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La nécessité de raconter l'histoire pour transmettre et nourrir une mémoire commune est aux origines des récits nationaux ou familiaux et finalement de notre propre manière de nous situer dans notre existence personnelle. Notre identité individuelle et collective trouve là le fondement d'un rapport aux autres paisible ou violent. En effet, les récits collectifs intègrent trois dimensions fondamentales : la présence d'autrui, l'ouverture sur l'avenir et la possibilité d'agir.
Au plus profond, ce n'est pas l'appartenance à une religion ou une communauté - fut-elle de foi - qui donne au croyant son identité, mais la capacité à se vouloir frères avec d'autres, acteurs d'une histoire partagée.
D'un point de vue spirituel, raconter mobilise les affects en vue de se décider pour le Christ par un travail intérieur de la mémoire, de l'intelligence et de la volonté qui s'opère dans la prière. La manière de raconter l'histoire ou même de se raconter est le fruit d'un discernement ou l'autre et l'avenir doivent rester présents. On existe spirituellement par les choix et l'histoire qu'on fait et promeut avec d'autres.
Mais il arrive aussi qu'on ne puisse accéder à sa propre histoire car la mémoire est blessée et a besoin de soin pour se reconstruire. A l'inverse, il est aussi des récits idéologiques et pervertis qui stérilisent l'histoire. Absence ou distorsion du récit se retournent contre l'homme et contre sa liberté. Il nous faut apprendre à éviter ces écueils afin d'entrer dans notre histoire commune.
Participeront à ce dossier: Sylvie Germain, Etienne Grieu, Bernard Sesboüé, Paul Valadier.
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