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Bissière ; les silences

Couverture du livre « Bissière ; les silences » de Daniel Abadie aux éditions Ides Et Calendes
Résumé:

A l'occasion du centenaire de la naissance de Roger Bissière et de la grande rétrospective organisée à cette occasion par le Musée de la Ville de Paris, Les Editions Ides et Calendes publient la première monographie consacrée à l'artiste.
L'étude de Daniel Abadie, qui forme la première partie... Voir plus

A l'occasion du centenaire de la naissance de Roger Bissière et de la grande rétrospective organisée à cette occasion par le Musée de la Ville de Paris, Les Editions Ides et Calendes publient la première monographie consacrée à l'artiste.
L'étude de Daniel Abadie, qui forme la première partie de cet ouvrage, met l'accent sur les vingt dernières années de la vie de l'artiste où celui-ci, à la sortie de la guerre, s'impose comme l'une des figures majeures de l'avant-garde française concevant la peinture comme un message, voire une confidence, comme la trace sensible d'un homme face à l'expérience des choses, à la qualité de la lumière, à l'émotion des saisons, Bissière a saisi en un véritable Journal en Images, parfois tenu au jour sur de petits panneaux datés, cette forme d'effusion qui fait la valeur de son oeuvre.
Toutefois, si autour de lui, attirés par son intransigeance de peintre et son attitude morale, ne tarde pas à se rassembler une grande partie des jeunes peintres qui formeront l'Ecole de Paris des années cinquante, ce sont aujourd'hui ses qualités de coloriste toujours inventif et sa science innée à faire vibrer la touche colorée qui en font l'équivalent européen des grands abstraits américains. Pour en arriver à ce point, Bissière a dû effectuer une véritable retraite physique et morale, renonçant au statut de peintre renommé et de critique estimé qui était le sien avant-guerre.
Son oeuvre pendant cette première période fut celle d'un artiste marqué par l'influence cubiste et l'amitié de Braque, profondément sensible au climat de son époque, mais dont l'expression reste empruntée. Conscient de cette impasse, Bissière a su se dégager progressivement de toutes les influences acquises, de toute les leçons apprises, pour retrouver une authenticité et une invention originelle. Une biographie très développée retrace l'itinéraire de Bissière, de sa naissance en 1886 à sa mort en 1964, rappelant l'étrange cheminement de ce peintre qui, reconnu à ses débuts par l'orientaliste Rochegrosse, se lia ensuite d'amitié avec les peintres cubistes, écrivit le premier livre sur Braque, publia dans la Revue L'Esprit Nouveau dirigée par Le Corbusier et Ozenfant de nombreux articles théoriques avant de se retirer pendant près de dix ans dans sa propriété familiale du Lot où il réinventa, loin du milieu artistique parisien, une forme de peinture dont l'influence fut déterminante dans l'art européen l'après-guerre.

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