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Cascades regroupe une vingtaine de courts essais et entretiens qui reflètent les préoccupations de Radovan Ivsic depuis sa jeunesse. La plupart, dont certains inédits en français, ont déjà fait l'objet d'une publication dans des journaux, des revues ou proviennent de préfaces d'ouvrages divers ou de catalogues d'exposition. Radovan Ivsic y rappelle ses positions qui ne séparent pas l'esthétique de la politique, ayant été amené à mesurer combien le traitement de la langue est lié à celui que le pouvoir réserve aux hommes. Ainsi le voit-on, après la saisie, sous l'Occupation allemande, de son premier livre comme symbole de l'art décadent, prendre les plus grandes distances avec les anciens surréalistes de Belgrade, devenus serviteurs du titisme, rejoints par Eluard qui déclare en 1945 que la Yougoslavie est «une forteresse de la liberté». «Du poète, déclare Radovan Ivsic, il ne faut exiger qu'une seule chose : ne pas cesser d'être poète. Mais il cesse d'être poète dès qu'il consent à écrire la langue qui ment, la langue de bois, la langue morte, même s'il aligne des milliers de vers.» La poésie est par essence libertaire. Quel que soit le propos abordé, tous ces textes en témoignent et illustrent cette parole de Saint-John Perse : «Le poète est la mauvaise conscience du monde.»
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