"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Paul Esnault prend le train pour se rendre à des obsèques dans une petite ville nommée Lahaye. Il y a autrefois passé les vacances d'été chez ses grands-parents. Il se remémore le dernier été, l'été 1964, à partir duquel il n'est plus revenu dans cette petite ville de Touraine. Ce fut l'été des initiations amoureuses, l'été où il sortit de l'enfance. Un été qu'il passa entouré de Suzanne, sa grand-mère devineresse, son grandpère spécialiste en appareils ménagers, ses oncles Dédé, revenu d'Algérie, et Bertrand doué pour bidouiller n'importe quel circuit électrique. À la table familiale il y avait aussi sa mère, Louise, et la femme de Bertrand, Marie-Claire. Et parfois Joseph, voisin et ami du grand-père Brain, un ancien professeur qui bricole dans le jardin et le verger et qui, aux dires de Suzanne, a la langue bien pendue. Pouvait aussi s'y asseoir monsieur Bourgueil, ami de pêche d'André. Mais surtout, de derrière le mur de la cour, on pouvait entendre le piano de Charlotte Versini...
Toute la tendresse, nostalgie et libération des années soixante !
Dans le train qui l’amène ans le village où Pierre Esnault va assister à l’enterrement de sa tante Marie-Claire, les souvenirs affluent, ceux de l’été 1964.
Il a quinze ans, et est en vacances avec sa mère chez ses grands-parents dans un village d’Indre-et-Loire « J‘avais quinze ans et je me demandais quoi faire » Le grand-père a une petite entreprise d’électroménager qu’il gère avec son fils Bertrand, le mari de Marie-Claire.
Ah ! Marie-Claire l’aguicheuse, la coquine qu’il a surpris dans les bras de l’ouvrier… Qu’est-ce qu’elle peut l’émoustiller. Mais doit-il dire ce qu’il a vu ?
L’oncle Dédé, revenu d’Algérie cassé est mort d’un coup de chaud, d’une pneumonie, une pleurésie ?? « Je ne sais pas… Il est mort comme ça… Il avait de l’eau dans les poumons.. Comme un noyé… Il est mort noyé dans son lit... »
« Tu sais Paul, Dédé il est revenu bien faiblard d’Algérie. La guerre, ça dure longtemps après la paix. Il y en a qui continuent de mourir durant des années… La guerre, ça ferme les yeux de beaucoup, ça les ouvre à quelques uns »
Mais, au fait, c’est Marie-Claire (encore elle!!) qui lui a porté sa soupe le soir. La nuit d’avant, Pierre a rêvé de Marie Besnard et, si c’était un rêve prémonitoire, si Marie-Claire avait…
Ah ! Marie-Claire, une tante bien affriolante qui ne se cache pas de ses frasques devant ce neveu qu’elle émoustille.
Autrement, dans la maisonnée, grand branle-bas de combat, le grand-père apporte, enfin, le confort moderne à la maison. Ce sont vraiment les cordonniers les plus mal chaussés. L’été, le Comice agricole est le lieu du divertissement avec le bal et les copains qui se vantent de leurs conquêtes, de leurs proies, soit-disant, si faciles
Un seul été, avec la mort de son oncle Dédé, Marie-Claire, il passe du statut d’ado à celui d’homme. Un seul été à suffit.
Pierre Filoche ressuscite une époque révolue où nous sommes passés à l’âge de l’électro-ménager tout puissant. L’âge d’un peu plus de libertés pour les femmes rivées à leur cuisinière à bois allumée toute l’année, aux lessiveuses bouillant sur ladite cuisinière. La télé ouvre une fenêtre quelque fois incompréhensible mais si vivante.
Un livre à la fois tendre, un peu, si peu, nostalgique et tellement vrai. La sortie de la chrysalide ne se fait pas sans anicroches. Etre confronté à la vérité, la réalité du monde des adultes, leurs petits et grands secrets laisse des traces amères sur le bleu du passé.
Souvenirs, souvenirs, ritournelle de ma jeunesse qui fut celle d’une ado des années 60 et des scies (Tous les garçons et les filles de mon âge… J’y pense et puis j’oublie...) qui tournent dans ma tête depuis ! Merci Pierre Filoche
Un livre qui colle parfaitement à la ligne éditoriale des éditions Serge Safran. Merci pour ce livre plein d’humanité.
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