C’est aujourd’hui que Donald Trump emménage officiellement à la Maison Blanche.
Miami. En moins d'une génération, les Cubains s'y sont taillé la part du lion.
Noirs, Haïtiens et " gringos " bon teint sont out, emportés par la vague latino. Toutes ces communautés sont à couteaux tirés et gare à qui s'en écarte ! Ainsi, pour s'être distingué de son clan, le policier cubain Nestor Camacho ne passe plus que pour un traître, aux yeux des uns, ou un indésirable, aux yeux des autres. Le chaos appelant le chaos, sa sublime petite-amie, qui a des rêves de grandeur, vient de le quitter...
Descente aux enfers ou élévation sociale, faites vos jeux... à Miami, rien ne va plus !
C’est aujourd’hui que Donald Trump emménage officiellement à la Maison Blanche.
Du sang (blood) mais aussi du sexe pour cette description de Miami et surtout les bas fonds de cette ville. Un melting pot, une multitude de population se côtoient, s'affrontent, se croisent : cubains, afro américains, haïtiens, wasp. Les personnages vont se croiser. La police, le milieu médical (psychiatrie avec un un psy spécialiste en porno-addiction, pernodépendance) le monde de l'art contemporain ( de sacrées pages sur le Miami Basel Art, avec quelques piques sur ce monde, que ce soient les artistes, les galeristes, les conseillers d'AC, acheteurs, collectionneurs convulsifs..). Et un journaliste qui va tenter de démasquer quelques magouilles mais Miami semble la ville des magouilles.
Une écriture trash, des personnages bien campés, des scènes très hard, trash font de cette lecture, une découverte impitoyable de la société américaine.
Des pages hilarantes de méchancetés, quand des "sénoirs actifs" découvrent des Picasso, Delaunay, Braque.
Tom Wolfe est un sacré écrivain qui nous décrit la société américaine et qui peut nous éclairer sur ce qui se passe actuellement. Des romans qui nous permettent d'appréhender le monde qui nous entoure.
« Balzac sous amphétamines !» Tom Wolfe poursuit sa propre Comédie Humaine à Miami. Après le golden boy new-yorkais, le promoteur d’Atlanta, voici le petit flic de Miami.
Nestor Camacho est un bon gars, cubain de seconde génération (il faut dire Américain d’origine cubaine), parfaitement intégré, même s’il se sent parfois ostracisé par ses collègues Blancs (à Miami, on dit Americanos) lorsqu’ils le traitent, lui et les siens, de « Canadiens ». Il frime un peu, du haut de son mètre soixante-dix, sous son crâne rasé, derrière ses lunettes de soleil, au-dessus de son cou de taureau, dans son T-shirt une taille trop petit, prêt à exploser sous la pression de « formations massives et lisses, de vrais Gibraltar, trapèzes, deltoïdes, dorsaux, pectoraux, biceps, triceps, obliques, abdos, fessiers, quadriceps d’acier » forgés en « grimpant à la corde de huit mètres sans les jambes ! . Le meilleur moyen de faire craquer toutes les jebitas dans la rue. C’était exactement comme ça qu’il avait fait la connaissance de Magdalena! » Ah, Magdalena…
Reprenons ! Nestor est vraiment un bon gars, bon fils, bon petit-fils (il habite encore chez ses parents et grands-parents parce que la paye n’est pas épaisse et parce que la famille, c’est sacré), bon…, enfin, voyez … avec Magdalena (« une nana plus canon, plus vive, plus brillante que… que… qu’une vedette de la télé »), bon flic de la Patrouille Maritime, courageux, ambitieux, obéissant et efficace ! Quand l’occasion se présente, Nestor ne recule pas, Nestor fonce, Nestor réussit, Nestor devient un héros avec sa photo à la une de la presse. Il savoure et va pouvoir retrouver Magdalena « qu’il n’avait pas tenue comme ça depuis presque deux semaines. Quand ce n’était pas ses horaires de travail à lui, c’étaient les siens à elle. Il n’aurait jamais cru que les infirmières en psychiatrie avaient des journées de travail aussi longues » Mais Nestor comprend les choses, décide et agit : « J’y ai pensé toute la journée. Tu sais bien, on dit toujours « Ce n’est pas le bon moment », on dit ça, hein ? Eh bien, Manena, je te le jure, je sais que ça y est ! C’est le bon moment ! Ce moment-ci !... Manena… marions-nous, maintenant, tout de suite ! » … Pendant un instant, Magdalena se contenta de le dévisager… d’un regard vide. Elle finit par murmurer « Ce n’est pas si simple, Nestor. Pas si simple ? » Il lui adressa son sourire le plus doux, le plus amoureux… Elle ne le regardait pas quand elle dit « Nous ne pouvons pas penser qu’à nous. _ Tu veux parler de nos parents ? Ils ne vont pas tomber des nues, tu sais. Ca fait trois ans qu’on est ensemble… » Cette fois, Magdalena le regarda dans les yeux. « Il n’y a pas qu’eux… Je vois quelqu’un d’autre… aussi ».
