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Pourquoi Peggy s'est-elle suicidéeoe Et d'abord, s'est-elle réellement suicidée?
Deux questions qui vont transformer de paisibles Américains, en voyage à Venise, en bêtes féroces acharnées à s'entre-détruire.
La haine obsessionnelle que Coleman, père de Peggy, voue à son gendre Garrett et l'invraisemblable entêtement de ce dernier à s'innocenter auprès de son beau-père s'aviveront au point de les jeter dans une chasse à l'homme d'une atroce violence.
Il fallait l'impitoyable acuité psychologique et la stupéfiante maîtrise du récit qui caractérisent l'art de Patricia Highsmith, pour faire de ce roman sans cadavres le classique du suspense qu'il est devenu.
Peggy, jeune, jolie et fortunée s’est suicidée.
« Ma fille unique, disait Coleman ; elle était ma fille unique ; mais cela n’implique pas qu’elle sera votre femme unique, n’est-ce-pas, votre seule et dernière femme ! » Son père rend son gendre responsable et le poursuit d’une haine meurtrière.
Ray, le mari, est rentré trop tard pour éviter le drame. Tenant absolument à s’expliquer auprès de son beau-père, il s’obstine à tenter de le convaincre qu’il n’a rien vu venir et qu’ils sont aussi malheureux l’un que l’autre.
« Mais si, à Venise, il parvenait à voir Coleman une fois seulement, en tête à tête, peut-être serait-il capable de lui faire tout comprendre, avec des mots très simples, lui faire admettre qu’il ne savait pas pourquoi Peggy s’était tuée, qu’en toute honnêteté il ne pouvait pas l’expliquer. S’il réussissait à ce que Coleman le croie au lieu de penser qu’il lui cachait quelque secret, alors… »
Peine perdue, les envies de meurtre sont les plus fortes et même si le gendre a la peau dure, le lecteur sent que ça va mal finir.
Tout au long du roman, on attend la mort de l’un des deux duellistes ou l’inculpation pour meurtre de l’autre. On attend surtout les réponses aux deux questions initiales : pourquoi Peggy s’est-elle suicidée et s’est-elle réellement suicidée ? Patricia Highsmith promène son lecteur dans les ruelles et les canaux de Venise comme dans les pensées de ses personnages en ménageant son suspens. On est évidemment très surpris de la lecture des dernières pages et on referme le livre avec un goût d’inachevé, à rapprocher de son titre. Curieux !
« Il y a des gens comme ça. Ils préfèrent prendre le large… »
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