Voici plusieurs années que la France découvre, non sans retard, qu'elle est devenue une nation multiraciale. Tout comme d'autres pays en Europe de l'Ouest (Angleterre, Allemagne, etc.) et ailleurs. Mais comme eux, elle rechigne à tirer toutes les conclusions de cette situation nouvelle et délicate. C'est qu'auparavant elle assimilait les immigrants dont la venue était rendu nécessaire par sa faiblesse démographique ; ils étaient blancs et de tradition catholique. La moitié des quatre millions de travailleurs étrangers qui vivent actuellement en France ne le sont pas. La cohabitation est souvent difficile et les assassinats racistes se comptent maintenant par dizaines. Cette diversité ethnique n'a eu que peu de traduction à ce jour dans le panorama culturel français qui reste profondément monocorde et monocolore, sur fond d'américanisation. C'est pour lutter contre cette fâcheuse inertie que CinémAction avait déjà consacre deux numéros aux cinémas de l'émigration (en 1979 et 1981). Depuis, la majorité politique a changé et de nouveaux films, ici et là, ont été tournées. Ce troisième numéro voudrait faire le point.
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