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Irina a douze ans quand elle tombe enceinte. Rejetée par sa mère, elle quitte les plages de sable blanc pour rejoindre son père dans la boue des cirques. Femme-enfant qui ne sait pas grandir, Irina élève son fils Hérivélo entre sa haine et son mépris.
Quand elle franchit le salon de coiffure d'Irène pour y trouver du travail, Irina fait la connaissance d'Ikala, petite fille de sept ans qui, chaque soir, protège sa mère des coups de son père. Fillette trop adulte qui n'a pas eu le temps de son enfance, Ikala accueille Hérivélo dans son amour et son courage.
Le petit garçon grandira ballotté entre ces deux femmes, et tentera de ne pas se noyer Dans le battant des lames.
Des cirques verdoyants de la Réunion aux eaux turquoise des lagons, trois enfances voient leur innocence partir en écume. Trois enfants pour trois destins, celui qui reproduit, celui qui subit et celui qui s'en libère.
Avec un style nu et tranchant, mâtiné d'une langue riche en sonorité et en images, Vincent Constantin pose un regard sans concession ni jugement sur une violence universelle.
Inspirée d'histoires vraies, cette autopsie de l'âme humaine en quête d'amour parental découpe au scalpel nos certitudes de lecteurs.
La Réunion, l'île intense et féerique, mais pas seulement, pas pour tous. Par pour Irina qui se sent tellement malheureuse depuis le divorce de ses parents. Tout est bon pour les faire revenir ensemble, même le pire qu'elle puisse imaginer, devenir mère à 12 ans. Après une relation avec un jeune homme qui quitte l'île, elle est jetée à la porte du domicile de sa mère et part rejoindre son père.
Mais qu'il est difficile d'être mère aussi jeune, et seule. Quelques années plus tard elle travaille dans le salon de coiffure où elle rencontre la petite Ikala. Ikala qui passe tant d'énergie à protéger sa mère de la violence du père.
Ikala qui se lie d'une amitié forte avec Herivelo, le fils d'Irina qu'elle protège et aimé comme elle peut.
Herivelo le fils adoré d'Irina, son soleil, sa vie, celui qu'elle veille comme une louve, même si c'est par lui que sa vie a changé.
Dans ce contexte de pauvreté, de violence familiale, il est difficile de ne pas reproduire ce par quoi on a été constitué. Pourtant chacun se comporte à sa manière face à la dureté de la vie, face à ce manque d'amour et de confiance, d'éducation et de douceur.
Un roman poignant qui nous fait oublier la beauté de l'île pour nous entraîner dans ce qu'elle a de plus dur. Qui existe partout ailleurs mais que l'on voudrait tant ne pas voir sous ces cieux si bleus
Violence quotidienne intrafamiliale, violence domestique reproduite de générations en générations, manque d'éducation, et toute la difficulté qu'il y a à trouver un équilibre et le bonheur dans ce contexte.
https://domiclire.wordpress.com/2024/04/05/dans-le-battant-des-lames-vincent-constantin/
Crépusculaire, insulaire, d’écueils et de ressacs, « Dans le battant des lames » est poignant et d’une haute contemporanéité.
Tout pourrait prétendre, ici, au confinement des épreuves et du désespoir. Résistant, le récit est empreint de dualité.
C’est une plongée au cœur même de l’enfance. Ce qu’elle arrime par le renoncement parental. Les chocs intimes, lames de fond et les conséquences à vie pour ces enfants violemment chahutés.
La Réunion élève ses couleurs océanes et édéniques. La chaleur dans les chemins, les plages paradisiaques, les cirques sauvages à l’instar du regard au plus près des hostilités enfouies. Le sacrifice et le mimétisme avec l’âme humaine.
La trame est l’île en puissance. Les mots et les actes ne cèdent rien au décorum, dans le battant des lames.
L’histoire s’emboîte à l’instar de poupées gigognes. C’est une mise en abîme vive et rude, âpre et dans un même tempo, le corpus psychologique ne fait pas semblant avec la réalité.
La choralité est d’acuité, dévorante et sublime de quête et de désirs. L’île et les personnages sont liés. Tout passe par les habitus, l’idiosyncrasie, et les torpeurs enfantines semblables à un tsunami. Un corps à corps avec ce lieu, dont les existences sont des fresques d’infinies douleurs.
Irina a douze ans. Déjà fissurée et otage de ses parents séparés. Sa chambre rose et ses jouets n’apaisent en rien ses meurtrissures. Elle vit avec sa mère. Elle est en cinquième, coquille repliée sous les affres d’une nuit infinie. Elle va sombrer dans une relation avec Herivelo, un jeune homme de dix-sept ans. Il va profiter de la candeur et la vulnérabilité de cette fillette.
« La lune roule sa clarté dans mes larmes, mon nounours me serre fort. »
sa mère les surprend. Elle devient une furie. Elle frappe sa fille.
« Elle me file un parpaing en pleine bouche ! Je m’étale par terre, elle m’envoie des coups de latte aux côtes, au visage. »
Sa chambre rose est ensanglantée. De tempête, de lames de fond, la porte claque. Elle est reniée, comme le démon devenue. L’exutoire d’une mère mal aimante.