Aie, aie, aie ! Pauvre Nestor !
Ca ne fait que commencer, les ennuis vont s’enchainer, s’acharner sur le sympathique mais malheureux Nestor. Tom Wolfe le jette en pâture un peu partout dans un Miami qui ne manque pas de chausse-trappes, tandis que Magdalena poursuit son ascension sociale à marche forcée, « assise à ça d’un homme trop chic, trop beau gosse, trop riche, trop célèbre pour avoir pu lui téléphoner et l’inviter à sortir avec lui – et pourtant, il l’avait fait ! Lui, l’oligarque russe qui avait fait don de tableaux à soixante-dix millions de dollars au Musée des beaux-arts de Miami. » Le rêve américain, non ?
Dangereux dealers de crack, petits caïds haïtiens, escrocs, faussaires et hommes de main russes, psychiatre fou, milliardaires vulgaires, jusqu’au maire prêt à tout pour « apaiser les communautés », vont rivaliser d’énergie pour causer tous les ennuis qu’ils peuvent à ce petit gars qui essaye juste de bien faire. Paradoxalement, et une fois n’est pas coutume chez Tom Wolfe habituel pourfendeur de la presse manipulatrice, le héros déchu trouvera un peu d’aide auprès d’un Rouletabille débutant, Tintin au visage pâle mais déterminé, lui-même en but aux tentatives d’étouffement de son rédacteur en chef.
Wolfe découpe au scalpel les dérives de la société américaine (ségrégations racistes assumées des différentes communautés entre elles, disparition de la notion de bien commun, appétits féroces pour l’argent, les drogues, le sexe, le pouvoir et les passe-droits), dans un roman épais mais fluide comme le polar qu’il est, très enlevé avec des scènes très cinématographiques et un humour toujours en arrière-plan. On ne s’ennuie jamais avec Tom Wolfe et comme le dit un des personnages clés de l’intrigue : « C’est un plaisir de vous retrouver, Camacho ».
Une immense déception... j'attendais "le prochain Tom Wolfe" depuis des années, ayant adoré les trois romans précédents, et le sujet était si vaste et si sensible comme dans l'ensemble de son oeuvre que je me faisais une joie de retrouver cet auteur. Sur le fond, j'aurai appris quelques infos sur le Miami actuel et la situation délicate de cette ville dépassée par son cosmopolitisme, et j'ai eu pas mal de sympathie pour Camacho et Magdalena. Sur la forme, c'est nul. On dirait un mauvais imitateur de Wolfe, ça se veut moderne et ce n'est qu'agaçant et laborieux, ça se veut expérimental et provocateur et c'est juste d'une vulgarité inutile et lourde. Le peu d'intérêt qu'on pouvait y trouver du point de vue narratif est jeté aux orties par le choix de ne tout simplement pas finir le livre, au point que j'ai dû vérifier qu'il ne me manquait pas un ou deux chapitres! Aucune des intrigues initiées n'est menée à son terme, bref ce roman me fait penser à ces oeuvres de commandes qu'on écrit en s'auto-caricaturant quand l'envie n'y est pas pour "sortir quelque chose". Très, très déçue.
C'est toujours un plaisir de lire les romans de Tom Wolf. Ce dernier opus nous entraine à Miami auprès de personnages loufoques. Le style de Wolf, toujours si percutant restranscrit bien la moiteur de la ville et son rythme soutenu.
Pour connaître un auteur il faut bien commencer par une oeuvre....surtout si celui ci est quelque peu dérangeant pour nous ,jecteurs peu habitués à cette littérature parfois un peu 'too much" mais qui désigne particulièrement chaque auteur.
Pour les inconditionnels de Wolfe,oui,sinon mieux vaut commencer par "le bûcher des vanités".
Sinon quelques scènes d'anthologie:la visite de la Miami Art Basel en particulier;Tom Wolfe est certainement un des auteurs les plus perspicaces et minutieux pour écrire des chroniques dévastatrices sur le monde qui l'entoure,et à mon avis qu'il se plaît à fréquenter...
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