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Le passage de l'enfance à l'âge adulte d'une petite fille, plus "sanglier" que "biche", qui n'arrive pas à grandir, et construit des cabanes pour survivre à un monde où l'amour n'est pas infaillible.
La cabane grandit, ses désirs et ses tourments aussi.
L'essentiel est qu'elle offre suffisamment d'espace pour accueillir ses tribus et suffisamment d'assurance pour s'y accrocher, surtout lorsque elle dérive comme un radeau dans les tempêtes affectives.
« Dans le monde des adultes, dire la vérité, la vraie, ne nous conduirait pas dans des bateaux-lits mais sur des divans à motifs de vieilles personnes riches qui poseraient des questions jusqu'à ce qu'ils trouvent une vérité la plus vraie possible qui transformerait nos yeux en rivière et nous ferait renier notre famille et quitter notre maison ».
Dire le silence qui ne passe pas
la violence des adultes qui cherche l'enfance en assassinant celle de leur progéniture
ne protège pas ne hisse pas
Devenir des femmes bateaux des mères enfants et embarquer
Voguer et construire un abri un vrai qui ne tangue pas avec les cris et les meubles à travers la pièce
le cap un matin trouveras l'ancre avalée
Cherche petite fille appartient toi
Pardonne et laisse fondre la brûlure pour ne pas couler
quelque part une cabane debout
un espace planche une tribu réinventée un décor réévalué ou même les tristes désaxés trouvent grâce au monde
parfois ça tremble ça déchire mais même malhabile habite toujours
juste pour sentir levons les voiles
à l'arrière pas de réponses seulement des questions qui plantent racines
Cabane, c'est l'histoire d'une petite fille qui subit la séparation de ses parents, de nouvelle maison en nouvelle maison, sans endroit fixe où planter ses racines, elle construit ses cabanes là où elle se trouve.
De voix d'enfant, la narration passe à la voix d'adolescente puis de jeune femme, tout en conservant ses fêlures, sa fragilité.
Millie Duyé insuffle à son roman une véritable intensité.
C'est aussi un texte qui peut désarçonner, qui m'a parfois perdue mais m'a raccrochée par cette poésie contenue dans chaque phrase.
Et comme c'est un premier roman, cela augure du très bon pour la suite !
« Cabane », matrice, l’Alcazar, refuge-grotte, le récit prend place. L’enfant conte sa vie, écueil et dérive. Les mots surdoués de Millie Dujé accompagnent cette petite fille piégée dans l’orée des alias familiaux. Fissures abyssales, chevelure accrochée aux branches-abri. L’enfance écartelée, deux maisons, grand écart, le vide l’interpelle. Elle creuse son nid dans un antre rien que pour elle. Se construire à pas de loups, subrepticement la colline de ses désirs d’enfance.
Elle chuchote cette enfant, l’heure fragile des repères qui s’effondrent. Un père côté nord, une mère côté sud, elle cherche la lumière dans son refuge-laine. Se bâtir une cabane. S’inventer la tiédeur, le cocon, devenir unique et sans attache.
La cabane parabolique où s’agite l’imaginaire et les fantasmes, où le jeu est contre-poids. Elle puise dans ses architectures la marelle ciel et terre et piétine les faillites parentales. Elle avale une ancre, un petit jouet symbolique. Appel au secours, se noyer dans ses propres turbulences.
Le récit intrinsèque, dévorant, superbe est une alliance infinie avec cette enfant. S’évader pour sauver sa maman défaillante et malade, un père à mille mille des enjeux éducatifs, l’absent qui aime sa fille mais mal, lac salé et mer indigne. Ses cabanes sont des poupées gigognes, pour elle et le voyage intérieur, une soupape de sécurité.
« Ici personne ne pleure avec de vraies larmes. Ici, je perds mon âge, sans être malade. On voyage sans même se déplacer. Hier, vieillard éclopé, demain, princesse éplorée, mais toujours en sécurité, loin du dehors, dans un endroit où le débordement fait de nous des héros. »
« Le plancher est rudimentaire mais celui-là ne s’effondrera jamais. »
Arche de Noé, baume au cœur et racines, cabane (es) pour l’enfant-adulte sans craies de couleur.
L’écriture est un palais d’honneur, plus qu’une rencontre avec cette petite fille, une fusion toute de liane, d’intuition et de franchise.
Malade et si démunie de tendresse, pain moisi abandonné dans la cabane. Une pomme sous le lit, observer la pourriture montante, le déni des parents.
« La cabane a un sexe et il est féminin. »
« Je crois naviguer du C au A, quand je suis déjà ailleurs, bâillonnée. »
Grandissante, puzzle au nom commun, floutée par les méandres intestinaux. Recueillir dans ses mains d’enfance pâle, les monts et les soucis, marée-haute la cabane dérive.
« Je ne suis plus qu’un lieu. »
Ce livre bleu-nuit est triste et beau, lumineux et sombre à la fois. Les rêves d’une fillette écorchée vive dans les entrelacs où les siens ont détourné les yeux. Radeau de Géricault, les métaphores, aigles noirs, l’enfance as de pique, la carapace exutoire.
Murmures et l’amour coque, je pense que la bonté est rare. Ce récit est un séisme mental. Un livre désespérément magnifique. Une cabane littéraire qu’on serre dans nos bras de toutes nos forces.
« Bateau-lit, glisser sur le fond de la mer »
Le crépuscule et un hommage aux enfants égarés dans les limbes familiales.
Inoubliable, puissant. Un livre pour tous les parents du monde. Publié par les majeures éditions Le Nouvel Attila.
Mme Millie Duyé tente dans « Cabane » de décrire le passage de l'enfance à l'âge adulte d'une petite fille, en nous livrant une sorte de journal intime.
Même si l’on comprend les difficultés de son personnage, et que l’on perçoit l’intention de la romancière, l’ensemble est difficile à suivre et décousu. Ce texte expérimental à trop tendance à perdre le lecteur, qui ne parvient pas à trouver l’empathie nécessaire pour s’intéresser au récit. Du moins, cela a été mon cas.
Un roman au final décevant, qui n’a pas retenu mon attention.
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