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Ciments

Couverture du livre « Ciments » de Elodie Guignard et Loic Bodin et Isabelle Tessier aux éditions Editions De Juillet
Résumé:

Élodie Guignard ne prend pas de photos. Prendre n'est pas dans son vocabulaire. Élodie travaille pour que son modèle lui donne. On pourrait dire qu'elle «reçoit» son image.

Si l'autre ne donne rien, elle ne peut déclencher qu'une simple action mécanique sur son appareil. Ceci ne fait pas... Voir plus

Élodie Guignard ne prend pas de photos. Prendre n'est pas dans son vocabulaire. Élodie travaille pour que son modèle lui donne. On pourrait dire qu'elle «reçoit» son image.

Si l'autre ne donne rien, elle ne peut déclencher qu'une simple action mécanique sur son appareil. Ceci ne fait pas oeuvre. Photographier serait donc pour elle une forme de relation à l'autre. Pas de rapt, vol, cliché impromptu, «prise» photographique, la démarche d'Élodie s'installe dans le temps. Elle est l'anti-paparazzi. Le temps de la poésie n'est pas le temps de l'entreprise. Dans le travail de résidence qu'a réalisé la photographe pendant six mois au sein d'une entreprise immobilière, le Groupe Lamotte, l'enjeu était de taille : réaliser un portrait des deux cent trente collaborateurs sur treize sites en France. L'ambition affichée était de faire surgir une parcelle de poésie dans le monde du travail. Elle a donc demandé à chacun d'apporter une part de son intimité et de la mettre en scène sur un lieu de son choix. Il fallait pour Élodie « apprivoiser » le sujet comme le Petit Prince approche le renard. Pas à pas, sans geste brusque, mettre en place une relation entre celui qui se livre et celle qui doit figer ce moment. Et c'est aussi l'histoire, en retour de ce qu'il donne, du renard qui change le Petit Prince qui reçoit.

La douceur d'Élodie a joué un rôle primordial dans l'aventure. Son amour de l'Inde n'y est peut-être pas étranger. Mais si l'on ajoute la lumière du Sud-Ouest, la pluie ou le vent bretons, les aléas de la vie personnelle ou professionnelle, au moment du rendez-vous fixé, la probabilité que tous les feux soient au vert est faible. C'est probablement l'humanité qui est visible sur ces images ; Élodie Guignard crée un lien entre les êtres.

Un lien fort et solide. Un ciment.

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