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1990. Un présentateur télé français, un peu sur la touche, veut relancer sa carrière en retournant sur le terrain faire du grand reportage d'investigation. Il choisit l'Algérie d'où sa famille est issue (il est le fils d'Octave et Samia, les héros du 2e cycle des Carnets d'Orient). Là-bas, les élections sont menacées par la montée en force des islamistes. Il va vite découvrir que le pays est au bord de la guerre civile et que le passé y a la vie dure ! Ce troisième cycle de la série fleuve de Ferrandez sur l'Algérie, abordera les difficultés rencontrées depuis l'indépendance en 1962, de la victoire confisquée par le FLN aux années de plomb de la guerre civile et jusqu'à la révolte populaire de 2019.
J’ai passé un agréable moment avec cette bande dessinée, un ouvrage vraiment très enrichissant sur l’histoire de l’Algérie, si vous souhaitez en savoir plus sur cette période de la colonisation à nos jours, vous devriez aimer.
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D’ailleurs, l’auteur a plusieurs ouvrages sur le sujet, qui sont très bien documentés. Une manière différente et peut-être plus simple d’aborder l’histoire.
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Petit plus, j’ai bien aimé le coup de crayon de l’auteur, les dessins et les couleurs sont agréables à regarder, un tout qui en a fait une très bonne lecture.
2019, Algérie, les habitants, notamment la jeunesse, descendent en masse dans les rues, pacifiquement pour demander le changement de la politique et des hommes qui la mènent depuis trop longtemps et crient leur mot d'ordre : "Rendez-nous notre indépendance !".
Ce mouvement prend racine dans l'histoire du pays qui en a connu plusieurs, souvent plus violents, depuis 1962, date de l'indépendance.
En plusieurs périodes, Jacques Ferrandez raconte l'Algérie sans parti pris. Il parle du départ des Français après 1962, de la montée de l'islamisme jusqu'aux élections de 1991 et la victoire du FIS (Front Islamique du Salut). Des personnages de ses précédents ouvrages (Carnets d'Orient et Carnets d'Algérie) reviennent sans que je m'en souvienne puisque je les ai lus il y a longtemps, mais ce n'est absolument pas gênant pour la bonne compréhension.
Ce que j'aime bien chez J. Ferrandez, c'est sa clarté et sa finesse même lorsqu'il parle de faits et d'événements pas toujours aisés à comprendre. Très bien documenté, il sait l'art difficile de la simplicité. Les nombreux voyages dans le temps sont facilement visibles et aident à suivre l'histoire et le parcours des différents intervenants et l'Histoire du pays. Je l'écrivais plus haut, pas de parti pris, il raconte la vie des gens, leurs choix, les actes qu'ils ont commis. Des gens simples comme des dirigeants. Et moi, dont le papa a été mobilisé en Algérie et qui, comme beaucoup de Français, ne connaît la guerre d'indépendance que partiellement et quasiment rien des années qui ont suivi, de (re)découvrir l'histoire de ce pays, la difficulté des hommes et surtout des femmes d'y vivre en liberté et le combat qu'elles mènent. L'ouvrage qui commence avec les manifestations de la jeunesse en 2019 montre que les combats sont longs mais que l'espoir est toujours là.
L’illustrateur aquarelliste, le talentueux Jacques Ferrandez, continue à se promener avec ses carnets en donnant la parole aux gens rencontrés sur son chemin.
Chacun va s’exprimer sur « son » Algérie.
Malgré les blessures, Ferrandez n’émet aucun jugement. On ne fait que ressentir l’amour qu’il porte à ce pays où il est né et d’où, lui et sa famille, furent chassés. Les récits familiaux sont une histoire commune ponctuée par les évènements passés sans faire l’impasse sur le présent.
Les illustrations sont talentueuses mais surtout elles savent faire ressortir le climat du pays, l’ambiance au sein de la population, l’atmosphère sociale.
J. Ferrandez fait participer Nour, une jeune femme féministe prise dans les rets d’un pays où le corps et l’esprit de la femme sont confisqués voire meurtris par les islamistes intégristes.
