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Ulysse, Dionysos, Enée, Alexandre le Grand, Marco Polo, Christophe Colomb mais également Saint Benoît et François d'Assise, Hermann Hesse et Stefan Zweig, plus récemment Virginia Woolf, Karen Blixen, Jack Kerouac, William Gibson, les Kraftwerk et The Doors, Thelma & Louise, Marjane Satrapi, Frida Kahlo, Youri Alexeïevitch Gagarine, sans oublier Charles Baudelaire, Jules Verne, Antoine de Saint-Exupéry, Xavier de Maistre et Georges Méliès, illustrent dans diverses déclinaisons le mythe du voyageur.
Naissances et morts, voyages conquérants voire colonisateurs, croisades et guerres saintes, voyages des savants et des explorateurs, voyages dans le temps, voyages autour de la chambre, voyages psychédéliques, trip, voyages touristiques et migrations dessinent des figures du déplacement et de l'errance aussi variées que la vie.
À chaque nouvelle rencontre, l'une des premières choses que nous disons, c'est d'où nous venons. Entités souvent imaginaires : venir d'un pays, d'un bled, d'un quartier, d'un sol, d'un lieu-dit mais aussi d'un réseau électronique, d'une tribu, d'une scène musicale, d'un crew, d'un genre sexuel. C'est à ce moment que nous éprouvons la mobilité de la vie : parler de ses origines, c'est reconnaître que nous voyageons, que nous sommes en mouvement, que nous sommes en devenir.
« Tout coule » disaient les Grecs. Le voyage est cette expérience de l'impermanence des choses. Voyage géographique qui ne s'arrête pas à la traversée des distances mais qui est aussi initiatique, quête d'un nouveau personnage : le fleuve dans lequel on ne se baigne jamais deux fois a changé, comme le baigneur qui n'est jamais le même.
Les institutions de la modernité se sont employées à assigner le sujet à un statut individuel et à un état-nation. La carte d'identité qui ne permet pas de passer les ports en est la certification. Les actes de l'état civil prouvent que nous existons et qui nous aimons. Les registres et cadastres attestent de nos passages et de nos possessions. Les queues et contrôles interminables aux checkpoints des aéroports, les murs entre les nations, la nostalgie des frontières étanches sont l'ultime résistance à un nomadisme résurgent. Les Cookies et profilages en ligne prétendent encore viser le coeur de la cible : ce que serait le sujet, un individu indivisible et immobile dans ses goûts comme dans ses convictions. Leur multiplicité atteste la faiblesse fébrile de ce projet.
Les multiples expressions de la vie quotidienne témoignent en effet aujourd'hui d'un tout autre paradigme. À l'encontre de la mise à résidence de l'individu (M. Foucault), de la reductio ad unum (A. Comte) et de l'homme unidimensionnel (H. Marcuse) qui furent les pivots de la modernité, l'altérité (G. Bataille), le multiple (G. Deleuze, F. Guattari) et les identifications (M. Maffesoli) s'imposent sur le devant de la scène. Les figures du nomadisme se rencontrent désormais à chaque coin de rue : immigrés, réfugiés, routards, backpackers, flâneurs, faux-nez, évadés de la vie japonaise qui ne reparaissent plus, freelances, vagabonds, couch surfers, travellers, ravers, enfants de droit du sang et de droit du sol qui cumulent les nationalités, slasheurs qui alternent le marketing et la boucherie, salary-men du jour et super-héros la nuit... L'état leur demande : « De tel ou tel de vos masques, lequel est le seul vrai ? ». « Tous sont vrais », répond l'homo viator, le voyageur. Il ne nous reste, il ne vous reste qu'à partir : bonne lecture !
Vincenzo Susca (Rosamarina), Michae¨l V. Dandrieux (New York City).
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