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Le mot Indépendance rime pour les uns « comme une chanson douce », pour les autres la sourde dissonance d'un châtiment sordide placardé au tableau d'honneur des recalés et des exclus au développement. Lorsque la couleur et la musique des mots cessent et font soudain place au silence, puis au brouhaha, la rumeur et le mécontentement gagnent le plus grand nombre. Ainsi se décline en sourdine la musique des grands maux qui s'épuise sous le poids de la honte et de la misère. Dans Debout Congolais, mots et expressions se bousculent, dissimulent derrière l'eurythmie musicale et les flots ininterrompus de la conscience générationnelle, la déconstruction du néant, du vide. Le mot renvoie à un autre qui s'en sert comme la liane de nos forêts pour se balancer dans une futaie de mots dont les plus flamboyants, quand l'heure aura sonné, termineront leur vie foisonnante sur le bûcher ardent aux senteurs de café tropical. Pour que la respiration de l'écrit ne soit pas troublée par la violence et les tensions inhérentes aux périodes de crise, je trouve dans l'adversité l'opportunité d'imaginer les temps nouveaux et la responsabilité définie par la protection du périssable confié à notre garde. Me rappelant sans cesse que la dépendance va à contresens de l'esprit de l'Indépendance, les valeurs de sagesse, loin de nous ouvrir à l'indécision qui laisse accumuler les profits de l'incertitude et du manque de solution adéquate, nous introduisent à la connaissance d'une existence nationale patriotique, aux instants fugitifs d'un présent quotidiennement mouvant mais connaissable. Elles sont capacités à orienter le devenir vers l'idéal du développement, saisi dans la cohésion nationale et la cohérence territoriale que les Congolais projettent à l'horizon d'une promesse ; elles rendent l'existence accessible à l'action et permettent de trouver des repères sur lesquels refonder la recherche de l'inespéré. Théologien protestant calviniste, anthropologue et historien des religions, après ses études d'Ingénieur technicien géomètre topographe (Unaza/IBTP-Kinshasa) et de photogrammètre (ITC/Enschede- Hollande), Yomo Djeriwo Etiti étudia la théologie (Faculté de Théologie réformée Aix-en-Provence/France) et présenta une thèse de doctorat en 1992 à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Pour lui, sonder l'âme des mots est le chemin qui est en l'homme et qui mène vers l'altérité pour aménager le crédible du pays Congo sans hypothéquer l'avenir du Temps qui vient. La dimension spirituelle anime, inspire et convainc l'auteur de la capacité de l'homme à rendre l'existence accessible à l'action constructive, sans risque d'échouer sur les récifs émergés de nos angoisses, même quand la mort nous nargue en coulisse avec son sourire en demi-lune de malice. Le rêve, loin d'offusquer nos efforts et de provoquer leur inanité, dope nos motivations.
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