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1942, Paris, Passage de la Bonne Graine. Rose, pour sauver son amie juive, Sarah, décide d'intervenir auprès de l'officier chargé de l'enquête, Mark. Rose est mariée à un prisonnier de guerre, avec qui elle a un enfant. Pourtant elle va se lancer dans une passion avec cet Allemand qui va lui révéler la femme qu'elle est. "Collaboration Horizontale", c'est l'histoire d'un amour interdit, d'une communauté de femmes solidaires, du quotidien d'un immeuble sous l'occupation... Entre héroïsme et trahison, il n'y a qu'un pas, souvent dangereux.
Collaboration horizontale, c'est l'histoire des habitants d'un immeuble, passage de la bonne graine à Paris, durant la seconde guerre mondiale et plus particulièrement entre 1942 et 1945. Dans cet immeuble cohabitent juifs, collaborateurs, résistants...
Collaboration horizontale raconte aussi des histoires d'amour, des regards des uns sur les autres, de leurs jugements....
Un très bel album qui rappelle que la seconde guerre mondiale a pu diviser les français. Une période sombre de l'histoire française mais aussi mondiale.
Cette histoire rappelle à quel point le jugement des personnes peuvent détruire une vie. Notre société en est encore témoin quand on lit de nombreux faits divers qui se terminent mal à cause de ces jugements.
Je ne peux pas terminer cette chronique sans mettre en avant les dessins de Carole Maurel qui nous transportent immédiatement dans ces années 1940.
Une belle bande dessinée témoignage à découvrir.
1942, Paris Passage de la Bonne Graine dans le 11e arrondissement, la capitale française est occupée par l’armée allemande depuis deux ans. Un immeuble avec une cour intérieure comme il y en a beaucoup. Des familles, ou plus exactement des femmes, ce sont elles, en cette période difficile, qui sont sur le front du quotidien pour prendre en charge la vie de famille.
Dans cet immeuble habitent Andrée la gardienne, son mari aveugle Camille, leur fille Simone l’androgyne étudiante en dessin, son amie Joséphine chanteuse dans un cabaret, Mme Flament la vieille dame apparemment zinzin qui nourrit des chats dans sa cave, Rose l’infirmière dont le mari Raymond est prisonnier, Sarah la maman juive qui se cache avec son enfant et Judith mariée à Léon un policier français
Mais cet équilibre est bouleversé par l’arrivée d’un officier de l’Abwehr, les renseignements généraux allemands, qui sonne à la porte des Ansburg. Rose lui ouvre la porte et lui explique que la famille n’est plus là. C’est alors qu’un véritable coup de foudre qui se produit entre le bel Allemand francophone et la magnifique Rose. Rose et Karl se revoient en amis. Puis Rose prétexte son travail au dispensaire, pour passer la nuit avec celui qui devient son amant. Les voisins se posent des questions, comment Rose peut-elle être aussi rayonnante alors que son mari n’est pas là, et elle « sent le parfum » !
Cet album Collaboration Horizontale, réalisé par Navie et Carole Maurel paru en 2017 nous fait partager un véritable condensé de vies sous l’occupation. Mais c’est également d’une collaboration verticale dont il s’agit, en raison de l’entraide qui existe entre toutes ces femmes, enfin c’est ce que l’on peut penser…
De nombreux thèmes sont abordés et font état de la situation des femmes et de leurs droits en ce début d’années 40 : le droit de vote, l’inceste, les violences, la collaboration, la résistance, l’homosexualité, les MST, le suicide et enfin l’épuration après la libération.
Un superbe album en raison de ses très beaux et très doux dessins (surtout ceux du couple Rose Karl) qui profilent de magnifiques personnages, mais une très belle et terrible histoire d’amour qu’on ne peut, qu’on ne doit absolument pas blâmer, le méchant dans la vie de Rose n’étant peut-être pas celui qu’on croit.
Tomber amoureux, c’est prendre le risque de chuter mais c’est le seul qui fait se sentir en vie.
