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Dans ces stations balnéaires de la Costa Dorada, sur le littoral de la Méditerranée, tous les habitants se connaissent. Le flux incessant des touristes a beau rythmer les saisons, ce sont toujours les mêmes jalousies, les mêmes rivalités, les mêmes clans. Lucía, qui a grandi ici, est belle, trop belle : elle attire tous les regards et déchaîne les commérages. Qu'il serait facile de lui imaginer une liaison avec le séduisant Ignacio Robles, fils à papa propriétaire d'une agence immobilière... Mais qui prendrait le risque de déclencher l'ire de son mari, le Crocodile, commandant local de la Guardia Civil ? Celui-ci est d'ailleurs sur une affaire délicate : un des jeunes de la ville a été retrouvé mort sur une plage, et il craint que ce cas révèle les petits trafics qu'il couvre en échange d'un pourcentage... Tous les ingrédients du drame à venir sont réunis.
Vingt ans après, le narrateur se rappelle cet été pas comme les autres. Il plonge dans ses souvenirs pour en faire revivre les acteurs et le décor. Roman de la mémoire, Ce que la mort nous laisse est également le portrait d'une ville où les antagonismes de classe sont d'une rare violence, en plein boom immobilier touristique des années 1990.
Catalogne, années 90.
Dans cet été torride, la petite ville balnéaire est accablée par la chaleurs.
Les estivants étrangers, majoritairement suisses et allemands, passent du blanc au rouge et s'encanaillent la nuit. Ils habitent dans ces grands immeubles qui ont bétonné le front de mer à la sueur des maçons locaux et qui enrichissent des déjà riches des grandes villes ou de la mini bourgeoisie locale.
Les jeunes andalouses se laissent bercer par les paroles doucereuses et dangereuses des jeunes gens du cru qui trompent leur ennui dans les petits trafics.
La guardia civil laisse faire, prenant sa dîme au passage sur les revenus illicites. Son chef Le crocodile étale sa puissance, son conformisme renforcé par la multiplication des règles horaires et comportementales qui régissent ses vies professionnelle et privée
Dans le cœur du village, tout le monde s'épie, ragote, imagine des liaisons imaginaires ou bien réelles entre les trop jolies épouses et leurs si vieux ou si vilains maris.
En périphérie, les gros durs dealent, arnaquent et sèment sèment la terreur autour des discothèques, tandis que sur les parkings meurent les rêves et les fantasmes.
La chaleur exacerbe les tensions et les jalousies jusqu'au point de rupture.
Un village proche de la mer que seuls les pêcheurs fréquentent.
Un village dont il semble que nul ne pourra s'échapper ...
J'ai découvert ce roman par hasard et j'ai tout de suite été happée par la capacité de l'auteur à restituer la touffeur estivale, l'ennui suintant de ces bandes de jeunes du village, les manœuvres de séduction inter classes sociales, les déceptions.
Un roman de sueur, d'inquiétude, de goût amer de l'adolescence qui se traîne dans l'attente d'une vision claire de l'avenir.
Un auteur dont je vais essayer de trouver d'autres productions.
Dans les années 1990, en plein essor touristique et immobilier de la Costa Dorada, en Catalogne, un adolescent est retrouvé mort sur une plage de Tarragone : un cadavre encombrant pour le Commandant de la Garde Civile, car l’enquête pourrait révéler ses propres compromissions dans le trafic de drogue local. Mais les ennuis de l’officier ripou ne font que commencer, sa séduisante épouse, objet des fantasmes masculins et des jalousies féminines, venant d’attirer la convoitise d’un voyou du cru…
Qu’il est noir ce tableau d’une société largement gangrenée derrière les apparences de la carte postale méditerranéenne : l’essor économique et touristique ne profite qu’à une minorité, déjà installée ou nouvellement enrichie, perpétuant les impitoyables et inextricables inégalités entre les classes sociales. Entre jeunes défavorisés et sans avenir, proies toutes trouvées pour la délinquance et les trafics en tous genres, et petits bourgeois désoeuvrés en mal de sensations, ouverts à toutes les bêtises possibles, le terrain de jeu voit inévitablement les incidents se multiplier sous la coupe de bandes de malfaisants en tous genres.
Le climat s’avère mortifère, un vrai marigot dominé par le Crocodile, ce représentant de l’ordre dont l’apparente toute-puissance cache des failles de plus en plus visibles et compromettantes : lui non plus n’est pas sorti du ruisseau sans se salir les mains et l’engrenage finira par l’emmener bien plus loin qu’il n’aurait pu l’envisager, dans une tragédie aux infortunées victimes collatérales, d’ailleurs majoritairement des femmes : mères, épouses, flirts, toutes prises au piège de leurs rêves bien vite flétris.
Ce huis-clos étouffant m’a engluée dans un cauchemar si douloureusement réaliste, que l’ennui et la désespérance des personnages m’ont au final pesé jusqu’au malaise de la déprime. Vite, un peu d’air s’il vous plaît…
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