Enceinte, Irina est recueillie par son père. Ce dernier vit dans l’autre versant. Un paysage sévère et imprévisible, de boue et d’endurance. Elle met au monde son enfant : Hérivélo (2). Comme on joue à la poupée, ( soit les cheveux tirés, soit inondée d’amour ).
Manichéenne, dans le battant des lames, elle navigue entre les flots d’une mère devenue envers et contre tout. Son petit garçon est le bouc-émissaire de l’enfance de sa mère, ravagée et égarée entre les vagues. Cette jeune maman veut s’émanciper. Dans l’aube de ses dix-sept ans, elle va travailler dans le salon de coiffure d’Irène ( l’épouse de son oncle). Elle va se lier d’amitié avec Ikala, sept ans, la fille de cette dernière.
Irène est battue par son mari. L’enfant bouclier Ikala, ne peut pas, la dernière nuit être le contre-feu. Le féminicide est le battant des lames.
Hérivélo grandit dans cette orée où sa mère, femme-enfant, est son double cornélien, comme une sœur, sans l’inceste mis au grand jour.
Comme touchés par la grâce d’une connivence des existences incendiées. Hérivélo conte, l’enfant-homme sublime et terrifié par le débordement des eaux.
« J’aimais pas Tsilavina, mais il m’a abordé à la tendresse. Dans ses yeux, y avait la mer et du corail couleur arc-en-ciel. »
Ces êtres en péril sont le macrocosme des drames et des faillites. Les généalogies noyées. Des bateaux en perdition sur la pleine mer périlleuse et intestine.
L’écriture de Vincent Constantin est un palais d’honneur.
« - Tu dis que tes souvenirs sont lourds, trop lourds. Le poids de tes souvenirs est un adversaire digne d’estime. »
« Mon premier marque la limite de mon paradis d’enfant. Herivelo c’est la fin de mon enfance, celui qui a sonné le départ pour que je quitte ma chambre rose. »
Les sentiments, les explosions des drames, l’ambiguïté sauvage à l’instar d’un trou noir sur les normalités. Cercle où déambulent les obsessions d’amour, le halo des enfances ravagées.
Ce premier roman qui dépasse largement ses grands-frères est un choc de lecture.
Déchirant, fondamental, vertigineux, « Dans le battant des lames » d’un grand tourbillon littéraire.
Publié par les majeures Éditions du Panseur.
L'auteur nous emmène à la rencontre d'Irina, Ikala et Hérivelo. Ils vivent au paradis mais leur histoire est bien loin d'en être le reflet.
Irina s'est faite jeter dehors par sa mère à 12 ans parce que celle-ci a appris sa grossesse. Parce qu'il faut bien nourrir son fils Hérivélo, elle se fait engager dans le salon de coiffure d'Irène, où Ikala, 7 ans, traîne après l'école, quand elle n'est pas occupée à protéger sa mère des coups de son époux.
Lorsqu'elle regarde Hérivélo, Irina ne voit pas son fils mais seulement celui par lequel elle a tout perdu : l'amour de sa mère, sa chambre rose de petite fille dans cette maison dont elle a été chassée, le cocon de son enfance. Depuis son arrivée elle vit un enfer et dans son esprit, l'amour maternel et la haine se disputent la place et c'est souvent la seconde qui gagne.
Ikala, chaque soir ou presque, voit sa mère venir se réfugier dans sa chambre pour échapper à la violence de son mari. Elle est le bouclier de sa mère, la frontière que son père n'ose pas franchir. Elle pense à son avenir en se demandant si, comme le dit sa mère, la violence d'un époux est le lot commun de toute femme, une fatalité à accepter.
C'est entre ces deux êtres qui sont eux-même encore des enfants, Irina et Ikala, que va tenter de grandir Hérivélo.
Avec Hérivélo qui n'a que 3 ans de moins qu'elle, Ikala va créer une relation forte, celle qui peut unir deux enfants abîmés par la vie. Hérivélo trouve auprès d'elle l'intérêt qu'il ne parvient pas à susciter chez sa mère, dans les yeux de laquelle "c est plein d'aiguilles et de couteaux". Cette mère dont il est prêt à tout accepter -même quand cela se passe dans le secret d'une chambre - si elle lui consent ne serait-ce qu'un peu de ce qu'il croit être de l'amour.
Après sa mère, va peser sur Irina la responsabilité de sauver celui qui est devenu son petit frère.
Dans le battant des lames est un roman dur, intransigeant sur la nature humaine. Il explore le thème de la violence -sous toute ses formes - et de sa reproduction par celui qui l'a subi, la culpabilité des enfants qui en sont tout autant les témoins que les victimes, le pardon, la responsabilité de ceux qui savent et se taisent.
Lorsqu'on a été victime enfant, est-on destiné à l'être une fois devenu adulte? Ou au contraire peut-on s'en libérer? Et peut-on le faire autrement qu'en devenant soi-même bourreau?
On referme ce roman avec un frisson glacé le long de l'échine.
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