La différence de traitement entre les hommes et les femmes qui ont collaboré a toujours été flagrante et pourtant minimisée, niée. Les femmes ont été jetées en pâture à la colère populaire et tondues, les femmes pas les hommes. Ce qui est ressorti de cet épisode honteux de notre histoire est une tentative de justification en détournant l’histoire : toutes les collabos étaient forcément des trainées, qui c’était vendu pour des bas… La réalité est bien plus complexe et il n’y a aucune raison de ne pas assumer que la « justice » n’a pas été appliquée de manière juste.
Collaboration horizontale présente le destin d’une tondue avec un récit tout en nuance. Car non adressé la parole à un Allemand ne voulait pas forcément chercher son profit personnel et non il n’y a pas de raison que l’amour ne tombe pas sur des ennemis. Ce récit illustre aussi très bien les non-dits et à quel point l’Homme peut être idiot quand il a souffert et qu’il est aisé d’oublier toutes les bonnes choses pour se concentrer sur une façade ignoble alors que la raison initiale ne l’était peut être pas mais cela sur le moment on s’en fiche. Une très belle histoire qui donne vision plus variée du comportement des français en temps de guerre.
Collaboration horizontale est une histoire d’amour. D’amours. Ces amours interdites, prohibées par une époque, par une morale, par les années effroyables de l’occupation. C’est une histoire de femmes.
C’est un presque huis-clos, qui se déroule dans un immeuble parisien, rue de la Bonne Graine, et qui donne la parole à sept femmes, les hommes étant partis à la guerre (sauf quelques uns). C’est une galerie de portraits féminins, tous différents les uns des autres.
On y trouve pêle-mêle une concierge , une jeune fille qui veut s’affirmer dans une époque qui ne le lui permet pas, une femme qui se prostitue comme tant d’autres parce qu’il faut survivre, une maman juive et son fils cachés et protégés par les habitants, une vieille dame grincheuse mais pas gâteuse, une épouse soumise et enceinte dont l’époux, planqué , a réussi à échapper au front. Et puis il y a Rose. Rose dont le mari est prisonnier en Allemagne. Elle est seule avec son petit garçon. Rose qui va tomber amoureuse de Mark, officier allemand. Eh oui, l’abomination absolue ! En ces temps troubles, chacune va faire « comme elle peut » pour s’en sortir. Pour vivre.Aider. Ou trahir. Aimer. A sa façon.
Cette BD est une pépite, tant par un scénario, magistralement porté par Navie, que magnifiquement illustré par Carole Maurel. La violence sociétale côtoie celle de la guerre, laquelle n’intervient qu’en toile de fond. Je vous rappelle que les droits de la Femme étaient alors quasi inexistants. On y trouve d’ailleurs quelques allusions, notamment sur le droit de vote !
Collaboration horizontale, c’est 144 pages de bonheur, d’émotions, de colère, de larmes. C’est un concentré de tout cela.
La couverture et sa quatrième sont de toute splendeur.
Gros, gros coup de cœur, que je vous recommande vivement !
« Je me suis réfugiée dans notre amour, on connaît les risques. Tomber amoureux n’est pas une ignominie. On dit « Tomber amoureux » et pas « s’envoler amoureux ». Oui, ton cœur risque de se fracasser contre la vie, mais pour rien au monde, ça ne doit te faire peur. Alors, je t’en prie, ma chérie, sois heureuse d’aimer, choisis toujours la vie… ».
Quelle histoire ! Celle de Rose, celle de ses amies et voisines, celle de l’immeuble entier, celle de la France occupée en 1942. Il y a dans leur quotidien beaucoup d’amour et de solidarité, encore plus de secrets et de mystères... et aussi de la délation et des trahisons. L’auteur amène le tout avec beaucoup d’intelligence, elle le fait sans concessions et rend à l’homme toute son ignominie.
Côté dessin : C’est tout simplement renversant.
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