"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Qui est l'homme derrière le masque, si beau, si lisse ? Comment Zidane a-t-il construit sa vie d'homme dans la lignée de Smaïl Zidane, ce père qu'il aime passionnément et à qui il dit tout devoir ? De quoi est tissée sa vie amoureuse et sensuelle, voilée par le mythe conjugal qui le présente sous les traits d'un mari immuable dans un mariage parfait ? Quelle place sa mère, en apparence effacée, tient-elle dans son extraordinaire réussite? De quoi est fait le sidérant pouvoir de mutationdont il témoigne constamment ? Où va aujourd'hui sa trajectoire ?
Et surtout, que s'est-il passé en cet inoubliable 9 juillet 2006, dans l'arène de Berlin, théâtre du drame que le monde entier appelle désormais le coup de tête de Zidane ? N'impliquait-il réellement que deux protagonistes ; avec Qui, avec Quoi Zinedine Zidane avait-il rendez-vous ce soir-là ?...
Par l'étude approfondie du discours de Zidane et des événements personnels autant que publics d'une trajectoire sportive hors normes, ce livre vous fait entrer dans l'intimité et le monde intérieur de l'homme qu'est Zidane, en donnant une lecture et une interprétation d'éléments de sa vie que lui-même n'a peut être pas décodés.
L’ouvrage terminé, je le repose sur la table de la salle à manger. La respiration est lente. J’ai le sentiment d’avoir lu un livre pas tout à fait comme les autres. L’expérience fut troublante. Quelque peu déconcertante. Malgré tout, la sensation est douce.
Parfois, la lecture, a des moments de grâce. J’en ai vécu un nouveau.
Dans la tête de Zidane
La psychanalyste Sabine Callegari écorce avec tendresse et délicatesse la statue de l’homme et du footballeur. Elle nous donne à voir l’arbre nu. Et c’est fantastique !
Nous avons tout lu, tout vu. Nous avons tout su ! Des moindres faits aux gestes merveilleux de Zinedine Zidane. Nous savons tout de lui !
Ici, nous n’apprenons rien de ce que nous connaissons déjà. Je veux dire par là, qu’il n’y a pas miettes d’une nouvelle information qui nous aurait échappée. Ce n’est pas la mission, l’objectif.
Non, ce livre, à charge émotionnelle, c’est autre chose. Un objet réfléchissant non identifié.
Il y a, d’abord, cette écriture. Chaque mot est choisi, pensé, posé, associé. On ne badine pas avec le langage des Dieux. Même si parfois, on peut se perdre dans quelques termes techniques, psychanalytiques, s’égarer est plaisant.
Ce n’est, ni plus, ni moins qu’une expérience littéraire insolite. Car on est allé sur les terres philosophiques pour parler football. On a réuni économie et football, sociologie et football, culture et football, mais, à ma connaissance, je n’avais jamais vu et lu, dans un même ouvrage, de la psychanalyse et du football.
Il faut être fou ou sacrément doué pour s’y aventurer !
Chère Sabine Callegari,
vous êtes sacrément douée !
Je ne sais rien à la psychanalyse. Je sais si peu de Freud, Lacan ou Spinoza. Qu’importe, vous les convoquez. Pas pour qu’ils restent sur le banc ou en tribune. Non, pour participer au jeu de la réflexion. De la compréhension.
Vous conviez les galactiques de la pensée ! On n’explique pas un esprit comme celui-ci avec des penseurs de caniveaux tout de même !
Vous tissez des fils psychanalytiques entre le père, la mère, Véronique, les enfants… au nom de tous les siens.
Vous nous donnez à comprendre ce qui a façonné le champion, l’homme, le joueur de football. Rien ne vient par hasard. Travail, famille, patrie !
L’élégance est au cœur de ce récit. Ça ne pouvait pas en être autrement quand on écrit sur Zinedine Zidane. Votre plume est légère et inspirée. Comme l’était son jeu, ses passes, son génie.
La lecture est un retour vers le passé. 1998, 2006… C’est gloire amour et beauté du geste ! Gloire amour et coup de tête ! Tiens, c’est drôle. Un ou plutôt deux coups de tête en finale de la coupe du monde le propulse sur le Mont Olympe (à la droite de Zeus !). Et un coup de tête vient conclure sa carrière, sans doute pas de la manière dont il l’avait imaginé. Et nous non plus, qu’importe.
Tiens, il serait sans doute pertinent que vous vous posiez sur nos cas. Pourquoi, à la minute où il est expulsé, nous lui avons pardonné ce geste ? À lui, maintenant, après tout ce qu’il nous avait fait !
Chère Sabine Callegari, rare sont les auteurs de littérature sportive à me désarçonner. Oliver Haralambon est l’un de ceux. Vincent Duluc est l’un de ceux. Vous êtes l’une de celles.
Qu’il serait joyeux et doux que les rédacteurs de l’Équipe ou ceux du Temps, vous laissent vagabonder dans les couloirs de la rubrique football. Vos descriptions de faits de jeu sont à lire dans toutes les écoles de journalistes sportifs.
“Zidane s’approprie le ballon dans un contrôle du pied sidérant ; et la danse commence, avalant l’espace ; une touche de la semelle en pleine course, puis une deuxième, magnifiquement cadencée, puis le tir, si délicat qu’il semble couler de source, cette source qui est le génie même de Zidane”
À titre personnel, j’encaisse cette lecture comme une nouvelle leçon d’écriture. Sans relâche, il faudra travailler. Sans doute jusqu’à que mort s’ensuive. Qu’importe, me voici sans pression, rien ne sera jamais parfait. Quoiqu’il arrive. Quel bonheur !
“Dans la tête de Zidane”, nous ne faisons que passer. Nous nous retirons sur la pointe des pieds. D’abord la jambe gauche, toujours, puis la jambe droite…
Sébastien Beaujault
P.S. : je ne sais où ranger ce livre. Rayon psychanalyse ? Rayon sport ? Je vais l’installer, dans ma bibliothèque, à l’emplacement où il doit-être ! Au rayon… grands livres (avis tout à fait personnel, je le conçois) !
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