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Chronique d'une voyageuse solitaire, Carnets perdus du Japon rassemble les fragments de deux carnets de voayge de l'auteur, écrits à dix ans d'intervalle, agrémentés de notes récentes. L'auteur y explore les géographies intérieures et extrérieures en interrogeant l'écriture comme mémoire du passé.
L'originalité de cette narration pleine d'images est de s'élaborer à partir de la notion de perte : celle des carnets que l'écrivain a perdus pendant son voyage, celle des êtres trop tôt disparus et celle, aussi, d'un pays qui n'est peut-être déjà plus.
Patricia Almarcegui nous invite à plonger dans un bain de cyprès, à déambuler sur la Promenade des philosophes à Kyoto, ou établir des listes à la manière des Notes de chevet de Sei Shônagon. A mi-chemin entre l'essai, le journal intime et le carnet de voyage, Patricia Almarcegui esquisse ici, à la manière d'un haïku savant et ludique, sa vision d'un Japon longtemps contemplé et arpenté, qu'elle nous livre avec délicatesse et nuances.
Court ouvrage de Patricia Almarcegui, grande voyageuse et connaisseuse du Japon qui cite des écrivains, donne ses impressions, comme ça, sans ordre repérable par le lecteur lambda que je suis. Ce sont des impressions de voyage, donc des idées qui viennent, se suivent ou pas, se font parfois écho : à une réflexion est juxtaposée une citation d'un écrivain, d'un cinéaste. Elles suivent l'esprit de l'autrice qui parfois, comme les autres esprits, divague, saute d'une idée à une autre sans lien apparent. J'aime bien. Ce n'est pas un essai, on ne sortira pas de ce livre en ayant une idée précise de ce qu'est le Japon, mais par petites touches, par petites phrases, Patricia Almarcegui, nous raconte son Japon, et l'on y voit beaucoup de beauté, de respect pour les traditions et l'apport culturel massif -entre autres, pour le Bauhaus, Walter Gropius, après un séjour à Kyoto, écrit à Le Corbusier : "Tout ce pour quoi nous nous sommes battus a son parallèle dans l'ancienne culture japonaise." (p.44)-, mais aussi de la nostalgie d'un pays qui disparaît : "Qui a permis au Japon d'être traditionnel ? Sa contemporanéité, sa précision et sa minutie sont frappantes et constituent des stéréotypes du pays. Mais que pouvait-il faire d'autre que reconstruire, aller de l'avant et devenir résolument moderniste ?" (p.111)
L'attrait que l'autrice a pour ce pays ne l'empêche pas d'en noter les travers, par exemple la place des femmes :
"Il existe des temples bouddhistes où les femmes peuvent se rendre afin de prier pour les âmes de leurs avortements, même si officiellement le bouddhisme s'oppose au fait d'ôter la vie." (p.90)
"Il n'est toujours pas considéré comme avantageux pour les femmes d'être plus qualifiées que leurs maris. Le mariage reste le grand objectif pour la plupart d'entre elles." (p.92)
Nul besoin d'être féru voire connaisseur du Japon pour lire ce livre, c'est sans doute mieux pour saisir toutes les références, les allusions aux coutumes et lieux emblématiques du pays, mais il n'est pas rédhibitoire de n'en savoir que peu, il faut juste être curieux. Et si je n'ai pas tout compris, tant pis, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage, qui parfois, fait dans le sibyllin, très visuel : "Les paysans traversent les rizières à vélo avec des chapeaux pointus." p.101). Une manière de découvrir un pays tout en nuances et en complexités
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