mémoire brisée de cette génération perdue dans un Paris disparu.
[Le spleen de Paris]
Au gré de rencontres hasardeuses, des êtres croisent notre vie et certains nous marquent plus que d’autres… Quatre narrateurs dressent ainsi le portrait de Louki, c’est ainsi que Jacqueline Delanque a été surnommée par les habitués du Condé, le café qu’elle fréquente dans le quartier de l’Odéon.
Découvrir la plume de Patrick Modiano ne laisse pas indifférent. S’il nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne pouvaient pas connaître… la pointe de mélancolie et de nostalgie qu’il y instille est universelle.
Écrivain de la ville, il oppose à l’anonymat de celle-ci « des points fixes », tels les cafés où il se crée du lien social et des « zones neutres », « des no man’s land, où l’on est à la lisière de tout, en transit, ou même en suspens. »
Flânerie dans un Paris où les places deviennent des clairières, les bois ont des airs de Sologne et qui possède même un port en Méditerranée...
« Pour moi, l’automne n’a jamais été une saison triste. Les feuilles mortes et les jours de plus en plus courts ne m’ont jamais évoqué la fin de quelque chose mais plutôt une attente de l’avenir. Il y a de l’électricité dans l’air, à Paris, les soirs d’octobre à l’heure où la nuit tombe. Même quand il pleut. Je n’ai pas le cafard à cette heure-là, ni le sentiment de la fuite du temps. J’ai l’impression que tout est possible. L’année commence au mois d’octobre. »
Un très beau livre ; l'atmosphère, les personnages. Des liens se créeent et se défont. L'amitié, l'amour ; les gens partent. Tout eSt fini à jamais.
C'est la première fois que je lis cet auteur et ce ne sera pas la dernière, il m'a embarqué, j'adhère totalement à son style d'écriture.
J'avais commencé à feuilleter ce livre après l'avoir acquis, sa lecture n'était pas du tout prévue ce mois-ci et ... je l'ai lu !
J'ai aimé l'ambiance du livre, c'est poétique et si nostalgique, c'est si bien écrit.
Qui est Louki ?
Qui est Jacqueline ?
Un jour tout a basculé ?
Quels sont ses secrets ?
Quand on aime vraiment quelqu'un, il faut accepter sa part de mystère.. Et c'est pour ça qu'on l'aime
Comme un pèlerinage, divers protagonistes nous racontent leur première rencontre avec Louki, essayant de la décrire, de l'expliquer et de la comprendre, à travers ce qu'ils ont perçu d'elle, de ce qu'ils ont vécu et partagé...
Elle-même se confie à nous, elle nous parle de sa jeunesse, de ses mensonges, de ses fuites, des repères qu'elle s'est créés, de ses errances et de ses rencontres parisiennes...
On plonge au cœur de cette jeunesse parisienne, étudiants ou pas, au fil de leurs réunions au "Condé", un petit "café littéraire" de quartier où ils refont le monde et fuient leur réalité...
Au fil de leurs errances nocturnes, se perdant dans Paris, traversant ou évitant les quartiers de la capitale selon leurs peurs, leurs domiciles...
Des "zones neutres" ou pas, des endroits pleins de souvenirs...
Les années ont passé et ils se souviennent et nous révèlent leur histoire, leur jeunesse et leurs illusions perdues.
Je me suis arrêtée après une quarantaine de pages car j'ai un vrai problème avec le personnage féminin principale, qui ne dit pas un mot (elle n'est pas physiquement muette, a priori). C'est ce qui semble passionner le narrateur, moi ça m'ennuie. Dommage, car je trouve le style de l'auteur agréable... A suivre.
Après avoir tant entendu parler de l'oeuvre de Modiano dont jusqu'à présent je n'avais lu aucun livre, j'ai choisi celui-ci au hasard pour commencer. C'est un livre nostalgique qui m'a émue, et dont la recherche de ce qui a été et qui n'est plus a résonné en moi. Une écriture simple, facile à lire qui emporte. La recherche des lieux qui ont été témoins de moments de vie partagés et qui eux-mêmes n'existent plus tels qu'ils étaient à l'époque m'a serrée la gorge. Une belle, très belle, découverte de cet écrivain.
Bon... voilà... c'est un livre de Modiano. Ai-je le droit de dire sans crime de lèse-majesté que sa lecture ne m'a pas bouleversée ? Plusieurs narrateurs évoquent leurs souvenirs de Louki, une femme énigmatique qui a comme eux fréquenté un café de la rive Gauche, plusieurs années auparavant. Le fil ténu de l'intrigue est prétexte à une errance mélancolique dans les quartiers de Paris et surtout à une déambulation nostalgique sur les rivages de la jeunesse perdue car inexorablement terminée, perdue car égarée, perdue car gâchée. C'est sans doute le titre qui recèle le plus joli secret dans la pluralité des significations de l'adjectif. L'écriture de Modiano est fluide, élégante et belle, toute de discrétion et de pudeur. Oui, j'aime beaucoup.... mais en restant étrangement distante.
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