On pouvait comprendre et se faire une joie de l’indépendance en 1962 qui aurait pu ouvrir sur un beau renouveau de liberté et de prospérité, débarrassé du joug des colons français pas toujours corrects vis-à-vis des Arabes, (Jacques Ferrandez explique ça très justement dans l’album malgré la nostalgie de ses souvenirs d’enfance), mais au lieu de cela, il semble que nous assistons à un immense gâchis. L’énergie bouillonnante du pays semble avoir été douchée par un système qui n’a pas tenu à nourrir l’élan de jeunesse vivifiant vers l’ouverture économique d’un pays moderne riche de plein emploi et a mouché tout espoir d’émancipation promise.
L’album fait des aller et retours dans l’histoire sans chronologie et nous rappelle quelques moments marquants du FLN en 1962 aux manifs pacifiques de 2019 en passant par les émeutes de 88 et le soulèvement de 90 avec ses milliers de morts. C’est factuel et très bien rapporté sans lourdeurs.
Dans la saga familiale rappelée dans l’album, Yanis-Paul fils de Samia et Octave, est journaliste né en France.
Il va aller à Alger couvrir les évènements en rencontrant le général Bouzid, puis le président Mohammed Boudiaf et tomber amoureux de Nour empêtrée de Hakim qui, ce dernier avec ses amis de fac, tend à l’islamisme radical…
De retour en France, Yanis-Paul découvrira des non-dits de sa propre famille à l’époque où elle était installée en Algérie. Alors qu’il déjeune avec son père, il va connaitre le choc d’une soudaine information télévisée …
Et voici le jeune Yanis-Paul plongé dans la tourmente d’un tourbillon algérien emmêlant passé, actualité et histoire familiale.
L’aventure est lancée… L’histoire continue !
Reste à attendre le prochain album. Ça s’annonce chaud …. Je suis impatiente de connaitre la suite.
Passionnant, riche d’informations et érudit, doté d’une narration certes éclatée mais très rythmée, l’album est magnifiquement illustré du bout du cœur.
Monsieur Jacques Ferrandez commence à prendre beaucoup de place sur les étagères de mon petit chez moi. Full addict !
J’avoue avoir délaissé Jacques Ferrandez ces dernières années. C’est donc vierge de toute aventure orientale (les Carnets) que je me suis lancé dans ce tome 1 des Suites algériennes qui débute en 1962 au moment de l’indépendance. Alors évidemment il me manquait quelques références liées aux personnages mais ça ne m’a pas trop dérangé.
Le propos est précis, factuel, historique… Ce n’est pas toujours facile à suivre (les dates, les noms…) mais c’est passionnant. La force de l’auteur et de cet album est de nous faire passer ces histoires, cette Histoire par des personnages denses, attachants, différents et impliqués à des degrés divers dans les évènements qui secouent l’Algérie.
On ne s’ennuie pas une seconde, il n’y a pas de récit historique assommant, il n’y a, surtout, pas de jugement et on a accès à tous les points de vue.
On croisera Yanis-Paul, journaliste, Nour son amoureuse, Noémie sa grand-mère mais aussi Mathilde, jeune communiste idéaliste et Bouzid, son compagnon, un des futurs généraux en vue quelques années plus tard. L’album se développe autour de 3 moments chronologiques distincts, les personnages faisant le lien entre eux.
C’est profondément humain, intéressant, complexe bien sûr mais riche. A lire, sans aucun doute !
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Chouette, je ne savais pas que Jacques Ferrandez avait repris ses chroniques sur l'histoire de l'Algérie. Je viens de lire ses adaptations autour de Camus, + Jean de Florette/Manon des sources. Plutôt agréable :).
Les carnets d'Orient m'avaient beaucoup plu à leur sortie dans les années '90, même si ça date pas mal maintenant et que ma mémoire n'est plus très fraîche.
Mon père à quitté l'Algérie avec ses parents dans les années '60, comme beaucoup d'autres pieds noirs. La période m'interesse de fait ! Je suis assez curieux de regarder cet album, je me le note pour ma prochaine sortie en librairie...